30 novembre 2011

"Le bestial serviteur du pasteur Huuskonen" par Silvio !



Le bestial serviteur du pasteur Huuskonen,  Arto Paasilinna. (**** cool)


Si l'on devait résumer en un mot, ce serait : loufoque. Mais le terme est assez réducteur pour ce livre...
Pour ses cinquante ans, le pasteur Oskari Huuskonen se voit offrir un ourson orphelin dont ses voisins cherchent à se débarrasser. Cet événement va marquer un tournant dans la vie de l'homme. Déjà critiqué par ses supérieurs ecclésiastiques pour ses prêches déjantés et par les habitants de sa paroisse pour sa pratique du lancer de javelot ascensionnel, le pasteur va se retrouver congédié à la fois par son église et par sa femme. Il va alors se réfugier dans la caverne qu'il a construit pour que Belzéb, son ours, hiberne, motivé aussi par la présence à l'intérieur de cet abri de la biologiste Sonia Sammalisto. Le printemps venu, ayant décidé que plus rien ne le retient, le pasteur Huuskonen décide de s'en aller dans un voyage vers nulle part..
Un ours dressé à faire le signe de croix et le repassage des chemises, un message radio venu de l'espace, un vendeur de sauna finlandais qui tente d'écouler sa marchandise à Malte, etc... Bref, un joli cocktail de douce folie, qui fait rire tout le long de l'ouvrage, et accompagné d'une réflexion sur les croyances et les religions, dans l'esprit du pasteur déchu qui doute de plus en plus de sa propre foi.
Un livre pour passer un bon moment de détente, que l'on finit le sourire aux lèvres et éventuellement quelques questions dans la tête :) 

A lire du même auteur : Petits suicides entre amis, Le lièvre de Vatanen.

Silvio !

23 novembre 2011

The Kills (+Week End)

Week End - The Kills
15 novembre 2011
Transbordeur




WEEK END

Une entrée en matière fracassante, son électro métallique, on attend l'explosion qui va suivre, mais elle n'arrive pas... La seule explosion qui surviendra sera celle de nos oreilles tout au long du concert de ce jeune groupe américain. Des instruments trop forts, une batterie qui menace de céder sous les coups de baguette, une guitare hurlante, une basse répétitive et la voix du chanteur qui sonne comme une plainte continuelle et sans fin. Chaque nouvelle chanson donne un espoir, les riffs sont bons et maîtrisés, mais au bout de la centième fois, la lassitude se fait sentir... Dommage : les débuts sont prometteurs mais n'aboutissent à aucune musicalité, ou construction musicale : tout n'est que répétitions, bruits, à-coups, sons désagréables pour nos jeunes tympans encore en formation. Le public, distant, se contente d'applaudir poliment entre chaque chanson, toutes aussi psychédéliques les unes que les autres. Pour apprécier cette légère esquisse de pseudo punk/rock/psyché/new wave/death metal/cypherfunk/alternatif (liste non exhaustive et ordre non arrêté), il faut écouter les conseils du chanteur : « Close your eyes » et essayer de planer sur cet ensemble de notes disparates.

