24 septembre 2012

Chanson de la semaine #24

Henri VIII
Soma
Nobody's hotter than god
2012


C'est sur les conseils de notre partenaire LyonRadio (que vous pouvez toujours écouter en cliquant sur la petite fenêtre à droite) que nous avons prêté une oreille attentive au deuxième opus du groupe français Soma : Nobody's hotter than god. Titre aux accents provocateurs (en ce moment on ne rigole pas avec l'image des dieux ou prophètes divers et variés), un petit air insolent et le tour est joué.

Pour faire bref, ces quatre garçons là balancent une pop (qui tire vers le rock) efficace façon anglo saxonne. On peut citer les Killers, Coldplay à leur début pour les chansons plus calmes de l'album, ou encore Phoenix en moins américain (oui parce que Phoenix ça a beau être français, ça ne sonne pas comme tel) et même The Hives.

Focus on Henry VIII
Henry VIII d'Angleterre...Vous savez, c'est Barbe Bleue, celui qui a fait tuer deux de ses six femmes, qui a fait "légaliser" le divorce dans un siècle tellement lointain qu'on l'a tous oublié. Il y a dans l'histoire un petit conflit à propos de religion, mais on ne va pas relancer le débat.
Barbe Bleue suffit pour lancer l'imagination et donner un tout autre aspect à la chanson. La batterie tambour donne un petit côté royal au morceau et permet à la métaphore de se développer d'elle même.
Soma s'assure avec cette chanson une avance confortable dans l'opinion publique, se repose sur ses lauriers concernant ses fans et enlève aux sceptiques une bonne dose d'arguments techniques. En effet, l'album est "très propre en qualité sonore" et l'équilibre voix/instruments est très bien géré.

Merci LyonRadio.

Mathilde

15 septembre 2012

Chronique sportive #1

Pour commencer, il nous semble qu’il faudrait vous présenter cette toute nouvelle chronique ! 
La Chronique Sportive. Idée bien incongrue penserez-vous peut-être pour un blog centré sur la musique,le cinéma, la littérature et on en passe... Mais, le sport n'est il pas une forme de culture ? Ainsi l'idée fut retenue et mise en place, afin de mettre en lumière les plus beaux aspects du sport.
On suppose que vous, lecteurs de ce blog n'êtes pas forcément férus de sport, mais, ne vous inquiétez pas ! Notre Chroniqueuse sportive (alias Coline) veillera à relier toujours ses articles à la société et aux arts en général... 
L'idée étant de dévoiler un peu ce lien qui fait du sport, au delà même des performances, un pilier culturel de nos sociétés.

CHRONIQUE SPORTIVE #1 
SPÉCIAL ÉTÉ - JO


Cet été fut bien agité côté grandes compétitions sportives, avec, pour ne citer qu’elles, l’Euro de football, Wimbledon, les Jeux Olympiques, les Jeux Paralympiques et l’US Open.
Un été flamboyant et plein de rebondissements, tenant en haleine les milliers de spectateurs assis sur les gradins ou devant leurs télévisions.
L’apothéose fut bien sur atteinte le 27 juillet avec la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Londres 2012. Cérémonie sombre et peu joviale au premier abord, mais qui finalement reste captivante. La magistrale mise en scène de plusieurs siècles d'Histoire de la Grande Bretagne et les moyens techniques déployés en font une cérémonie étincelante et inoubliable pour les athlètes comme pour les spectateurs. Étaient notamment invités pour le concert : The Arctic Monkeys et Paul McCartney. Muse en a composé la chanson officielle Survival.

Les JO durent 15jours, 15 jours où les épreuves se chevauchent et où l’on ne sait plus où donner de la tête. 15 jours où le monde est en effervescence, dans l’attente de résultats et de médailles. Avec
ses épreuves reines, ses têtes d’affiches, ses stars, mais aussi ses surprises et ses déconvenues, les JO auront réussi au moins une chose : réunir des milliards de personnes autour d’une même passion et susciter un engouement sans limites.

Depuis l’antiquité, les Jeux sont considérés comme une trêve politique, où les conflits n’ont plus aucun lieu d’être. Bien sûr, il y eut des exceptions (JO de Moscou 1980), et quelques débats à l’aube de cette édition (port du voile des athlètes féminines), mais, au-delà d’une simple compétition sportive, les Jeux Olympiques sont avant tout un rassemblement populaire de très grande envergure (il suffit pour le prouver de regarder les chiffres… 12milliards d’euro dépensés par la Grande-Bretagne pour Londres 2012, plus de 5milliards de téléspectateurs sur les deux semaines).

