Nous sommes impardonnables :
Avec quatre mois de retard, nous publions enfin
l'interview déjantée des Salmon Fishers.
Au programme une quantité non négligeable de réponses argumentées, de fous rires, de débats, d'interview renversée. Le tout sous l’œil aguerri de la statue de Sadi Carnot...
A vrai dire, on s'est plusieurs fois demandé si l'interview n'était pas double : Salmon Fishers/Our Degeneration.
Au programme une quantité non négligeable de réponses argumentées, de fous rires, de débats, d'interview renversée. Le tout sous l’œil aguerri de la statue de Sadi Carnot...
A vrai dire, on s'est plusieurs fois demandé si l'interview n'était pas double : Salmon Fishers/Our Degeneration.
En résumé une très belle rencontre
et un échange bien constructif !
OD : Donc vous, le groupe, ça fait combien de temps ?
Robin (chant) (lueur de doute dans le
regard) : ça a commencé là ?
OD : Non mais c’est juste une question d’introduction,
histoire de commencer la chose.
Christophe (basse) : Eh bien écoutez, je vais laisser
la parole à Robin.
R : Mais ça
vraiment commencé ?
Damien (trompette) : Bon, déjà, tu dis bonjour...
R (le regard déterminé) : Donc le groupe a
commencé il y a trois ans suite à un voyage au Canada. Valérian -le guitariste-
Grégoire -le claviériste- et moi-même, le chanteur, sommes partis sur une petite
île pour nous
immerger dans la vie quotidienne
canadienne. D’abord on a découvert beaucoup de groupes, comme Arcade Fire, et on
a commencé à trouver notre style avec beaucoup d’influences nordiques, etc.
Suite à ce voyage, on est rentrés transcendés de cette expérience et on a voulu
rencontrer des musiciens et CRÉER UN GROUPE (Robin hausse la voix en
raison de cris stridents émis par des enfants en bas âge à quelques mètres de
là). Du coup à Lyon on a commencé à trouver petit à petit des musiciens et à
créer l’univers Salmon Fishers.
OD : A la base vous êtes tous lyonnais ?
R : Non. A la base Grégoire, Valérian et moi, ceux qui
sont partis en voyage, on est du Puy-en-Velay. Damien il est originaire de la
Drôme.
D : C’est ça.
R : Je me trompe toujours avec l’Ardèche, mais c’est
pareil…
D : (mouvement de la tête désapprobateur)
R : Et Christophe il est presque lyonnais.
C : Oui voilà, je suis de l’Ouest lyonnais.
D : Le batteur est de Lyon aussi.
R : Oui alors entre temps il y a eu Victor, qui est le
tromboniste. Et il est de…
D : Il vient d’Orléans.
R : Et Allan le batteur qui est de…
D : de Lyon. On s’est rencontrés à Lyon, parce que
Grégoire, qui est un des membres fondateurs, était dans la même école que
Victor et moi, donc c’est facile pour se rencontrer, et après Allan étant
lyonnais, fin bon… ça brasse.
OD : Et vous faites ça à côté de vos études ?
D : Oui on le fait toujours à côté de nos études, ou
maintenant à côté de notre boulot, parce que les études sont finies pour
certains. Et ça a toujours été le but de faire des études avant toute chose et…
R : Non, bah non (rires)
D : Non pas exactement avant toute chose, mais plutôt
de…
C : C’est plus avoir un bagage, pour pouvoir s’assurer
quelque chose si jamais ça marche pas. On va tout mettre du côté de la musique, on essaye toujours de faire de la musique à côté de notre travail.
R : Maintenant ça devient presque l’inverse en fait. On
essaye de travailler à côté de la musique.
D : C’est tout à fait ça…
OD : Ça prend de l’ampleur ?
R : Ça prend de plus en plus d’ampleur, on a de plus en plus de dates, de choses à faire en dehors du groupe. Des trucs tout bêtes, mais s’occuper d’un visuel, le mettre en place, le montrer à des personnes, s’occuper de la presse etc… Faire des interviews dans des parcs (rires), ce genre de choses, ce qui fait que ça prend de plus en plus de temps, c’est très chouette. Là on est sur une préparation pour le Printemps de Bourges 2013, du coup c’est tout une dynamique qui se met en place et qui prend beaucoup de temps.