THE KILLS

Pendant le changement de scène, les techniciens s'affairent et dévoilent le décor du spectacle à venir. Sur fond de tenture léopard deux rangées de toms (caisses de batterie) se font face (ou presque) sur les côtés de la scène. Le tout donnera une ambiance très vintage avec les éclairages parfaits de l'ingé lumière.
Jamie Hince et Alison Mosshart surgissent sur scène. Lui, discret, accompagné de sa guitare ; elle à grands pas, féline. Ils commencent en beauté, seuls, avec « No Wow », et la boîte à rythme lance le roulement de tambour connu de tous. Si les enregistrements ne sont pas à la hauteur de vrais musiciens, ils sont en revanche l'essence du groupe et font son authenticité, et ne gâchent pas le live. Au cours de la chanson, quatre petits hooligans en perfecto, un bandana rouge noué autour du nez débarquent sur la scène et prennent place derrière les percussions. Une fois installés, ils renforcent la puissance de la boîte à rythme en lui donnant une dimension plus palpable. Suivront Future Starts Slow, ouverture énergique du dernier album « Blood pressures », puis « Heart is a beating drum », durant lesquelles la guitare capricieuse de Jamie Hince fait des siennes, sans pour autant ternir deux des perles du disque. Kissy Kissy, ballade texane : on comprend la collaboration future avec Jack White et sa bande. Les soldats batteurs frappent mécaniquement sur leurs instruments triviaux, impossible de ne pas penser à the wall, de Pink Floyd : leur attitude est robotique et les tâches rythmiques sont réparties.
Le téléphone sonne, URA Fever nous appelle. Le public manifeste pour la première fois son approbation. « I am a fever, I ain't born typical ». Alison Mosshart, telle une lionne en cage fait les cents pas sur la scène, secouant sauvagement sa crinière.
De sa voix guerrière qui part au combat, elle sublime DNA, Satellite et The last day of magic. Jamie Hince l'accompagne dans les dédales de transe rock and roll en faisant hurler de bonheur ses guitares (nombreux changements).
Sur les chansons suivante (Baby Says, Black Balloon, et Pots and Pans) le public, s'il participe en essayant de faire le même rythme que les quatre batteurs sur Black Balloon reste stoïque devant trois des chansons les plus garage du groupe. La guitare est plus puissante que jamais, la voix d'Alison comme une litanie nous entraine aux confins des limites du monde de la musique.
Le public se réveille avec l'hymne du groupe : Cheap and Cheerful, hyper réactif, il répond aux « It's alright », « to be me » sans sollicitations de la part du groupe.
Pour finir la partie « officielle » du concert, le groupe choisit la fiévreuse Tape song. Le public, trentenaire dans son ensemble met toute son énergie contenue jusque la à rappeler les Kills.
Sans se faire trop attendre (mais un peu quand même) ils reviennent avec une reprise monumental du Velvet Underground : Pale Blue Eyes. On reste à l'extérieur de Sour Cherry pour mieux plonger dans Fuck the People : moment historique du concert. On prend peur en entendant le début de Monkey 23, tout le monde s'attendait à The Last Goodbye pour le dernière chanson. Belle surprise, Monkey 23 se révèle être une belle ballade rock. Et enfin, alors qu'on ne l'attendait plus, ultime consécration : The Last Goodbye (malheureusement couverte par un piano trop fort) finit le concert en sobriété (petit déception pour cette dernière chanson). Le groupe est d'un professionalisme inquiétant, il quitte la scène avec un simple merci, au revoir, fidèles à leur réputation.
Un concert qui est définitivement passé trop vite. Des chansons ultra puissantes, une énergie débordante. On en ressort des images et des sons plein la tête.
Goodbye The Kills.

Léa & Mathilde

20 novembre 2011

Dark Matter - Interview Exclusive !

Après un petit périple dans Lyon et une petite demie heure d'attente, c'est à l'étage du bar des Capucins (à coté de l'Église de Scientologie... un peu glauque pour une première rencontre non ? non...) que nous commençons l'interview de Dark Matter !

Formé en avril, le groupe est constitué de quatre énergumènes dans la vingtaine. Ils viennent tous d'endroits différents (Allemagne, Espagne, Savoie, Paris, Marseille... Bref ce sont de grands baroudeurs) et apportent tous leurs influences qui se baladent entre le hard le rock et le métal... Mais c'est quand même un peu du rock alternatif (dixit Victor).




Ils sont en concert le 7 et le 18 décembre au Ninkasi Kafé et au Ninkasi Kao. Venez les soutenir !!!



Récit d'une rencontre bien sympathique

Dark Matter : Victor (guitare rythmique, chant) ;  Erwan (guitare) ; Julien (basse) ; Julien (batterie).
Our Degeneration : Léa & Mathilde.



Our Degeneration : Si vous deviez qualifier votre musique ce serait quoi ? Rock ? Hard ? Métal ? Tout à la fois ?

Julien (Batterie) : C'est du Dark Matter et c'est mieux, certains disent qu'on a des sonorités métal d'autres plus pop avec notre ballade. Dans l'ensemble ce serait plutôt hard surtout avec la guitare rythmique.

Victor : A la base le but c'était de faire du rock alternatif, donc c'est quand même du rock alternatif.

Julien (Batterie) : Avec un soupçon de musette... Du Death musette !



OD : Vous pensez quoi des groupes français en ce moment? Comme les bébés rockeurs ?

Rires...Rires...Rires...

Julien (Batterie) : C'est de la merde ! Tu prends, tu jettes.

Julien (Basse) : Personnellement j'aime pas du tout.

Erwan : On critique pas leur qualité musicale.

Julien (basse) : C'est une question de goût.

Erwan : Ils ont quand même fait du travail, ils sont carrés, ils arrivent à faire des scènes, nous on n'est pas encore à leur niveau.



OD : Le but c'est d'arriver à leur niveau ?

