J'ai vu (Début 2013) par Mathilde
*A
éviter sauf sous la torture
**
Mais encore?!
***
Pas mal
****
Carrément ouais!
*****
Fantastique, sublimissime...
SORTIS RÉCEMMENT
Loin
d'être le meilleur long métrage de Pedro Almodovar, Les Amants
Passagers reste une réussite totale. Son atout principal : le
rire. On sent que le réalisateur s'est fait plaisir, sans se prendre
au sérieux et en se moquant un petit peu des spectateurs. Une
comédie est toujours plus appréciable lorsqu'elle est bien
réalisée, magnifiquement bien jouée et quand
elle
s'éloigne des clichés romantiques/pathétiques/ridicules. Les
acteurs sont flamboyants, mention spéciale pour les trois stewards,
grandes folles dévergondées qui offrent au film l'une de ses plus
belles scènes : la danse.
La musique d'ouverture, La lettre à Élise de Beethoven hispanisée
annonce
le ton : un film folklorique dans la lignée de Femmes au bord
de la crise de nerf ou
d'autres comédies d'Almodovar qui s'amuse à s'auto citer en faisant
référence à
ces propres films dès
qu'il le peut.
C'est
The look deMetronomy,
qui est en fond sonore pour les dernières minutes du film :
bain de mousse, coming out à la pelle et bien sur, comme tout au
long de l'histoire : du sexe à gogo !
Mais peut être faudrait-il dire deux mots de l'histoire :
Une
panne technique pousse les pilotes du vol 2549 de la compagnie
Península
à annuler l’atterrissage au Mexique et à tourner dans le ciel
d'Espagne en attendant qu'une piste soit libre pour effectuer une
manœuvre qui risque de coûter la vie aux passagers. Les stewards et
les pilotes, tous plus ou moins homosexuels, attachants et hilarants,
essayent donc d'offrir aux passagers de la classe d'affaire (la
classe éco est droguée et endormie pour l'occasion) un vol le plus
agréable possible.
Une
star du bondage paranoïaque (Cecilia Roth absolument grandiose), une
pucelle trentenaire
et sensitive
(Lola Duenas), un couple de jeune marié, un mexicain mystérieux, un
Don Juan et
un
homme d'affaire poursuivi par la justice et abandonné par sa fille
occupent les siège de la business class. Cocktail explosif :
L'Agua de Valencia, aphrodisiaque des années 70 auquel est ajoutée
une bonne dose de drogue (mescalina)
et d'euphorie, est servie aux passagers, aux stewards ET aux pilotes.
Alcool, drogue et autel de prière bouddhiste kitsch sont les seuls
accessoires au milieu d'un avion minimisé mais chatoyant et de
costumes simples aux couleurs hispaniques.
Ça sent la joie et le soleil !
L'Amérique est un autre monde. Trop de trop tue le trop. Harmony
Korine tue tout.
Il tue le mythe du Spring Break et celui des jeunes filles immaculées
de Disney Chanel. Elles ne sont même pas belles, dévaluées et
résumées à des chiffres : James Franco (meilleur acteur du
film, belle performance) les achète en les faisant sortir de prison,
Disney les achète pour vendre ses Teen movies. Au contraire, Korine
les sous paye, les sous traite. Dans une interview, Selena Gomez dit
avoir travaillé dans des conditions aux antipodes des tournages de
Disney : bouffe dégueu, pas de loge personnelle...Et oui ma
jolie, le cinéma Trash indépendant américain (terme
discutable...vu le budget du film et la campagne publicitaire sur les
bus de Paris, on peut remettre en question le mot indépendant) paye
moins que jouer dans...on ne sait pas trop quoi d'ailleurs.
Les seuls moments pendant lesquels les quatre héroïnes, cocaïnées
de pacotille, sont belles et touchantes, c'est lorsqu'elles craquent,
lorsqu'elles trouvent ça trop dur, que c'est trop, trop trash pour
leur CV. Seules Brit (Ashley Benson, sûrement la meilleure actrice
des quatre avec Rachel Korine) et Candy (Vanessa Hudgens) vont
jusqu'au bout. Harmony Korine pousse le vice à son maximum, la
dernière scène a quelque chose de tragique après tant d'actions.
Sauf que le spectateur est déjà sorti du film quand Cotty (Rachel
Korine) prend le bus. 1H32 c'est presque trop pour un concentré
d'image acidulées, maillots de bain couleurs stabilos, boostés par
des musique barbares et des drogues plus ou moins légères.