OD : Vous étiez à Rock’n’Poche il y a quelques jours ?
C : Allez, tout le monde sourit et a les yeux qui
brillent, parce que c’était trop bien. C’était un super bon concert.
OD : Il y avait pas mal de monde en plus...
R : On a joué devant 3000 personnes environ. Ça a été
notre plus gros concert, donc on a pris un pied fou, et on est encore sur notre
petit nuage de samedi soir.
OD : Vous avez joué avec qui là-bas ?
R : On a joué avec Emir Kusturica…
C : Debout sur le Zinc…
R :
Sporto Kantes…
D :
François and the Atlas Mountains… Golden Zip, qui est un groupe lyonnais
aussi. C’est pas mal.
OD : Sur scène du coup, vous êtes sept ?
R : Oui. Alors on va poser les questions maintenant,
est-ce que tu te rappelles de tous les instruments ?
OD (Mathilde) : Oui!. Trompette, trombone, guitare, batterie,
chant, clavier, basse.
C : J’avais peur que t’oublies la basse.
OD : Et votre batteur avait un bras dans le plâtre à la
Croix-Rousse, c’est intéressant...
C : On a fait plusieurs scènes avec le batteur le bras
dans le plâtre. Justement, ça nous a permis d’avancer d’autant plus et de
s’assurer qu’on peut arriver à jouer un truc bien.
OD : Ça montre aussi la technique, vous avez quoi comme
bagage au niveau de la technique ? Musicalement vous venez d’où ?
C : Tout le monde vient d’univers différents.
R : Il y a à la fois des personnes qui ont fait le
Conservatoire, Allan par exemple le batteur est au Conservatoire de Jazz. On a aussi certains musiciens qui sont autodidactes. Il y a vraiment des parcours
très différents : ceux qui ont fait des écoles de musique et ont bossé le
classique pour ensuite venir à la pop, et au contraire ceux qui ont découvert
la pop et ont tellement aimé la pop qu’ils se sont dit je veux faire de la
musique, et qui ont appris la musique via la pop…
D : et qui découvrent le classique.
C : Ce qui est en fait super bien grâce à ça c’est
qu’en répétition chacun apporte sa patte.
R : Oui voilà par exemple je vais chanter des lignes de
trompette, et après il y a Grégoire ou Damien qui va aller retranscrire sur
papier pour arriver à faire des arrangements derrière. A mettre des si bémol
dièse...
C : Fa bécarre...
R : ...alors que l’idée de base sera venue d’un chant imaginé.
OD : C’est vrai que ça se ressent dans votre son que
tout ça vient d’horizons divers, donc vous êtes sept sur scène…
C : Le patchwork musical, on a chacun des influences
différentes, on écoute quasiment tous de tout et du coup on a plein d’idées
dans la tête et on arrive à reproduire quelque chose.
D : C’est pas venu tout de suite, on a mis un moment
avant de trouver un équilibre en répét’ et maintenant on peut dire qu’on parle
un langage qui est propre à nous 7 parce que on veut souvent dire la même chose
mais on le dit pas de la même manière, donc on se comprend et on fonctionne
bien. Je dirais que ça fait six mois, un an que c’est équilibré mais on a mis
un certain temps avant d’arriver à tout combiner, tout ce « bordel »,
mais maintenant c’est un bordel organisé.
OD : Vous partez d’univers musicaux différents, quand
on lit des trucs sur vous, vous citez Arcade Fire notamment.
R : En fait on a Arcade Fire vraiment en base, parce
que c’est le groupe en fait qui, personnellement, m’a donné envie de faire
cette musique-là. Arcade Fire ça reste un groupe qui est toujours là, c’est…
C : Une référence.
R : Une référence, ils arrivent tellement à faire des
choses très différentes. Pour moi c’est un groupe très novateur et dont on se
rappellera dans 40 ans. Du coup ça a été le groupe qui nous a tous influencés,
après forcément on est partis vers d’autres horizons. Mais au final on a
l’impression de tous revenir vers Arcade Fire tellement Arcade Fire arrive à
faire un mélange de styles, comme on aime faire aussi sauf qu’on mélange pas
les mêmes styles qu’Arcade Fire, donc ça donne quelque chose qui n’est pas du
Arcade Fire. (ndlr :Vous aussi vous avez remarqué le nombre incroyable de fois que Robin a cité Arcade Fire dans une seule phrase?)