Erwan : Ouais le but c'est d'être professionnel et de faire des belles scènes.

Julien (batterie) : C'est pour ça qu'on est au conservatoire. On est en cursus accompagnement de groupe, c'est en deux ans et ils nous aident à avoir un niveau professionnel, pour faire des belles scènes... C'est pas forcément le coté académique qui est étouffant.



OD : Victor, t'écris en anglais, t'as jamais voulu écrire en français?

Victor : Non. Déjà le français c'est pas ma langue natale, je suis allemand à la base. Et en plus au niveau technique, je trouve que le français c'est une langue très rêche qui accroche beaucoup et en général l'anglais ça sonne mieux, ça sort tout seul.

Erwan : Moi j'aimerais bien qu'il nous fasse des paroles en allemand.



OD : Sinon vous êtes en concert au Ninkasi Kao le 18 décembre. C'est un tremplin. Donc le principe c'est ou vous amenez tous vos potes ou alors vous faites un peu original...

Julien : En fait je pense qu'on sera le groupe qui aura le moins de public. C'est pour ça qu'on va mettre deux trois trucs pour essayer de se faire remarquer, comme la « petite surprise »





OD : Au niveau des compositions ça se passe comment ?

Victor : Ça dépend des morceau, en général j'apporte la ligne de guitare rythmique avec ou sans le chant par dessus. Avant le conservatoire je les amenais à Erwan, puis chacun rajoutait sa petite partie.

Erwan : En fait il apporte le squelette et nous on met la chair.

Victor : Oui c'est ça, c'est intéressant comme image mais mon squelette on change quelques os de temps en temps et on en met d'autres.

Erwan : Je vais te mettre une jambe à la place d'un bras. C'est pas mal comme ça en fait, parce que Victor aurait pu être super directif, « toi tu fais ça toi tu fais ça ».

Julien (batterie) : Mais on est super libre, dès qu'il y en a un qui a une idée, on teste et puis...

Erwan : Et puis non.

Julien (batterie) : Oui c'est ça le plus souvent mais des fois il y a une bonne idée qui ressort, et puis maintenant on a un bassiste de folie...(petit signe de modestie de Julien).



OD : Vous jouez sur quoi comme instrument sinon ?

Erwan : Euh la marque ?

OD : Non la couleur...

Erwan : Vigier made in France.

Julien (basse) Moi sur une Fender.

Victor : (réponse inintelligible...)

Julien (batterie) : WEPDP.



OD : La dernière chanson que vous avez écouté ?

Julien (batterie) : Offspring pour pas changer.

Erwan : Amelia de Joni Mitchell.

Julien (basse) : Euh...Un morceau du groupe...

Victor : Par nostalgie Nirvana.



OD : Sinon Victor, t'es influencé par les films que tu vois et les livres que tu lis ?

Julien (batterie) : Toi ce serait Spinal Tap, n'importe quel groupe de rock s'en est inspiré...

Victor : Non mais les films c'est pas ce qui m'inspire le plus. Ça fait longtemps que j'en ai pas vu... Sinon comme bouquin, le dernier que j'ai lu c'était la Métamorphose de Kafka.

Julien (batterie) : Moi c'était Nietzsche.



OD : Tu t'inspires de quoi alors ?

Victor : Je m'inspire surtout des impressions que j'ai. Sur tout. Quand j'écris un morceau, soit il y tout qui vient d'un coup, soit il y a rien. Après éventuellement je retravaille les textes.



OD : Et la politique, ça t'inspire ?

Victor : Absolument pas, je suis complètement apolitique dans mes textes.

Erwan : C'est dur de faire de la musique engagée. On se concentre plus sur la musique, l'harmonie et sur la dimension personnelle.



OD : Au niveau de l'expérience scénique vous en êtes où, vous aviez des groupes avant ?

Erwan : Pas trop non. Vite fait...

Julien (basse) : Moi j'avais un groupe, on a pas mal tourné à Lyon.

Victor : Deux trois comme ça...Des groupes au collège...Pour la fête du village ou la fête de la musique...

Julien (batterie) : Moi pareil... J'ai quand même fait le métal café avec Dark Matter.



OD : Et du coup comment ça se passe quand vous êtes tous les quatre sur scène ? Vous aimez ?

Julien (basse) : Bah... On est content...

Julien (batterie) : Moi je vais aimer le Kao...



OD : C'est vraiment l'évènement attendu... Une scène !

Erwan : Ouais une scène conséquente quoi. Une vraie scène!

