Chronique d'un phénomène générationnel - The Wind
Petit détour par le sud en ce début d'hiver pour vous présenter un
groupe niçois découvert grâce à Sabrine de Some are on the way,
nouveau partenaire de Our Degeneration (→ GO!).
The Wind donc.
Entre Miles Kane et les Beatles période sixties pour le style
vestimentaire, c'est le dandysme adolescent à son apogée. Vêtus de
l'habit classique des bébés rockeurs (complet noir, chemise
blanche, cravate ou nœud pap'...So British), le duo, cœur du
groupe, offre un visuel très chic, très lisse.
Pas assez trash pour être complètement rock mais trop drogué aux
Beatles pour n'être que pop, ils marchent en équilibre sur la
frontière et s'en sortent plutôt pas mal. Le son est carré,
vintage à point ; tout comme leur allure, tout est net et bien
défini. Tout sauf la nationalité.
Le phénomène n'est plus très récent, si les BB Brunes assumaient
le français (avec plus ou moins de talent), les années qui ont
suivi ont vu naître toute une portée de groupe à double
nationalité.
On peut les trouver un peu partout, il suffit de regarder autour de
vous : le groupe du lycée, les habitués de la programmation du
bar/concert du coin ; ils hantent les tremplins ou encore les
films qui rendent rêveuses les préadolescentes que nous avons pu
être.
Petit accent frenchy attendrissant sur un fond londonien, un swing
qui hésite entre les contretemps bluesy et la mesure traditionnelle
européenne. Et une voix d'un côté nonchalamment française et de
l'autre essoufflée comme celle de Lennon sur Come Together.
Coup d’œil en arrière, finalement, les boys band parlent toujours
de la même chose qu'il y a cinq ans, ou même qu'il y a cinquante :
les filles, l'alcool et autres réjouissances de ce genre. Sauf
qu'entre temps, c'est nous qui avons pris un coup de vieux et qui
prenons un peu plus de recul.
Tout ça pour se rendre compte que l'effet est toujours le même, peu
importe la distance qu'on prend : sans être un coup de cœur
musical (peut être encore un peu de trop de fraîcheur), The Wind
reste une découverte sympathique.
De leur premier EP (édition deluxe), on retiendra particulièrement
Be What You Are dont les interprétations acoustiques donnent
une sensation de légèreté très agréable. Mais aussi What
really matters (plus moderne) et I used to (très
Beatles), pleines d'images envoûtantes.
Leur dernier single Life still goes on, est une escapade
réussie dans la langue de Baudelaire. Des complets parlés à la
Etienne Daho apportent l'originalité qu'il manquait à l'EP, et
pourtant le résultat donne plus dans l'esprit de The Virgins,
éternels ados New Yorkais.
Double nationalité ou pas, on danse sûrement de la même façon,
peu importe le pays, sur le son de The Wind.
Mathilde
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