OD : Et vous pouvez citer qui d’autres comme groupes
qui vous influencent particulièrement excepté Arcade Fire ?
R : On a vu Bon Iver avant-hier, aux Nuits de
Fourvière, donc forcément grande influence. Il y a aussi Sufjan Stevens, pour
tout ce qui est très orchestral. Et à côté on est influencés par tout ce qui
est aussi pas basique, mais plus sauvage, que ça soit de la musique
électronique comme LCD Soundsystem.
D : M83 aussi, dans cet esprit-là. Mais c’est une base
quoi, il y a une base commune et après parfois on apporte des trucs on sait pas
d’où on les a sortis. Des fois en écoutant un truc de Mozart en classique on va
trouver deux secondes qui vont aller au bon endroit, et on recompose et puis derrière
l’autre va comprendre différemment et va rajouter quelque chose qui va aller
bien…
R : On peut aussi s’inspirer de musiques tribales africaines, de rythmiques, puis par-dessus on va mettre des arrangements de cuivres… On est tous des grands amoureux de la musique en général, et tout ce que j’aime j’ai envie de le retranscrire à ma manière, donc ça va être une partie rythmique africaine mélangée à des guitares pop nordiques… C’est ça qu’on aime faire en tout cas.
R : On peut aussi s’inspirer de musiques tribales africaines, de rythmiques, puis par-dessus on va mettre des arrangements de cuivres… On est tous des grands amoureux de la musique en général, et tout ce que j’aime j’ai envie de le retranscrire à ma manière, donc ça va être une partie rythmique africaine mélangée à des guitares pop nordiques… C’est ça qu’on aime faire en tout cas.
OD : A vous entendre on dirait qu’il y a vraiment une
alchimie entre vous tous, et que malgré vos horizons différents et vos
influences différentes, vous voulez vraiment communiquer un truc ensemble.
D : Oui, et sur scène, je sais pas si ça se ressent,
mais il y a des groupes où on a vraiment la mise en avant d’une personne, nous
c’est pas forcément ça. Les parties qu’on joue sont pas vraiment très
compliquées, c’est plus qu’on joue ensemble et on essaye d’avoir une dynamique
commune.
C : On veut garder cette impression de bloc en fait. Et
pas forcément que sur scène, aussi au niveau justement du visuel, un logo avec
une tente…
R : Un tipi…
C : Une tente canadienne !
OD : Ce qui se dégageait du concert à la Croix-Rousse
c’était justement que ça allait même plutôt bien avec l’ambiance du quartier,
ça donnait un côté très chaleureux avec les cuivres qui réchauffent vachement
l’univers justement comme vous disiez pop nordique avec lequel je suis pas
forcément d’accord. L’univers est beaucoup plus chaleureux que les univers plus
minimaux/minimalistes de LCD Soundsystem, Metronomy, ou Björk que vous citez
aussi. C’est beaucoup moins froid.
C : C’est pour ça que… (irruption soudaine d’un enfant
dans le champ de la caméra) Qu’est-ce que je disais ? Oui, on s’inspire
pas d’un groupe au départ, il n’y a pas de groupe de référence dont on
s’inspire. Quand on dit qu’on s’inspire de LCD Soundsystem c’est pour aller
chercher une rythmique de batterie, seulement, on va pas…
R : C’est pas forcément quelque chose qu’on va chercher
sur un instrument, c’est plus une énergie. En fait, quand tu cites Björk etc au
final c’est quelque chose qui va t’embarquer dans un univers mais comme on est
sept on peut vraiment dégager une énergie tribale quand on est sur scène, ce
qu’on peut retrouver dans des groupes comme LCD par exemple.
OD : Et quand sur scène tu tapes sur ton tom basse c’est
pour le côté tribal aussi ?
R : C’est parce que je suis batteur à la base.
D : Ouais et puis c’est une énergie. Je sais pas si
vous avez déjà vu Arcade Fire en concert c’est ça quoi, c’est nordique Arcade
Fire, mais il y a de la chaleur derrière.