Julien (batterie) : Oui en plus on a le concert au Kafé 10 jours avant, (on fait la pub)... Le 7 décembre... Mais ce sera différent du Kao, au café on est encadré par le conservatoire, le Kao c'est un tremplin donc on va mettre deux trois trucs pour se faire remarquer notamment la petite surprise.

Erwan : Moi je serais plus à l'aise sur le Kafé.



OD : Vous êtes un peu stressés ?

Erwan : Oui moi je suis de nature un peu anxieuse.

Julien (basse) : Moi c'est l'inverse, plus la scène est grande mieux c'est. On sait que ce sera mieux que devant 5 personnes, il y aura forcément des gens pour aimer.

Julien (batterie) : Moi ça m'est déjà arrivé de plaquer le dernier accord dans une salle de 10 personnes et puis gros blanc... et là c'est LE mal à l'aise Ultime... « Bon ben on enchaîne hein... » Là, il y aura mille personnes il y aura bien dix pekins pour nous applaudir...En plus vous allez nous prendre deux places... (Nous avons été victimes de harcèlement durant toute l'interview...). Puis au niveau du son... Ce sera mieux qu'au Métal Café...

Julien (basse) : Maintenant, des salles avec une bonne acoustique pour les petits groupes il n'y en a plus beaucoup à Lyon... C'est ça le problème.





OD : Vous avez fait comment pour recruter Julien (basse) ?

Julien (batterie) : On avait mis des annonces mais finalement c'est un autre bassiste d'un groupe ami qui nous a fait connaître Julien. La plupart des bassistes sur Lyon font juste du métal. On voulait vraiment apporter le coté mélodique qu'on n'a pas forcément quand on fait du power cord donc on a été super content avec Julien.

Julien (basse) : C'est cool... C'est vrai que c'est un groupe qui se démarque par sa musicalité. Quand je suis arrivé à la première répète, je me disais « Oh un groupe de rock... C'est pas forcément ce que j'aime... »

Julien (batterie) : Mais Tu t'es dit « qu'est ce que le batteur est bon » !

Julien (basse, qui continue, impassible) : Ce qui m'a marqué c'est que c'était pas un groupe qui se contentait de jouer 4 pauvres petits accords à la suite. Il y a vraiment une richesse dans le son. Ça se sentira plus quand il y aura un album ou quelque chose comme ça pour écouter.

Victor : Jette nous des fleurs encore s'il te plait...

Julien (batterie) : Vas y vas y... Insiste bien sur le coté du batteur !



OD : Et justement les enregistrements...C'en est où ? Julien (basse) : Bah ça dépend si vous venez faire du bruit au Kao... (rires)

Julien (batterie) : Au niveau des projets, on a des contacts pour un clip.

Victor : Avant de faire un clip faudrait déjà enregistrer un morceau quand même...



OD : Est ce qu'il y a un concert en particulier qui vous a marqué ?

Julien (batterie) : Il y en a un paquet pour chacun de nous...

Julien (basse) : Moi ce serait récemment celui d'Alice Cooper à la Halle Tony Garnier il y a deux semaines.

Erwan : Moi un groupe du conservatoire : Abrybuss.

[...]



Fin d'une conversation très agréable avec Dark Matter. La nuit tombe. Vous l'avez compris, ce groupe est à surveiller de près !



Pour prendre vos places pour le 18 décembre au Ninkasi, c'est ici : http://www.wooticket.fr/musicnetawards

Sinon rendez vous le 7 décembre au Ninkasi Kafé pour voir Dark Matter et les autres groupes suivis par le conservatoire dans le cursus ZicZac.

Leur page Facebook c'est ici : http://www.facebook.com/thedarkmatterband


La vidéo de l'interview sur Youtube est aussi disponible ici: http://www.youtube.com/user/Ourdegeneration?feature=mhee#p/u/0/1rpCaYGBP3c

L & M

14 novembre 2011

Art, art, art...La Biennale d'Art Contemporain 2011

Biennale de l'Art Contemporain 2011
Une Terrible Beauté est née

Je vous livre ici une sélection des œuvres que j'ai apprécié (ou pas) au cours de cette Biennale. C'est une liste personnelle et non exhaustive puisque la Biennale prend fin le 31 décembre 2011.
Partant du principe que l'Art a une signification différente pour chacun d'entre nous je vous invite à aller découvrir de vous même ces trois lieux et les nombreuses galeries Résonances qui constituent la Biennale. Bonne visite!