Au final on ne sait pas qui de la perplexité ou de l'insensibilité
totale l'emporte après un tel bombardements d'American dream devenu
bad trip total.
En sortant du cinéma, un seul sentiment m'habite : la
perplexité.
Trop d'effets visuels, pas assez d'émotions disent les critiques.
Non. Perplexité. Les effets visuels sont très beaux, surréalistes,
assez Nouvelle Vague mais avec les moyens qu'offre le XXIème siècle.
Alors n'est-ce pas plutôt ça la question : Le film ne
reflète-t-il pas plus la désespérance et l'absurdité de nos jours
plutôt que celle de l'époque de Jean Sol Partre, du jazz et autres
fantaisies ? Les émotions sont là mais ne provoquent pas de
réaction exagérées chez le spectateur. Le casting est alléchant,
trop peut être, mais les acteurs s'adaptent au film, au livre, à
Michel Gondry. L'univers est poétique, les dialogues automatiques,
tout comme les personnages derrière les machines à écrire, fil
rouge d'une histoire en décomposition.
L'adaptation de la période (je n'ai pas la prétention de dire
l'adaptation du livre ne l'ayant pas lu) est réussie dans le sens où
l'observation de la société est transposée et efficace, même plus
de 50ans après la parution du roman (le regard critique sur la
religion ou le thème du temps qui passe inéluctablement dont on ne
se lasse presque pas par exemple). Et enfin l'amour de Colin et
Chloé, intemporel, imparfait, tour à tour superficiel ou à l'état
pur, reste touchant jusqu'au rétrécissement ultime de leur
appartement, de leur vie.
Chronique revisitée à paraître après la lecture de l’Écume des
jours de Boris Vian.
SÉRIE (catégorie exceptionnelle)
La série qui peut ruiner votre vie sociale, votre travail ou au
contraire vous permettre de combler votre absence de vie sociale et
de faire des pauses lors d'intenses révisions !
Alicia Florrick est la femme de Peter Florrick, procureur du comté
de Cook (Chicago, Illinois). Ce dernier, plus ou moins piégé par
ses adversaires, l'a trompé avec une prostituée. Tout comme Hillary
Clinton, Alicia soutient son mari malgré les preuves irréfutables.
Mais, femme au foyer depuis 13ans, elle décide de reprendre sa
carrière d'avocate pendant que son mari purge sa peine afin de
subvenir aux besoins de ses deux adolescents. Elle rejoint ainsi
Lockart, Gardner & Stern, cabinet de son ancien camarade de
Georgetown et ancien amour de jeunesse Will Gardner. En compétition
avec Cary, jeune (beau) premier tout juste sorti de la fac de droit,
elle défend ses clients et s'implique personnellement et
émotionnellement dans chacune des affaires...
Bref, je pourrais vous raconter les 4 saisons, mais ça ne serait pas
drôle, ça gâcherait le suspens. The Good Wife a quelque chose de
spécial, des acteurs talentueux (Julianna Marguiles (Urgences),
Chris Noth (Sex and the City), Matt Czuchry, Archie Panjabi dans le
rôle de la troublante enquêtrice du cabinet, personnage le plus
mystérieux et magnétique de la série... et tous les autres).
Mais The Good Wife permet aussi d'apprendre et de comprendre la
justice (au combien incompréhensible) américaine mais aussi
d’appréhender des sujets d'actualité (2 mois de décalage entre
le tournage et la sortie de l'épisode) avec une approche différente.
Elle permet également de comprendre la société américaine
puisqu'en plus de couvrir le domaine de la justice, la série parle
aussi de politique, de campagne électorale mais aussi de thèmes
comme la religion (l'héroïne est athée, contrairement à la
majorité des américains et à son mari).
On est pris dans le tourbillon des procès, des campagnes
électorales, des histoires d'amour (inévitables). C'est la série
qui a réunit, pour la première fois depuis longtemps, toute la
famille sur le canapé de 20h à minuit... On se met alors à rêver
de « civil court » dans lesquelles les personnages crient
« OBJECTION your honor ! ».
FIVE STARS
Wes Anderson prouve avec ce conte extravagant que l'amour est
possible à tout âge, qu'il peut être déraisonnable, passionnel et
désespéré même quand on a 12ans. Sam et Suzy, deux enfants un peu
déséquilibrés s'aiment et fuguent à travers une île ou deux de
la Nouvelle Angleterre.