R : Oui et puis sur scène je ne peux pas ne rien faire,
même si on fait des choses très simples comme disait Damien tout à l’heure, le
but c’est d’arriver à tout combiner pour que ça soit un ensemble, et à dégager
quelque chose. Moi ça va être une féroce envie de taper sur des tom basse à ce
moment-là, pendant que Damien va faire une petite danse derrière moi à un
moment, c’est qu’en fait il y a quelque chose qui se passe sur scène, on est
pris par quelque chose ce qui fait qu’on a envie de l’exprimer par une danse,
par un instrument, par une communication avec le public, par notre son, par
plein de choses…
OD : Quelque
chose de spontané, vous arrivez pas avec votre truc bien propret bien calé…
C : En fait c’est le cas en vrai.
OD : Alors c’est calé, mais ça ne donne pas
l’impression que ça l’est.
C : Oui, c’est vraiment ce qu’on essaye de transmettre.
On peut pas se permettre que ça soit le bordel justement. C’est super carré,
mais on arrive à se lâcher.
D : On sait pas comment les autres font, mais nous
c’est quand même très très carré en répét’. Ça veut pas dire qu’on se lâche pas,
c’est juste que c’est hyper organisé parce que si il y en a un qui commence à
vouloir faire ce qu’il veut…
R : On a un planning en fait de 18h à 21h, on a la
pause de 18h50 à 55,
D : 56.
R : Fin c’est
presque ça quoi. C’est un système assez scolaire pour arriver à travailler de
manière efficace, tout en prenant du plaisir en même temps.
D : Et le but c’est que ça ne s’entende pas sur scène.
R : Je pense qu’on prend tellement de plaisir à être
sur scène et à pouvoir échanger, proposer notre musique, que forcément ce qu’on
fait devient naturel et ça fait moins organisé.
OD : Et quand vous dites que vous êtes très carré dans
les répéts, c’est aussi carré dans la composition ? Pour composer, vous
vous en sortez comment à sept ?
R : En général, la plupart du temps, c’est une personne
qui va amener une idée, et puis on va travailler à partir de ça. En général
c’est Valérian ou moi, Christophe de temps en temps, qui amenons une
proposition de base, c’est-à-dire que ça va être une ligne de chant avec une
rythmique, un son, et à partir de là c’est quelque chose qu’on va faire mûrir à
7. On va commencer à travailler dessus, on va le ranger dans un tiroir, passer
à une autre chanson. Puis un peu plus tard on va ouvrir le premier tiroir,
prendre la compo, on va essayer de mettre ce qu’on a trouvé entre temps, ça
prend énormément de temps, mais ça vient de l’idée de quelqu’un à la base qui a
vraiment réfléchi à la chanson. Parfois ça va aller vers quelque chose de
totalement différent parce que les autres amènent d’autres idées. C’est comme
ça qu’on travaille.
OD : Et pour enregistrer vous cherchez un label mais du
coup vous fonctionnez comment ? Vous avez votre propre matos ?
R : Pour tout ce qui est enregistrement studio, on
travaille avec Mikrokosm, à Villeurbanne, un magnifique studio nordique,
justement, avec parquet, des grands murs
blancs, des poutres apparentes… Des piano à queue, des orgues…
C : Non mais on y retourne bientôt… ça lui manque.(petite tape amicale sur l'épaule)
R : Donc c’est là qu’on enregistre pour l’instant, en
autoprod ou en coprod, et en fait on aimerait trouver un label pour pouvoir
sortir un album. On va sortir un EP en mars 2013 (ndlr : les phases de
préprod et de prod ont eu lieu fin août et fin septembre en studio)
D : Avec l’EP on va monter un nouveau spectacle par
rapport à ces nouvelles chansons, qu’on fera à partir de novembre/décembre.
Encore une fois ça dépend de ce qu’on arrive à faire.
R : Après on va sûrement commencer à faire des
premières parties dans des salles de la région. Le but après c’est d’enchaîner
sur le Printemps de Bourges.
OD : Vous essayez de vous construire une sorte de
notoriété, votre but est de vraiment vous faire connaître ?