  1. La Sucrière

Visite lors d'une après midi ensoleillée. La façade de ce lieu extraordinaire est resplendissante de noirceur. C'est un colombien, Bernardo Ortiz qui en est l'auteur. Inspiré par l'univers de Kafka et par le passé de l'usine à sucre, l'artiste a ici représenté une sorte de cage. Prison de l'art?
Le rez de chaussée est consacré à la dramaturgie dans l'art. On entre en effet immédiatement dans le monde du théâtre et de la représentation. Le spectateur se transforme alors en acteur. L'entrée de l'exposition est en fait une immense coulisse (œuvre éponyme : Kulissen).
Après avoir passé les rideaux de cette scène, on se retrouve face à une construction circulaire aux murs immenses fait de bois imitation métal. Aucune entrée seulement des fenêtres inaccessibles entourées de barbelés. Plus loin on remarquera particulièrement la pile de 55 cercueils représentant les 55pays d'Afrique. Cette œuvre provoque alors une vraie polémique dans le cœur du spectateur puisque c'est un artiste lui même Africain qui est l'auteur de cette installation, l'Afrique est elle vraiment morte?Les Africains se sentent-ils morts?
Plus loin on aperçoit une série de tableaux. L'artiste anglaise a ici utilisé les méthodes de peintures de la période classique. La seule différence étant que les personnages peints sont noirs. Justice est enfin faite puisqu'à l'époque, leur seules représentations les faisaient apparaître en esclave et non en sujet principal du tableau.. Les tableaux rappellent vaguement quelques peintures célèbres, toutes représentant des personnages blancs.
On remarque également des poèmes d'Augusto De Campos (également présents à l'Usine T.A.S.E.) ce sont des calligrammes à plusieurs sens (de lecture et d'interprétation).
Et bien sur élément le plus surprenant : un homme. Nu. Œuvre de Laura Lima. L'homme tente de faire s'écrouler la Sucrière grâce à des lanières accrochées à 4 colonnes qui soutiennent l'Usine. Question/conclusion (personnelle évidemment) : l'Homme est-il réellement capable de renverser l'Art?
Une deuxième salle est entièrement occupée par un bassin gigantesque qui se remplit et se vide sous les yeux du spectateur. Le silence des Sirènes d'Eduardo Basualdo pose ici une question primordiale que sommes nous capables de contrôler?
Le premier étage est remarquable grâce à une fresque entièrement réalisée au crayon à papier représentant une ville surréalistes, mais aussi grâce à une vidéo humoristique qui présente la nature comme un musée. On découvre enfin ce que contenait la structure circulaire inaccessible du premier étage. Le bâtiments de la sucrière a en effet du être aménagé (voir carrément cassé) pour accueillir cette bibliothèque aux livres censurés, dans le mauvais sens sur les étagères.
Le troisième étage est consacré à l'Utopie (et à l'air...). Plusieurs expérience sont proposés au spectateur toujours acteur principal des œuvres. Un artiste est présent et fabrique des petits avions qu'il fait ensuite voler devant les visiteurs. Instant d'innocence et de douceur dans cette profusion d'art conceptuel.

  1. L'Usine T.A.S.E

Beaucoup de trajet pour finalement peu de chose. A l'entrée, lorsque vous prenez vos tickets une odeur vomitive vous envahit le nez, puis vous entendez le chant du coq. « Non...Ils n'ont pas fait ça quand même ». et bien si ils l'ont fait, ils ont enfermé des poules dans une cage biscornue. En plus de l'odeur vous avez le bruit... Mais peu importe, le spectacle est tellement risible que vous vous accommodez de l'odeur (en respirant par la bouche) et du bruit. Les poules se baladent tranquillement avec leur démarche curieuse, elles ont toutes des plume (normal vous me direz...Ce sont des poules) roses, violettes, orange, etc (pas normal vous me direz...les poules ne sont pas roses...). Même avec l'explication il est difficile de comprendre le but de l'artiste, en fait il est difficile de comprendre toutes les œuvres qui sont dans cette salle (exceptées les feuilles recouvertes de peinture à carrosserie). Il paraît que c'est normal de ne rien comprendre...C'est de l'Art...La salle suivante est occupée par une vidéo, qui émet un son toutes les trois minutes...En bref on est pas arrivé au bon moment. Puis une dernière salle. Un poisson, deux tête, une de chaque côté. Et à l'intérieur...Un petit lit, une boule à facette et des bruits d'oiseaux... What's The Point?!
Le meilleur pour la fin (parce qu'il faut y aller dans ce lieu, malgré les apparences ce n'est pas si mal que ça): Dans le terrain vague qui entour l'Usine, un jardin à la française et un décor futuriste. Surprenant mais très intéressant.