AVIS A LA POPULATION : Deux enfants disparus : Sam est
orphelin, scout et peintre à ses heures perdues. Il porte un
uniforme scout, un chapeau auquel est accrochée une queue d'animal à
fourrure. Suzy porte une robe rose, des chaussettes montantes
blanches, une valise jaune remplie de livres volés à la
bibliothèque et un panier dans lequel repose un petit chat. Ils sont
armés et potentiellement dangereux !
L'univers d'Anderson est fascinant, plein de détails farfelus. Les
décors sont magiques et donnent envie de retourner en enfance, de
partir en camp et d'habiter la grande maison de la famille Bishop
(Bill Murray, père excentrique et Frances McDormand, mère infidèle
et légèrement névrosée sont excellents). Les deux jeunes acteurs
sont remarquables, ils sont à la fois très naïfs et tellement
adultes dans leurs discours. Souvent les rôles sont inversés, les
enfants agissent comme les parents et ces derniers se chamaillent
comme s'ils avaient à nouveau 12ans.
On note également la présence rassurante de Bruce Willis en
Capitaine Sharp, ce n'est pas un rôle de sauveur du monde mais
presque...
La bande son est tour à tour hilarante
(The Young person's guide to the orchestra de Benjamin Britten),
touchante (Le temps de l'amour de Françoise Hardy), l'ambiance
poétique et onirique n'en est que plus renforcée !
Encore un film qui rend heureux. Starbuck, surnom de David Wozniak
lorsqu'il était donneur régulier dans une banque de sperme
canadienne, apprend qu'il est père de 533 enfants dont 142 qui
veulent connaître son identité. Tout d'abord réticent à l'idée
de les connaître (sa copine est enceinte, il va être vraiment
père), il ne peut résister à la tentation d'ouvrir l'enveloppe qui
contient les profils de ses enfants. Devenu leur ange gardien, ils
les suit jusque dans les réunions pendants lesquelles ils préparent
le procès qui les opposera puisque david refuse de dévoiler son
identité, même au nom du droit fondamental que revendiquent ses
enfants : savoir d'où ils viennent.
Père d'un footballeur professionnel, d'un musicien du métro, d'une
toxicomane dépressive, d'un jeune handicapé, d'un gothique
dérangé...(On ne saurait les énumérer tous) le réalisateur
dresse un portrait touchant de chacun d'eux. Le rapport au père
n'est pas décortiqué mais simplement montré tel qu'il est, pas
indispensable pour certains, vitale pour d'autres.
On sourit, on rit, on pleure presque. C'est un film d'amour, pas
entre un homme et une femme (ni entre deux femmes ni entre deux
hommes d'ailleurs) mais entre un père et ses enfants, entre les
enfants eux mêmes (sans inceste hein!). Une belle leçon de vie, un
bon moment à passer et surtout une bonne humeur assurée.
WOODY ALLEN
Prends
l'oseille et tire toi de Woody Allen 1972 ****
Une bonne et franche rigolade, tout simplement. On retrouve Woody
Allen à ses débuts, pourtant, le générique était déjà le même
qu'il y a quelques années, quand il jouait encore dans ses films :
film DE Woody Allen, AVEC Woody Allen, écrit PAR Woody
Allen...Passons. Virgil
est un voleur, il a fait de la prison, plusieurs fois même. Mais il
fait 1m65
et possède la carrure d'un violoncelliste maladif. Amoureux
d'une blanchisseuse trop belle pour lui, la chance lui sourit enfin,
après plusieurs braquages ratés, quand elle accepte de l'épouser,
de l'attendre quand il va en prison, de lui faire à manger (très
mal d'ailleurs) et un enfant.
Plusieurs braquages s'enchaînent ainsi que plusieurs fuites de
prison, plusieurs poursuite à travers les États-Unis. Il est classé
ennemi public et devient un héros populaire : M. Tout le monde,
l'homme le plus discret et le moins susceptible d'être suspecté est
un bandit...de pacotille !
L'humour est au rendez vous, le ridicule du héros est à mourir de
rire, il est à la fois hilarant et attachant.