R : Oui, c’est d’élargir le réseau professionnel aussi,
et d’arriver à convaincre le plus de personnes, de manière à arriver à faire
Bourges au printemps 2013, et arriver à signer avec un label, pour un album.
D : C’est ça.
R : Et jouer au Canada, après…
R : L'épicerie Moderne
D : En fait, ça a été
progressif, ce qui est bien c'est qu'on préféré un concert et puis
on a préféré le suivant, puis un autre. « Préféré »
c'est un petit peu excessif du coup comme mot, moi j'ai un super
souvenir du Marché Gare parce qu'il y avait vraiment une ambiance de
ouf ! Après à l'Epicerie, on était mieux...
R : Carrément ! Il y avait
une ambiance encore plus de ouf.
D : Moi j'ai pas eu le même
ressenti, tu vois, c'est pas forcément pour les mêmes raisons...Ce
qui est bien avec le Rock'n Poche c'est que ça a mis tout le monde
d'accord !
C : Chacun a ses petits critères,
le Rock'n Poche, c'était quand même un plus grand public donc on
avait un vrai retour.
R : C'était la première vraie
date qu'on faisait en dehors de Lyon, enfin non, mais c'était en
tout cas notre premier festival ! Pour un groupe c'est un
événement assez marquant. En extérieur devant 3000personnes avec
des montagnes à perte vue derrière...Les
Alpes quoi ! C'était magique comme scène, c'était une
sensation vraiment particulière, c'était au delà de juste un kiffe
musical, je pense que c'est pour ça que ça met tout le monde
d'accord. On s'en rappellera toute notre vie.
Our Degeneration: Vous parliez des
retours du public, qu'est ce qui vous touche le plus dans ces
retours ?
R : J'adore les retours négatifs,
c'est ce qu'on préfère, ça nous permet d'avancer, on en prend
note, quand il y a dix fois une même critique...
C : C'est que ça va pas du
tout...
R : Ça peut être inhérent à
chaque personne... mais une critique construite sur une chanson, on
la prendre en compte pour évoluer et travailler. Les retours
positifs ça fait toujours plaisir, les négatifs ça fait avancer.
D : Mais après on ne prend pas en
compte TOUTES les critiques, on ne va pas s'arrêter directement, on
essaye de faire la part des choses. On essaye avant tout de garder
notre identité, des gens n'aiment pas ce qu'on fait mais on ne va
pas tout changer pour eux.
Our Degeneration : Un souvenir
d'un concert pendant lequel vous étiez côté public ?
Robin, Damien et Christophe, un
sourire jusqu'aux oreilles...
C : C'était il n'y a pas très
longtemps, c'est bizarre...En fait toute notre vie a commencé avant
hier (ndlr : l'interview ayant été faite en août, le
Rock'n Poche et le concert de Bon Iver avaient eu lieu
quelques jours auparavant)
Fou rire de Robin et Christophe
D (un peu plus sérieusement) :
Là encore, on va sûrement citer trois concerts différents et il y a
des choses, je pense que vous n'allez juste pas forcément comprendre
pourquoi c'est ce concert là en particulier. Et...(regard
consterné vers les deux autres).
C : Si, là c'est vrai qu'on y
était il n'y a pas longtemps, on est encore dedans et puis c'est
vrai que c'était un gros week end : on est parti tous les sept
au Rock'n Poche...Donc du coup Bon Iver, c'était une grande
claque.
D : Encore une fois, il a mis tout le monde d'accord.
D : Encore une fois, il a mis tout le monde d'accord.
R : Non moi le concert le plus fou
que j'ai vu, c'était Blur aux Nuits de Fourvière en 2008 ou 2009,
parce qu'il y avait une émotion, le seul reproche que je fais à Bon
Iver, c'est qu'il est dans une tournée et qu'il n'y avait pas ce
côté humain, il avait beau être parfait musicalement sur pleins de
points...Blur c'était la seule date qu'ils faisaient en France, ils
s'étaient séparés pendant dix ans. Donc quand tu vois le chanteur
qui a les larmes aux yeux à la fin du set tellement il aime
l'endroit, il y a quelques chose qui se passe au delà de la musique,
c'est pour ça que ce concert restera numéro 1 dans ma vie, parce
que c'est rare de vivre des moments comme ça.