  1. Le MAC (Musée d'Art Contemporain)

Coup de cœur pour ce dernier lieu. Voici ma sélection des œuvres que j'ai préféré.
Ce ne sont pas forcément des installations « belles » mais ce sont celles qui m'ont touché. Libre à vous d'être d'accord ou pas.

L'installation de Luciana Lamothe: Plan. Le mur du musée soutient une structure de métal qui soutient une plaque de bois, qui soutient une structure de métal qui soutient une plaque de bois. Sur cette dernière plaque de bois est posé un livre. La littérature pèse-t-elle aussi lourd lorsqu'elle est en équilibre précaire?
Fruit of the Dark Womb. Les poupées de Virginia Chihota. Poupée vaudou, poupée gothique, poupée jetée?
No.7 (Surrendings Birds). Les oiseaux de Michel Huisman et leur petit message à l'attention des clients.
El arte de la retorica manual de José Alejandro Restrepo. Discours sans le son de la voix, seulement celui des poings qui frappent sur la table.
The Ultimate Realities de Diego Bianchi. Salle remplie. Remplie d'objets, pleine à ras bord. Cigarettes, télévisions, mannequins et autres choses surprenantes replacées dans un univers qui n'est pas le leur. Quelle est la place de ces objets dans notre société? Pourquoi est-elle définie ainsi?Pourquoi tant de codes? Pourquoi tant de questions?
Un poème d'Alberto Giacometti, juste magnifique!
La Bruja 1 de Cildo Meireles. 3000Km de fil dispersé dans le troisième étage. Ce fil transforme la salle principale en immense salon. Des enfants sont assis sur ce coussin moelleux, des étudiants en profitent pour s'arrêter et dessiner les autres œuvres présentes dans la salle, les malheureuses qui sont venues en talons se prennent les pieds dans le fil toutes les10secondes. Concept censé répandre le chaos mais qui ne répand que la convivialité.
10:51 de Jorge Macchi, l'aiguille est bloquée par le plafond sur 10:51, l'artiste arrête le temps. A sa manière.
Night of the World de Zbynek Baladran. Il est réalisateur (je suis désolée je ne réécrirais pas son nom...) et avant chacun de ses films il laisse quelques secondes d'écran noir, sans son. 3Secondes pour plonger le spectateur dans l'univers du cinéma, 7secondes pour qu'il se pose des questions et 3autres secondes qui mènent le spectateur à une certaine angoisse : Que va-t-il se passer? Belle manière de finir l'expo. Aucune image pendant ce film, juste du son, et avant le début...13secondes de noir.


  1. Résonances

Les Enfants terribles, à l'Hotel de region, Confluences. Pop art surréaliste américain. Des dessins fantastiques. Des allusions aux contes classiques dans un univers futuriste. Mais voilà, ces dessins, je connais des gens (pour ne pas les citer) qui auraient pu faire les mêmes... Les enfants Terribles, une bande d'adultes qui n'ont pas su grandir?

Après midi Galeries:

BF15 : Une belle réflexion sur la distance que les gens s'évertuent à mettre entre eux, les distances sociales, intimes, familiales. Des jeux de miroirs faits pour les narcissiques ou peut être pour les grands complexés.
MAPRA : Des photos pseudos vintage à 300euros pièces. A ce moment la je peux prendre n'importe quoi et le désigner comme étant Art. Qu'est ce que l'Art? Ou est la limite? Belle discussion, belle réflexion. Une sculpture vraiment intéressante au rez de chaussée.
Interior and the collectors : Bonne chance pour trouver cette galerie. Pas de vitrine, rien. Un appartement seulement. On rentre...Dans une pièce de 50cm² avec un panneau écrit au feutre « Honey, I built a new wall in our flat ». Puis un trou, béant, fait à la masse dans le mur. On se baisse et on pénètre dans cette galerie habitée par un locataire, collecteur fictif. Les propriétaires organisent l'exposition, le locataire vit dedans.
Au dessus du lit, une vidéo d'une vaginoplastie, sans anesthésie, que l'artiste a décidée de se faire pratiquer. Elle est sud américaine. Dans ses pays, ne pas être vierge au moment du mariage est considéré comme impur, c'est pourquoi tant de femmes se font recoudre l'hymen. A travers cette vidéo plutôt choquante, l'artiste nous met face à une réalité atroce... Au dessus du lavabo, une vidéo de cette même artiste. Elle se fait implanter de l'or de son pays, puis se le fait retirer en Allemagne. Belle façon de montrer le vol des trésors américains par les européens. La encore c'est une vidéo de l'opération chirurgicale. Dans l'appartement encore, trois tableaux, une imprimante manuelle avec x et une autre vidéo, très bruyante. Un homme prend des poses Sur des statues de déesses à Athènes...Risible. D'autres tableaux. Sur le matelas, un livre de contes, sous le matelas, un petit pois. Intéressant!
SpaceJunk : Coup de foudre pour l'expo Venus, des bustes de la célèbre Venus revisités par des artistes différents. Une sensibilisation au cancer du sein, une exposition très émouvante mais parfois très violente. A VOIR!!!
Galerie José Martinez : Très belles photos des plus grands buildings appartenant à des sociétés multinationales sur coucher de soleil. Par Renaud Layrac, fondateur du BP. Les lumières sont magnifiques. L'étage en dessous nous montre une multitude d'œuvres dont une cascade d'essence très odorante. WTF?
La Salle de Bain. Beau mélange de photos d'évènements ou de personnages qui ont marqués l'histoire moderne ainsi que des paysages côtiers « palmiers plage etc ».
Le Réverbère : Coup de cœur pour les photographies de Klein accompagnés de 10 collectionneurs!!! Un conseil : Allez voir ça de vos propres yeux!

Mathilde

10 novembre 2011

Chanson de la semaine #8


Hard Fi
2011

Bueno para nada. Good for nothing. Bon à rien. Get it?
Parce qu'après avoir écouté l'avant dernier single du groupe Hard Fi on se sent puissant. On est je m'en foutistes et enfin fiers de l'être.

I'm good at wasting my time, fucking up my life
Hanging out, you know I'm the best waste of space about
I'm good at drinking too much, flicking ash in a paper cup
But I don't come cheap, I'm good for nothing I can't be beat
No no, good for nothing, no no
No, no, bueno para nada

C'est exactement ça, c'est eux, c'est vous, c'est nous. On a la flemme, on traîne, on sort et c'est ça qui est bon. Dans la rue on marche de front, en bande. On est jeune et on profite.

Sur un fond de Barcelone Hard Fi nous emmène dans son audace. C'est un cri de révolte, « I am the King of the World » semble nous dire Richard Archer. Après avoir écouté le dernier album du groupe, Killer Sounds, sorti en aout dernier, on se sent revigoré, comme si on avait subi un lavage de cerveau.
Les couplets déclarent la guerre à ceux qui nous demandent de "baisser le son" He just talk he never listen And he complain, complain about my love of music Says it's too loud and he hates it
Les refrains comme d'habitude chez Hard Fi nous donnent envie de danser sans se préoccuper de rien et crier avec eux notre révolte.


Good for nothing c'est un peu l'esprit de Our Degeneration. Un poing qui se lève au milieu de la foule et qui crie « J'existe ». Une volonté de briser les codes, de tout renverser (et heureusement pas la peur d'échouer) dans un monde où pour avoir de la crédibilité il faut remplir tout un tas de règles.


On a l'audace, peu importe ce qui arrivera après.

I said I don't care, don't care what you think about me
Me and my friends at least we're happy
Tell me are you happy? 

Mathilde

7 novembre 2011

FREEDS + Claire

4 novembre 2011
Le Citron


20h15-20h50 Passage par le Metal Café, 10 minutes avec les SPAM. (Voir article sur la soirée par Léa).

21h05 Entrée au Citron. On achète l'E.P. de Freeds (à vous procurer d'urgence!)

