31 août 2011

Concert Madeleine Besson

Madeleine Besson
13 août 2011
Été de Vaour


C'était LE concert le plus attendu du festival. Il faut dire que la description vendait du rêve :"Chanteuse à la voix joliment éraillée, Madeleine Besson nous transporte dans son univers musical aux accents de rhythm & blues américain et de pop anglaise" etc etc etc. Un mois avant elle faisait la première partie de Cindy Lauper à l'Olympia alors forcément, elle a fait du bruit en débarquant dans un petit festival du sud ouest.
Tout commence au téléphone, quand je l'appelle pour une demande d'interview pour une radio du coin. Madeleine Besson est une fille sympa, modeste et qui ne se prend pas la tête.
Elle arrive vers midi, sans maquillage avec la fatigue quelques heures de route derrière elle, on parle, trente secondes.
A 0h30, c'est une autre femme qui déboule sur scène, les yeux fardés de noir, un veston doré et un jean noir moulant.
Dès la première chanson elle diffuse dans le public de la scène de l’Église une énergie incroyable. Les gens commencent à se masser vers le devant de la scène et les autres assis avec une bière savourent la musique.
Les premières chansons sont hyper énergiques. La voix oscille entre Janis Joplin et Izia. Si cette dernière a plus de présence sur scène, Madeleine Besson a en revanche avec elle des mélodies accrocheuses aux sonorités blues. Les musiciens derrière assurent, le batteur est entraînant, les solos de guitare très bons et le bassiste très groovy. On regrette juste la guitare trop en retrait, le son clair aurait pu être mis en valeur en montant simplement le son.
Madeleine Besson est française, mais elle chante en anglais, et parle en anglais à son public...What's the point ? Mais on lui pardonne, son charme et sa voix rattrapent tout. 
C'est dans les chansons plus calmes que la chanteuse se révèle le plus. Sa voix éraillée pleine de sensualité fait frissonner l'auditoire, les textes sont touchants et dénués de la niaiserie habituelle des chansons d'amour.
Entre des chansons aux titres flous (jusqu'à la visite du Myspace de la miss http://www.myspace.com/madeleinebesson ) se glissent deux reprises, Ain't no sunshine when HE's gone et I'm a WOMAN. Avec brio elle adapte des classiques masculins et les ressort pleins de volupté.
Après la dernière chanson, la foule conduite par une demie douzaine de mecs saouls amoureux transis, rappelle la demoiselle qui chante, seule, son au revoir au festival.

After : Confirmation de la sympathie de la jeune femme, elle se joint aux bénévoles pour un After arrosé ou elle dansera une bonne partie de la nuit...

Mathilde

11 août 2011

Concert Arctic Monkeys - Tame Impala

Arctic Monkeys – Tame Impala
11juillet 2011
Nuits de Fourvière

PREMIERE PARTIE - Tame Impala



Les australiens de Tame Impala débarquent pile à l'heure et entament leur set plutôt discrètement. On ne peut malgré tout pas s'empêcher de taper du pied et d'agiter la tête d'avant en arrière. Avant d'aller au concert, j'avais écouté quelques chansons du groupe, pour savoir de quoi il retournait. L'album "Innerspeaker", sorti en mai 2010, m'avait paru réussi et original, libérant une musique envoûtante et agréable à écouter. Les musiciens ont parfaitement réussi à recrééer cette atmosphère chaude et presque intimiste. "Solitude is bliss" et son refrain génial, posé et en même temps très énergique, est peut-être la chanson qui a le plus conquis le public. Malheureusement, la voix du chanteur était parfois difficilement audible, on n'entendait alors qu'une sorte de mélange incompréhensible entouré de sons qui s'entrechoquaient. Les parties instrumentales étaient superbement maîtrisées, elles semblaient parfois durer une éternité, mais créaient une sorte de transe, où l'on avait l'impression que le temps était suspendu et que ça n'en finissait pas. Comme le dit Mathilde plus loin, le bassiste et le guitariste semblaient être sous l'emprise de quelques modestes substances illicites, se trémoussant lentement tout en secouant leurs cheveux, déclenchant ainsi pas mal de rires.. Le chanteur paraissait plus enjoué, s'adressant au public à plusieurs reprises. La foule n'était pourtant pas vraiment agitée, pas de cris ou de hurlements désespérés lorsque les quatre énergumènes ont quitté la scène. Ils ont filé, tel l'Impala, laissant derrière eux un souvenir prégnant et mémorable.