D : Moi j'aurais du mal à en
citer un, parce qu'il y a plusieurs sortes de scènes, sur les
petites c'est pas le même effet que sur des grosses scènes. Je
dirais Arcade Fire aux Eurockéennes en 2007, donc ça fait quand
même un moment. J'ai pris une grosse claque, je connaissais pas,
j'étais arrivé (haussement d'épaule)...Voilà, je m'en
souviendrai ! Caravan palace aux Solidays et Bumcello, un
violoncelle et une batterie
électrique...Et les mecs ils improvisent pendant une heure et demie,
ils partent sur une note et ne s'arrêtent pas de jouer, c'était
juste fantastique. Après, pourquoi ces trois là ? Je
n'arriverai pas à les classer. Bon Iver arrive en quatrième.
C :
Moi Bon Iver, je garde aussi un très bon souvenir d'une
programmation de Musilac, Phoenix, Birdy Nam Nam. Phoenix je les
avais vu pour la première fois au Transbo, c'était bien mais sans
plus, et à Musilac je me suis dit « c'est le truc à voir ».
R : Et vous ? Votre plus beau
souvenir de concert à part la fête de la musique avec les
Salmon Fishers ?
Léa : Izia à Manosque, un
concert gratuit dans le sud. C'était assez fou, elle était en
pleurs, Izia, je suis pas forcément ultra fan, mais le concert était
impressionnant, j'étais bouche bée devant son énergie et ses
musiciens
R : Ah, c'est la où il y avait
Brigitte Bardot je crois, elle a fait une chanson sur Manosque, le
Plage Abandonnée.
Rires
Mathilde : Ce qui m'avait frappé
chez Izia, c'était aux Nuits de Fourvière, Sugar Cane chanté sans
micro dans le théâtre et puis sinon il y en a tellement.
R : Si il y en a trop c'est qu'il n'y a pas eu UN concert...
R : Si il y en a trop c'est qu'il n'y a pas eu UN concert...
Léa : Si moi j'avais vu Foals.
Mathilde : Après ce sont des
concerts de groupes que j'aime plus ou moins. Depeche Mode au stade
de France à 11-12ans...Les Nuits de Fourvière, le Transbo, le
Ninkasi...
C : Tournez la caméra, qu'on
rigole un peu devant VOTRE interview !
R : T'avais des bons goûts à
11-12ans...Moi j'écoutais...
C : Aux Nuits de Fourvière j'ai
vu les Strokes, c'était pas « gégé »...
Léa : Nous les Arctic Monkeys...
Mathilde : L'ambiance était
vraiment pas respirable...
R : « Gégé ? »
C : Puis c'est beau les Nuits de
Fourvière. Oui « gégé ».
R : T'as une acoustique géniale !
Mathilde : Hanni El Khatib et
Kasabian aussi, c'était géant. Il y a une différence entre
artistes français et anglais, les anglais sont moins chaleureux sur
scène.
Léa : Les Kills au transbo, pas
un mot, ils font leur show et ça enlève...
Mathilde : Le côté chaleureux
des Salmon Fishers à la fête de la musique
Our Degeneration : La dernière
chanson que vous avez écoutée ?
R : Malheureusement, depuis le
concert de Bon Iver, je vais t'avouer que toutes les musiques me
paraissent fades. Et que je n'ai pas réécouté de musique depuis
Bon Iver. Ah bah si, j'ai remis la Madrague ce matin, j'ai fait de la
peinture et on a mis sur la plage abandonnée...
C : Je crois qu'il y avait Fritz
Kalkbrenner quand jsuis parti de chez moi.
D : Motion Sickness de Hot Chip.
D : Motion Sickness de Hot Chip.
Our Degeneration : Le dernier film
que vous avez vu ?
C : New York I love you, hier,
très bon, c'est un assemblage de courts métrages.
R : Batman, dimanche, j'ai été
déçu, c'est du bruit tout le temps quand tu sors, tu as
l'impression que tout est calme, ça m'a gavé, l'histoire...J'aime
bien les supers héros mais de temps en temps...Là j'ai pas...c'est
un peu trop tout le temps.