La petite salle de concert est en dessous du bar mais tout de suite, on l'entend. Claire. Sa voix. Et déjà sans la voir, on trouve qu'elle a du cran. Elle et sa guitare. C'est tout. 
La salle est pleine à craquer. Parents, potes, inconnus. Mix des générations. On reste bloquées dans les escaliers, les gens sont assis par terre et écoutent, silencieux, cette voix.
On peut dire qu'elle n'y va pas par quatre chemins : droit au cœur. C'est presque trop facile.
Elle alterne compositions et reprises comme si c'était une habitude. Si certaines compositions se ressemblent de temps à autre (rarement) les reprises sont en revanche de vrais hommages aux originales (Anyone else but you et surtout Zombie).
On se rappellera de Older Sister vraiment jolie et d'autres (dont je n'ai malheureusement pas retenu le nom). Pourtant Claire a annoncé toutes ses chansons comme on récite une leçon. Peut être un petit peu scolaire? (J'avoue la je cherche un peu la petite bête mais c'est contre ma nature de dire uniquement des choses positives, désolée...).
A la fin du concert, les adultes murmurent « elle a du courage la gamine », les plus jeunes se sentent un peu cons devant la beauté de sa voix. 
Lorsqu'elle descend dans les graves celle ci s'éraille légèrement et vibre. C'est dans ces moments qu'on entend les heures de travail et la formation classique de la chanteuse. Et la, à ce moment précis, ça devient juste magique.
Il ne reste qu'une question. Pourquoi est-elle seule sur scène.
Réponse : Un groupe mettrait en valeur les variations de tons de la voix et appuierait les refrains plus qu'une petite guitare électro-acoustique. Mais le groupe serait-il alors aussi original que Claire toute seule? That is the question...


Le temps qu'on s'installe confortablement sur les bancs le long des murs juste devant la scène, Freeds est déjà en place. Derniers réglages pour un son parfaitement bien balancé. La salle pleine étouffe un peu les résonances mais ça n'enlève rien au charme des arrangements du groupe. 
Les premiers accords de Wounds of Love sont à peine plaqués qu'une envie soudaine d'osciller sur la musique nous vient. Le public est malheureusement timide voire carrément réservé. On a presque envie de lui crier « BOUGE »! Mais finalement on se contente de notre place, bien assises avec une vue parfaite sur tous les membres du groupe : on peut ainsi étudier, analyser et bien sûr apprécier le rock frétillant de Freeds. Plus on regarde de près le groupe évoluer dans les chansons plus on aime. Aucune hésitation de la part des membres du groupe. Wounds of Love est faite de telle façon que les instruments rentrent (chacun leur tour ou presque), la guitare, puis la basse, la batterie (dans un « roulement de tambour » tellement bien trouvé que c'en est agaçant) avec la deuxième guitare. Et ça part, le groupe dans son ensemble. Puis Étienne (avec sa nouvelle coupe façon Alex Turner, attention) commence à chanter, donnant une nouvelle dimension à la chanson, la mélodie est scandée comme un appel à la foule. Entraînant, captivant. Les chœurs (par la jolie Mélia qui ne cesse de sourire à son public, heureuse ?) arrêtent le temps pour mieux le relancer.
J'ai peur de paraître excessive en disant que le son de la guitare de Léo approche celui des Eagles ou plus récemment de Miles Kane. Si les sonorités sont encore à améliorer elles prennent en tout cas la bonne direction. On a l'impression que la musique revient de loin.
Un peu en retrait, coincé entre deux murs, Arthur excelle à faire virevolter ses baguettes. On ne voit que le mouvement, flou, de ces dernières, tenir inlassablement le rythme. Inlassable mais varié dans sa technique (un des points (très) forts du groupe).
Bref, je m'égare...Le concert.
Pour cause de setlist oubliée (pas par moi hein...), voici des impressions en vrac sur les chansons suivantes que le groupe a assuré malgré les petits incidents de son et de pédales...
I keep Calling : Comment ai-je pu ne pas la remarquer au Farmer ? Pas à la hauteur, certes, de She's my baby now mais plus qu'agréable à écouter!
For you : Des souvenirs flous mais une sensation générale carrément sympa (+ un public à coté de la plaque niveau activité dans la salle, réveillez vous quoi).
African Revolution : Une belle ballade rock prise légèrement plus vite que sur l'enregistrement. Plus d'énergie grâce à l'adrénaline? Le clavier et les chœurs sont très bien mis en valeur et les problèmes de son, même si pas très plaisants, sont vite oubliés.
Where is my mind (des Pixies) : No comment.
She's my Baby Now: Je vais le répéter encore une fois : Cette chanson est juste géniale. Vivement la sortie studio qu'on puisse la mettre en chanson de la semaine. En sortant du concert « she's my baby now », dans la rue « she's my baby now », dans le métro « she's my baby now », toute la nuit « she's my baby now » et le matin... « she's my baby now ». Le mieux reste les Oh, oh oh, oh qui montent qui montent et qui explosent. Wow.
Knockin' on heaven's door (de Dylan) : Termine le concert en beauté!
Et...Non, rappel... SHE'S MY BABY NOW! Yes!
Tellement emportées par la chanson on a réussi à louper une station de métro sur le chemin du retour...
Merci Freeds!

Mathilde