Match Point de
Woody Allen 2005 ***(*)
Un Woody Allen tiré aux quatre épingles : costumes et décors
de la haute société anglaise. Tenue de tennis immaculée, couples
de belles personnes (Scarlett Johansson, Emily Mortimer, Matthew
Goode et Honathan Rhys-Meyers), richesse, réussite ; tout un
amalgame pour cacher, pour justifier même, un crime d'intérêts
déguisé en crime passionnel. Intrigue alambiquée assez ordinaire
pour un Woody Allen décidément en forme. L’ambiguïté du héros
est troublante, la tension est palpable tout au long du film. On est
tenu en haleine.
INCLASSABLES
La
Jeune fille à la perle de Peter Webber 2003 ****
Scarlet Johansson incarne à
merveille la Joconde du nord aussi appelée la jeune fille au turban
ou encore la jeune fille à la perle de l'illustre peintre Johannes
Vermeer.
Les décors façon 17ème siècle
sont très réalistes alors que l'histoire elle, ne l'est pas. Elle
est adaptée du roman de Tracy Chevalier, pure fiction. Et pourtant
c'est un beau conte, celui d'une servante sensible à l'art du maître
et aux couleurs des nuages. Victime de sa beauté auprès des riches
mécènes de Vermeer, auprès du touchant boucher dont elle
s'amourache mais également auprès du peintre lui même (Colin
Firth) fasciné par son modèle. Ce sont les images reconstruisant
les tableaux qui sont les plus impressionnantes de par leur
ressemblance avec les originaux. Les couleurs de la peinture sont
transportées sur l'écran, rendant ainsi visible des œuvres
dispersées dans la plus prestigieux musées d'Europe.
The Importance
of Being Earnest d'Anthony Asquith 1952 **
Comédie du grand Oscar Wilde adaptée au cinéma... ou plutôt pièce
de théâtre dans un décor authentique, filmée par une caméra. En
effet le jeu des acteurs est très différent de celui de
l'adaptation la plus récente (avec
Colin Firth), très old birtish. On rit mais plus grâce à
l'écriture que grâce à la mise en scène.
BLOCKBUSTERS
Avatar de James
Cameron 2009 ***
Quoi de mieux pour inaugurer une télé 3D qu'Avatar et Bilbo le
Hobbit ?
Moins spectaculaire qu'au cinéma l'histoire de Jake Sully reste captivante et touchante. Les paysages sont à couper le souffle et les cérémonies des Na'vi sont ensorcelantes, on a presque envie d'y être, de communier pour la résurrection de Grace dans son Avatar. C'est dans ces moments où lors des vols à dos de dragons aux noms bizarres que la 3D se révèle être indispensable...
Moins spectaculaire qu'au cinéma l'histoire de Jake Sully reste captivante et touchante. Les paysages sont à couper le souffle et les cérémonies des Na'vi sont ensorcelantes, on a presque envie d'y être, de communier pour la résurrection de Grace dans son Avatar. C'est dans ces moments où lors des vols à dos de dragons aux noms bizarres que la 3D se révèle être indispensable...
The Hobbit, An
Unexpected Journey de Peter Jackson 2012 ***
Premier d'une série de trois, un voyage inattendu permet aux fans du
Seigneur des Anneaux un peu de changement sans pour autant être
dépaysé. Le film est bourré de références à la fameuse saga.
Gollum est toujours aussi effrayant, écœurant et...attendrissant.
Le roi des Gobelins est juste immonde, on attend qu'une chose :
que les nains lui découpent son quadruple menton plein de verrues.
Les Orques sont encore plus laids qu'avant et malheureusement plus
intelligents. La quête des petits hommes (nains et hobbit confondus)
et du magicien culte (Gandalf) n'est pas aussi entraînante que celle
de la Communauté de l'Anneau, mais elle a l'avantage de renouveler
le stock de citations à sortir en cas de prise d'otage par des
Trolls.
Star Wars
Épisode IV - A New Hope de George Lucas 1977 ***(*)
Effets spéciaux vintage et ambiance bon enfant font qu'en voyant
Star Wars pour la première fois à 18ans, on se sent à la fois un
peu vieux et à la fois rajeunir... Le plus ancien de la série n'a,
selon les connaisseurs, presque rien perdu de son charme. Pour les
novices, il est plus difficile de ne pas sourire devant la
prévisibilité des événements. On peut essayer d'y voir un
message, une ode au bien qui se bat contre le mal, mais c'est un peu
simpliste. Alors autant mettre l'intellectuel de côté et apprécier
le film comme on l'aurait fait si on l'avait vu plus jeune.
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