D : Moi c'était Pirates, le film
d'animation, genre Cars, j'étais avec mes potes, on s'est bien
marré. Après je regarde pas mal de vidéos de concerts...
R : Là c'est un film qu'on te
demande !
D : Pirates alors !
C : Tu m'aurais posé la
question y'a deux jours, c'était Kiss and Kill avec Ashton
Kutcher, c'est une vraie merde, ne regardez jamais ça (en
pointant la caméra) !
R : Et vous, le film qui vous a
marqué ?
Léa : Holy Motors de Leos Carax,
(regards intrigués...)
R : Je vous conseille un film
aussi, qu'il ne faut surtout pas aller voir...donc je vous le
conseille pas, c'est avec l'acteur de Twilight dans une limousine :
Cosmopolis ! Il est bon acteur dans le genre acteur en
plastique, ça lui va bien, mais c'est le film...
Léa : Oui les critiques...
Léa : Oui les critiques...
R : Soit on adore soit on
déteste !
Léa : Exactement !
Mathilde : Par contre Sur la route
avec l'autre qui joue dans Twilight, la fille, avec l'acteur de
Control et Garrett Hedlund...Ça m'a réconcilié, un peu, avec
elle...
C : Ah y'a le mec de Control
dedans...
Léa : On est d'accord, il est
génial Control ? C'est mon film culte
Mathilde : De Into the Wild à
Twilight, elle était tombée dans mon estime...
Léa : C'est le grand saut.
Our Degeneration : Le dernier
album que vous avez acheté ou téléchargé illégalement ?
D : Acheté, l'album de The Shoes.
R : Acheté... Arcade Fire il y a
deux ans, mais j'ai acheté des vinyles entre temps.
C : Un groupe belge qui s'appelle
Sharko.
R : Par contre en téléchargé
illégalement... Il doit y en avoir dix qui sont arrivés ce matin
sur mon ordinateur.
D : Non mais c'est un outil
professionnel pour nous. C'est pas illégal
Our Degeneration : Tout comme
pour nous...
R : Et on va dire aux
gens...TELECHARGEZ NOUS ! Illégalement mais téléchargez nous,
vive le téléchargement libre !
Our Degeneration : Le dernier
livre que vous avez lu ?
(Désespoir général sauf pour
Robin, stoïque)
R : Sa majesté des mouches
(ndlr : William Golding)
(Intense réfléxion)
C : Moi je crois que c'était
l'Ecume des jours de Boris Vian, mais je l'ai lu plusieurs
fois.
Léa : « En fait je ne lis
que ça »...
D : Moi un livre de Sylvain Tesson
dont je ne me rappelle plus le titre. (ndlmdlr (sigle devinette) :
à lire : Dans les forêts de Sibérie). Bien pour
s'évader.
R : Je vous en conseille un qui est trop trop bien et qui est apparemment un chef d’œuvre pas du tout connu mais j'ai eu la chance de tomber dessus au Maroc. C'est Un siècle après Béatrice de Maalouf (ndlr : Le premier siècle après Béatrice du libanais Amin Maalouf). Je vous le conseille vu que vous avez l'air de lire beaucoup, moi je lis malheureusement assez peu, mais c'est comme pour les concerts, j'aime prendre des claques. Je vous le conseille aussi à vous (ndlr : oui à vous lecteurs!)
R : Je vous en conseille un qui est trop trop bien et qui est apparemment un chef d’œuvre pas du tout connu mais j'ai eu la chance de tomber dessus au Maroc. C'est Un siècle après Béatrice de Maalouf (ndlr : Le premier siècle après Béatrice du libanais Amin Maalouf). Je vous le conseille vu que vous avez l'air de lire beaucoup, moi je lis malheureusement assez peu, mais c'est comme pour les concerts, j'aime prendre des claques. Je vous le conseille aussi à vous (ndlr : oui à vous lecteurs!)
Le vent se lève, le parc est vide, il
n'y a plus d'enfant, c'est la fin du monde, la poussière et les
feuilles volent. Bref, c'est la fin de l'interview qui sonne.
C : R'garde ça, j'ai six appels manqués !
C : R'garde ça, j'ai six appels manqués !
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