Léa



Après une première partie mythique...(Entre le bassiste et le guitariste légèrement défoncés, le batteur qui essayait vainement de remplacer ses baguettes par sa tête et un chanteur...sans commentaire, j'ai failli mourir de rire. Néanmoins la musique (très psyché) était vraiment pas mal et si elle n'a pas réussi à embarquer la totalité du public et à vraiment chauffer le théâtre romain de Fourvières elle m'a quand même bien transportée!)

LE groupe attendu : Arctic Monkeys
Au bout d'un temps tout à fait correct, ils surgissent sur la scène. Alex Turner Demi Dieu vivant* et Matt Helders (batteur) seuls membres du groupe présents ce soir (il me semble). Ils n'ont même pas le temps de commencer à jouer que l'ambiance aux premiers rangs de la fosse devient irrespirable. Aussi Library Pictures/Brianstorm, ouverture de cette Nuit, ne sera pas appréciée à sa juste valeur. 3m plus loin, on voit autant et on respire beaucoup plus!
Comme à leur habitude le groupe livre un set énergique, mix de tous les albums. La voix enchanteresse d'Alex (qui au risque de passer pour une groupie bat des records de sexyness après avoir enlevé son perf'...*) nous hypnotise tandis qu'à l'arrière, les musiciens délivrent un rock plus qu'efficace.
On retiendra particulièrement I bet you look good on the dance floor (toute la nuit elle nous restera dans la tête), Still Take you Home avec le fameux What do you Knowooooo? You know NO-THING!, When the sun goes down, encore mieux en live pour ce qui est du premier album.
Teddy Picker, If you were there, beware et This house is a circus pour le deuxième.
Crying Lightening chantée par la foule et le saccadé Pretty Visitors qui calque le rythme de notre cœur sur celui de la musique pour le prédécesseur de Suck it and see.
Et enfin quelques chansons de ce dernier album : un magnifique She's thunderstorm merveilleuse ballade, la très rock and roll Brick by Brick scandée par Matt Helders et le refrain par Turner, comme une libération...I wanna a rock and roll!
Le très sensuel Shalalala de the Hellcat spangled Shalalala, et le fameux « Ne tasse Oaa pa Jaièè Bouuugè la chaiiz », autrement dit Don't sit down cause I moved your chair baragouiné dans un français douteux avec un accent anglais je dois l'avouer très sexy.
Moins bien mais la quand même : The view from the afternoon, Brianstorm, Library Pictures, All my stunts et Suck it and See. Entre deux chansons on comprend un « Alright Lyon? », puis la foule de pucelles en chaleur (excusez moi ce terme peu flatteur) comme à chaque fois qu'Il ouvre la bouche nous empêche d'entendre la suite...
Puis d'un coup c'est la fin. La fin? Non...
Dans la fosse du théâtre antique, la foule attend...Le retour...Le rappel.
Dans ce lieu on ne peut plus insolite l'acoustique est telle que les deux dernières chansons furent comme la cerise sur le gâteau après un concert fantastique: Fluorescent Adolescent tellement représentative de notre génération et 505 comme un rêve qui s'éteint.


*Petit coup de gueule : Une fille qui trouve un chanteur sexy est une groupie débile, mais un mec qui crie à une chanteuse des propos plus ou moins obscènes c'est normal. FAUX

Mathilde


Mention spéciale : Merci à Alexandra pour ses photos!!!


4 août 2011

Fondation Gianadda, Martigny, Suisse, Expo Monet

Exposititon Claude Monet, Collection personnelle d'Estampes Japonaises de Claude Monet, Maurice Béjart photographié par Marcel Imsland, la Collection Frank, Musée de l'automobile, Parc des Sculptures, Exposition d'antiquités

