The Revolution will not be televised
Gil Scott Heron
Pieces of a Man
1971
A la croisée des genres, dans une
Amérique qui caricaturise sa culture au profit de la guerre froide
engagée avec l'URSS, on trouve Gil Scott Heron. Ce grand noir
s'inscrit dès 1960 comme le défenseur des afro-américains
hésitants encore à devenir des citoyens à part entière. Influencé
par des musiques totalement diverses, notamment jazz, blues et rock,
il est dans les premiers à pratiquer le spoken word, les
paroles scandées, ce qui deviendra une dizaine d'années plus tard
le rap. Dans cette seconde version de « The revolution will not
be televised », enregistrée en 1974, il dénonce la
consommation de masse, l'aliénation des américains, la politique du
président Nixon, la confusion d'une société, les médias menteurs,
et encore bien d'autres objets. Outre des dizaines de références,
la musique est fascinante de par son paradoxe entre d'un côté la
ligne grave et calme de la basse accompagnée de la batterie, et de
l'autre la folie de cette flûte qu'on ne peut plus arrêter, le tout
se mêlant à la voie saccadée et pleine de force du chanteur. Une
musique qui ne donne qu'une envie : bouger plutôt que de rester
devant l'écran.
Silvio de Vision jeune
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