Regarder les JO provoque ainsi de grands bouleversements émotionnels même chez les plus costauds, et pour cela j’ai décidé de vous relater les trois événements qui m’ont le plus marqué.
Tout d’abord, pour son aura interplanétaire et surtout par l’attente que cette course avait suscité, comment ne pas citer la finale du 100m (5min) messieurs en Athlétisme. Quel média n’a pas fait allusion à cette course prévue pour être mythique ce dimanche 5août 2012 ?
Et 9sec63 plus tard, on a su. Le deuxième meilleur temps de tous les temps. Bolt a enfin pris sa revanche. Un an après Daegu et son faux départ, quelques mois après les sélections jamaïcaines où Blake l’avait battu. Evénement le plus médiatisé de tous les JO, il n’a pas déçu. Par le suspens bien sur, mais surtout par la victoire tant attendue et tant épiée du grand Usain. Car, maintenant on peut le dire, Usain Bolt est grand, et il est sur le toit de l’Olympe. Encore une fois.

Ensuite je voudrais souligner les performances des Françaises. Car la parité est presque respectée. Mais surtout parce que chacune a vécu des JO très différents. De Lucie Décosse au judo, programmée pour la médaille d’or, la seule qui manquait à son palmarès, à Emilie Fer en kayak, la surprise de cette délégation française. Cette joie qu’on pouvait lire sur son visage lors de la remise des médailles était forcément communicative, émotionellement j’ai trouvé cela très fort. Inconnue de la plupart, elle devient ainsi championne olympique après des années d’acharnement et de travail. Sans prévenir. Pour le plus grand bonheur de tous.

Enfin, j’aimerais terminer sur Yannick Agnel. Parce qu’il a rythmé la première semaine des JO. Parce qu’il a dépassé Ryan Lochte dans le dernier 50m du 4x100m nage libre et qu’il a remporté le 200m nage libre. Parce que son grand sourire est unique et qu’il chausse du 50 et mesure 2m02. Ce squale de piscine municipale, comme il s’appelle lui-même sur sa page facebook, en a fait rêver plus d’un et même Michael Phelps s’est fendu d’un compliment hors norme « Je lui ai dit que […] son 200m d’hier
soir était probablement une des plus belles courses de l’histoire ».

En cadeau pour vous, une playlist qu’il a composé pour l’été.
Celle de septembre est aussi disponible.

Il a été plutôt dur de choisir trois moments marquants, mais il est encore plus difficile de citer tous les grands champions olympiques de ces Jeux de Londres. Une simple pensée à Renaud Lavillenie (saut à la perche – tellement impressionant) et aux handballeurs français (parce que j’aime le hand !)

Coline

Rentrée Musicale - C2C - Lou Doillon - The Vaccines - Cat Power - The XX (+ Playlist)

Rentrée musicale
Ce début de septembre a été bien chargé. Niveau décibels, les dernières sorties peuvent être classées dans la catégorie poids lourds. Entre le très attendu Tetra de C2C, la surmédiatisée mais finalement très naturelle Lou Doillon, le retour de la suave Cat Power, des Vaccines devenus grands et des planants The XX, on peut difficilement choisir. Pas de jaloux alors.
Des minis chroniques pour vous, lecteurs paresseux que j'aime quand même et qui adorez être convaincus en quelques lignes.

Et une playlist, parce que la rentrée c'est aussi le temps des redécouvertes et des vieilleries qui resurgissent année après année.


TETRA C2C

L'album est fascinant sous tous les angles, et Dieu seul sait combien d'angles différents il y a dans ces 14 chansons. Les quatre Dj's explorent tous les styles et mélangent à leur façon une palette de sons incroyable qui réussit à perdre notre perception auditive. En multipliant les collaborations, le groupe accouche d'un éventail de performances. Difficile d'avoir une préférence pour tel ou tel morceau. L'album est une évidence.
Il diffuse une énergie rarement ressentie. L'éclate totale du groupe diffusée réchauffe votre atmosphère, quelle qu'elle soit ! C'est le début de l'album qui remonte le moral à l'approche de l'automne, et la fin plus sombre qui prépare au long hiver. Le tout donne une impression de pur bien être. Après ça, tout peut arriver.

