Taro
Alt - J
An Awesome Wave
Alt - J
An Awesome Wave
Parlons
d'abord sans paroles :
Parlons de la quiétude et de la mélancolie
qui naissent alors même que l'histoire nous est étrangère.
S'il fallait décrire cette musique, il faudrait user d'images, de couleurs car les mots manquent.
S'il fallait décrire cette musique, il faudrait user d'images, de couleurs car les mots manquent.
Quand je l'entends, je me
représente un tableau de Monet, sa collection d'estampes, ses ponts
japonais et les nénuphars sur les canaux qu'ils enjambent ;
tout cela pour le côté asiatique mais pas seulement. C'est aussi pour
l'impressionnisme et toutes ces petites taches et détails qui
forment l'oeuvre, son tout. Les paysages sont calmes, paisibles en apparence
alors qu'ils regorgent d'une explosion de couleurs.
L'harmonie est la même dans la chanson.
L'harmonie est la même dans la chanson.
La voix de Joe Newman jongle avec les
émois, sur le fil, prête à se briser dans les aiguës,
virevoltante sur les Oh, parfois enrhumée, toujours surréaliste.
Les envolées lyriques, accompagnées au violoncelle nous précipitent
dans un vide onirique jusqu'à la brisure finale (2:32) qui conduit
au retour du silence quelques minutes plus tard : Do not spray
into eyes, I have sprayed you into my eyes.
C'est une beauté à la fois triste et révoltante que l'histoire
de Robert Capa et Gerda Taro, photographes de guerre, héros
de leur profession.
Les seuls clichés du débarquement sont de Capa lui qui
avait décidé que débarquer sur Omaha Beach sous les balles allemandes
pour couvrir la guerre faisait partie de son job :
« For
a war correspondent, to miss an invasion is like refusing a date with
Lana Turner. »
Dans
la chanson c'est
à sa femme, Taro, morte en couvrant la guerre d'Espagne en 1937, que
Capa s'adresse
à travers la voix de
Joe Newman, alors
qu'il est lui même est à l'agonie après avoir marché sur une
mine. Mai 1954. Guerre d'Indochine. 3:10pm.
3,1415 : Π, nombre irrationnel et théorie du chaos s'emmêlent.
L'obsession
de photographier l'homme au plus près du danger, en duel avec la
mort l'aura mené à sa perte. « If
your pictures aren’t good enough, you aren’t close enough. »
disaient-ils
lui et Taro.
D'une certaine manière, c'est avec les mots que la
chanson photographie la mort de Capa. La
poésie remplace photoshop. Sans cacher le moins du monde les
horreurs de la guerre, elle magnifie l'amour qui unissait les deux
photographes : Capa en trouvant la mort, retrouve Taro, comme si
toute son exaltation en
photographiant la guerre,
sa pulsion lorsqu'il quitte la Jeep pour aller sur le terrain des
soldats, l'avaient conduit à ce moment ultime : To
Capa, to Capa, Capa dark after nothing. Re-united with his leg and
with you, Taro.
Merci à Nicolas !
Mathilde
Paroles :
Indochina, Capa jumps Jeep, two feet creep up the road
To photo, to record meat lumps and war
They advance as does his chance – very yellow white flash
A violent wrench grips mass, rips light, tears limbs like rags
Burst so high finally Capa lands
Mine is a watery pit. Painless with immense distance
From medic from colleague, friend, enemy, foe, him five yards from his leg, from you Taro
Do not spray into eyes – I have sprayed you into my eyes
3:10 pm, Capa pends death, quivers, last rattles, last chokes
All colours and cares glaze to grey, shrivelled and stricken to dots
Left hand grasps what the body grasps not – le photographe est mort
3.1415, alive no longer my amour, faded for home May of '54
Doors open like arms my love. Painless with a great closeness
To Capa, to Capa Capa dark after nothing
Re-united with his leg and with you, Taro
Do not spray into eyes – I have sprayed you into my eyes
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