Le parc de la fondation est l'endroit idéal pour un pique nique, on est entouré de Niki de St Phalle, Calder et autres sculptures insolites ainsi que des ruines d'anciens thermes de la ville de Martigny. En revanche le bâtiment est moins agréable. Les œuvres sont exposées dans un couloir plus ou moins fermé qui encercle un espace central gigantesque mais vide (réservé aux concerts).
Le balcon au premier étage sert aux antiquités romaines, hommage au lieu qui abritait autrefois des thermes romains. On s'y attardera peu ainsi qu'au Musée de l'automobile (même si les vieilles voitures sont très intéressantes) car l’intérêt de l'exposition est évidemment l'artiste Monet, maître de l'impressionnisme. 
Le fond rouge sur lequel sont exposés les tableaux et le peu de recul que l'on a pour observer sont les plus grands reproches que l'on peut faire au Musée (Il y a aussi la lenteur de certains Suisses et leur accent bizarre mais ce n'est pas aussi dérangeant). Réunir 70 œuvres de Monet est certes un exploit mais ne pas avoir d'endroit approprié pour les montrer est une perte! Les Ponts Japonais, par exemple dont on ne voit la forme qu'en s'éloignant de plusieurs mètres ne peuvent être appréciés à leur juste valeur. En revanche cela permet d'apprécier les détails, la maîtrise du reflet et des mouvements des éléments (l'eau, le vent) ainsi que le travail sur la matière et la texture de l'artiste qui font qu'aucune des reproductions n'atteint la perfection des originaux (notamment celle du Waterloo Bridge).
Tout a déjà été dit sur le peintre et pourtant on ne s'en lasse pas. Les paysages (les fleurs et quelques rares portraits) sont hypnotisants (Champs d'iris jaune à Giverny, Nymphéas, Gare St Lazare, La Barque, la série des Cathédrales, et le Parlement de Londres, Le Champs de Coquelicots, etc).
Les couleurs des villes et des cathédrales rappellent celles de la nature, les paysages évoquent la fin du 19ème siècle, le réalisme (voir parfois le naturalisme de Zola).
En deuxième partie on a un aperçu de la collection personnelle d'Estampes Japonaises de Claude Monet. On peut ainsi observer les nombreuses différences entre les deux styles mais aussi leurs points communs (plus difficiles à repérer). Ce sont les mêmes dessins qui ont inspiré, plus récemment, Michel Ocelot dans Contes de la nuit ou Prince et Princesse.
Conclusion: Les voyages inspirent!

Les photos de Maurice Béjart, célèbre danseur-chorégraphe par Marcel Imsland sont magnifiques. Avec un visage si expressif, une carrière si époustouflante le résultat ne pouvait que être bon. Même les photos avec ses chats ne sont pas si ridicules que ça...
La collection Frank réunit quelques Cézanne, Picasso, Toulouse-Lautrec, Van Gogh, etc. Sans plus...

Mathilde

2 août 2011

Michael Tolliver est Vivant ET Mary Ann en Automne

 

Michael Tolliver est Vivant de Armistead maupin (7ème tome des Chroniques de San Francisco)
Mary Ann en Automne de Armistead Maupin (8ème tome des Chroniques de San Francisco).


Ce n'est plus le San Francisco des années 70 qu'Armistead Maupin nous décrit mais celui des années 2000. Ce n'est plus au supermarché ou aux bains publics que l'on fait des rencontres mais sur Facebook. Les personnages ont vieilli mais n'ont pas perdu leur humour ni leur charme. C'est donc avec plaisir qu'on les retrouve. Michael d'abord, Anna Madrigal, Brian et sa fille Shawna devenue une des jeunes femmes les plus "hype" d'internet (en rédigeant un blog sur le sexe évidemment...), et enfin Mary Ann dans le dernier tome. Et quelques nouveaux dont l'adorable Ben(jamin) jeune gay-écolo-mari.
Si les personnages principaux ont la cinquantaine, la génération précédente a 80-90ans et pose soucis à Michael, surtout lorsqu'il s'agit de "choisir" entre sa mère et Mme Madrigal.
C'est encore la célèbre logeuse qui rassemblera tous les personnages pour un final magistral du 7ème tome.
Pour ce qui est du 8ème, les vieilles affaires ressortent et avec elles, Mary Ann revient à San Francisco. L'intrigue est menée à la manière d'une enquête policière et on a hâte que tous les personnages se retrouvent ensemble pour démêler l'Affaire et réunir une fois de plus la grande famille de Barbary Lane pour un autre final magique qui ne donne qu'une envie: Lire la suite (même s'il est peu probable qu'il y ait un 9ème tome...).
Seuls regrets : L'absence de la grande maison et de l'ambiance folklorique des années 70-80...On a la mélancolie des sixties...
L'auteur a beau vieillir en même temps que ses personnages, son écriture n'a pas pris une ride. A la fois crue et subtile, c'est un vrai délice, Maupin traite de tout avec humour, respect et porte un regard critique toujours très fin sur la société . Les sujets sont les mêmes (Sexe, SIDA, maladie, couple, homosexualité/hétérosexualité) mais on ne s'en rend même pas compte, l'histoire a simplement évolué.

A lire absolument : Les 6 premiers tomes des Chroniques de San Francisco et Maybe The Moon du même auteur.


A voir : Tales of the city : La série télévisée adaptée des trois premiers roman.

Mathilde