Les C2C sont passés dans la très chouette émission Ouvert la nuit sur France Inter le 7 septembre, vous pouvez les entendre ici à partir de 66 minutes. http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=442881


PLACES LOU DOILLON

Bon même Télérama le dit, alors je le répète. Difficile d'aborder l'album sans préjugés. Difficile de ne pas voir la mannequin et l'actrice avant la chanteuse. Difficile de ne pas sentir toute sa lignée derrière elle, Jane, Charlotte, (Lulu), etc. Et pourtant... Difficile de résister au charme de la jeune femme. Son premier live au Grand Journal a été la confirmation qu'elle mérite effectivement toute l'attention qu'on lui porte. Timide et pourtant joueuse, taquine avec sa belle voix grave à peine écorchée. On retrouve des thèmes communs à plusieurs chansons : le regard (ICU), les questions existentielles et ces fameuses « places », c'est son personnage, son histoire qu'elle nous raconte. Lou Doillon est simple, sobre et toute en douceur sur cet album, les consonnes résonnent, claquent et définissent le style de la chanteuse plus que la musique qui l'accompagne. Pop folk mélancolique, peu importe, tant que la voix reste !

Sinon, elle aussi, elle est passée dans l'émission Ouvert la nuit sur France Inter le 13 septembre. On peut même entendre un super bel inédit, c'est ici. http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=448875


COME OF AGE THE VACCINES

L'âge de la maturité a sonné pour les jeunes Vaccines. Ils partent à la conquête des foules d'un rock assuré (oui, parce que l'expression « d'un pas assuré » ne convenait pas). La voix caverneuse et légèrement blasée de Justin Young se plaît à s'incruster dans chaque parcelle de silence, même la musique éteinte, les refrains de Teenage Icon ou de All in vain ne vous quittent pas. Vous oscillez sans raisons et devenez ainsi plutôt ridicules. Il rêverait d'être un fille (I wish I was a girl), mais nous, on a du mal à l'imaginer chantant une octave plus haut... 
Le tout est mené très énergiquement et chacun y trouve sa place. Sous sa façade un peu sombre (notamment construite par la pochette), l'album est quand même emprunt d'une certaine légèreté, moins de fraîcheur que sur le premier album certes, mais plus de maîtrise musicale.
Les Vaccines remporte la palme de la chanson défouloir quand on est de mauvaise humeur avec la chanson éponyme : Bad Mood.
Si tout ça ne vous déplaît pas, il existe aussi dans la même veine un groupe charmant nommé Lemon Sun.


SUN CAT POWER

Chan Marshall quitte la folk sud américaine pour un monde plus électrique. Le soleil annoncé ne donne pas la sensation intimiste ressentie sur les albums précédents, il est plus éclatant, plus rond et peut être moins authentique. La voix grave et sensuelle de Cat Power perd un peu de son charme au milieu de tous ces effets ? On retiendra surtout l'ouverture de l'album Cherokee, Human Being très Patti Smith-ienne et Manhattan, perle de l'album, plus simple plus épurée.


COEXIST THE XX

Faire beaucoup avec peu, c'est ce que font les minimalistes The XX. 
Sur un fond cristallin, les voix naturelles de Romy et Oliver se posent, douces et contrôlées : l'atterrissage parfait. Ou plutôt l'envol. L'album s'ouvre sur Angels, moment de grâce absolue, ce préambule permet de plonger directement dans l'univers un peu extraterrestre des quatre londoniens. S'ensuivent des frissons pour chaque chanson de l'album. On change de dimension à chaque transition. Voix mêlées, alternées, seules, la magie reste intacte jusqu'à la dernière note d'Our Song, unisson le plus touchant de l'album.

Pour un peu plus de précisions, je vous conseille vivement la chronique de Some are on the way, elle décrit à merveille Our Song, chanson pour laquelle j'ai vraiment craqué !





PLAYLIST SPÉCIALE RENTRÉE


http://www.deezer.com/fr/music/playlist/115749091


Les nouveautés, les sorties de l'été et les vieilleries qui ressortent pour cette rentrée 2012.
C2C, The Vaccines, Lou Doillon, Cat Power...
Mais aussi Awolnation, Jack White, Twin Arrows (très prometteurs ces petits là!), Hanni El Khatib, King Charles, Electric Guest, Santigold, Cults...
Et encore Hard Fi, Superheavy, Caravan Palace, Kasabian, Moderat, Phoenix, Bowie et pour finir en beauté : School de Supertramp.
ENJOY



Mathilde

14 septembre 2012

Jack White + Peggy Sue - Transbordeur

Au fil des années, des White Stripes à Blunderbuss, Jack White, c'est un peu devenu incontournable. On ne va pas citer Seven Nation Army, parce que limiter sa carrière à cette chanson serait le blasphème absolu. Alors quand le Transbordeur a annoncé l'ouverture de sa saison avec THE génie de la musique encore en vie qui continue à produire régulièrement des petits bijoux du rock and roll moderne, l'expression sauter de joie a pris un nouveau sens.
La journée du 4 septembre fut interminable. Place en poche, la rentrée avait comme un gout d'inutilité comparée à la bombe qui allait exploser le soir même, sur la scène du transbordeur.
Bombe à retardement puisque Jack White n'était pas seul à jouer ce soir là.

Peggy Sue, un groupe franchement charmant, a assuré (dans tous les sens du terme) la première partie. Deux filles, guitares en bandoulière, accompagnées d'un batteur et parfois d'un autre musicien touche à tout (basse, percussions). Et des arrangements mélodiques et harmoniques aux voix juste bluffants. Physiquement, les deux jeunes rockeuses sont radicalement différentes, en revanche, lorsqu'elles chantent, leurs voix se confondent, se mélangent.
C'est peu comme ce duo entre M et Sean Lennon, l'Eclipse, "Si la vie est un jeu...Lequel de nous deux, est celui qui chante?".
Qui fait la voix grave qui fait la voix aiguë? Il faut se concentrer sur les lèvres des chanteuses pour le déduire. L'absence de leader accentue encore la confusion. Elles en jouent en changeant à tour de rôle de registre.
Délicieux mélange entre Florence + The Machine, I Blame Coco, Joan and the Police Woman, ces filles là sont à suivre! Petit clein d'oeil à Jack White : la reprise batterie/chant (avec enregistreur momentané) de Hit the Road Jack de Ray Charles. Grosse claque.

Après une demie heure de suspens intense pour savoir si oui ou non la batterie inclinée cachée par un drap bleu annonce le groupe masculin ou pas, pour admirer les tenues du staff de JW, pour se demander si le technicien à la longue barbe brune sur la scène est le fils de l'ingé son à la longue barbe blanche (entourée de deux grosses tresses)... Ils sont arrivés. Le groupe masculin et son leader. Jack White, tout de noir vêtu (excepté les Dr Martens blanches). En personne!
Batterie et piano aux extrémités gauche et droite de la scène, basse/contrebasse, violon/autres instruments électroniques non identifiés (IENI), mandoline/tambourin en fond de scène. C'est derrière ces trois derniers que Jack White vient se cacher pendant une bonne partie du concert. Le groupe ne fait qu'un, la seule question qui persiste est : se fondent-ils tous dans le leader, ou le leader préfère-t-il se fondre dans la masse? Timide? Pas très communicatif dirons certains. Ceux là n'ont pas compris.
Explication : Et si la communication ne passait que par la musique, ou par la joie qu'ont l'air d'avoir les musiciens sur scène? Jack White, c'est le genre de concert qui donne le sourire : Les musiciens aiment ce qu'ils font, se donnent à fond et transmettent l'énergie au public. Le batteur (certes un peu répétitif dans son jeu) se lève et se rassoit, suit le mouvement du maître à la seconde, improvisation totale ou confiance absolue, la sueur sur sa peau noire fait plaisir à voir...tout comme celle du bassiste qui a l'air de sortir d'une piscine. Le pianiste sautille de partout, va d'un clavier à l'autre, se casse la gueule se relève, sourit avec sa dégaine de jazzman du siècle dernier. Et le public danse, frétillant de contentement.
Pur instant rock and roll. Black Math, Sixteen Saltines, Missing Pieces, Weep Themselves to sleep (pendant laquelle JW s'éffondre sur la batterie en appliquant la devise "The show must go on"), Love Interruption, Dead Leaves and the Dirty Ground, Cannon/John the Revelator, I cut like a buffalo (juste parfaite!), Hotel Yorba, Top Yorself, The same boy you've always known, Hello Operator, I'm slowly turning into you (joie décuplée en entendant ce refrain emblematique de Icky Thump!), Two against one (cover), You've got her in your pocket, You know that I know (cover), Trash tongue talker, Freedom at 21 (WOW!) et enfin...Seven Nation Army! Pas de rappel mais une heure et demie de set infernal non stop. Ces mecs là savent comment frustrer plusieurs milliers de personnes. Frustrée mais heureuse alors tant pis pour le reste. Le concert est classé...dans la catégorie inclassable!

Mathilde


12 septembre 2012

Chanson de la semaine #23

Be thankful for what you got
William Devaughn
1972



"Le paradis des rêveurs"

Plage au soleil. Ville grise sous la pluie. Bizarrement la chanson s'adapte aux deux paysages. Paisible délassement ou douce mélancolie. 7minutes de calme, d'apaisement. La vieille soul rend hommage à la simplicité. Une histoire singulière. L'histoire d'un hit unique pour une chanson contre le matérialisme.
Il y a cette guitare pépère, la basse et la batterie détendue, un clavier planant et la voix, sans fioritures, magique lorsqu'elle s'envole dans les aigües.
Les longues parties instrumentales sont le paradis des rêveurs.

Mathilde

9 septembre 2012

Travel Check - Chronique de l'EP Acid Beats



Une fois n'est pas coutume, Our Degeneration dépasse ses frontières et se transporte télépathiquement à Paris, le temps d'une chronique. Le temps de trois chansons. Le temps d'un EP. Acid Beats.
Travel Check donc. Passée la coïncidence entre le nom du groupe et notre premier article sur un jeune groupe lointain (2h de TGV, parfois 1h59, c'est dire à quel point nous sommes éloignés), il ne nous reste plus qu'à faire ce que vous attendez normalement à ce stade de votre lecture : décortiquer le spécimen.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore, Travel Check est un groupe de Garage Rock Psychédélique Parisien (rien que ça...). Et son EP Acid Beats, sort dans deux jours!
TRACKLIST :
- GO BACK HOME
- BLACK AND WHITE
- TRY TO GO
Fin du suspens.
Effectivement, on retrouve un certain côté psyché qu'ont les MGMT ou encore les australiens de Tame Impala dans le début de la deuxième chanson : Black and White, mais dans l'ensemble de l'EP, ce serait plutôt l'ambiance des Black Lips/Angels (au choix selon l'humeur ou les moments dans les chansons) qui prédomine. Les chœurs et la voix renforcent le côté garage avec juste assez de réverbération pour garder l'atmosphère orchestrale assez singulière d'Acid Beats. L'unité se dégage assez vite et le style du groupe est imposé dès la première écoute. Et effectivement on voyage. Black and White, Go back home et surtout Try to go sont propices à l'évasion et au planage en haute altitude. Les refrains, martelés dans les trois morceaux, sont rapides à mémoriser et risquent de de vous tenir compagnie un bon moment !

Mathilde 


Go back home démarre d’un coup sec et nous propulse sans plus attendre dans l’univers agité du groupe. D’une voix faussement traînante, le chanteur assène un refrain tranchant, mis en valeur par l’effacement progressif des instruments. Le rythme est rapide et ne laisse pas de répit, les chansons s’enchaînent d’une façon harmonieuse, toutes liées par une énergie féroce et communicative. A l’écoute de Try to go, peut-être la chanson la plus aboutie, la guitare rappelle celle des Strokes, et laisse place à de véritables envolées mélodiques. Travel Check nous embarque dans une expédition sonore, vers une destination inconnue, qui se rapproche au fur et à mesure des morceaux… En route !

Léa

4 septembre 2012

Chanson de la semaine #22

Une fois encore c'est Silvio de Vision Jeune qui nous écrit un très beau texte pour cette chanson de la semaine! Merci!


L'affiche rouge 
Léo Ferré
1959



Mise en musique du poème de Louis Aragon « Strophes pour se souvenir », l'affiche rouge est un texte des plus poignants. L'affiche rouge, c'est une propagande de Vichy et du régime nazi, parue en février 1944, et placardée sur les murs des villes de France, et notamment à Paris. Traitant de « l'armée du crime », elle présente différents personnages de la résistance, juifs et/ou communistes pour la plupart, tous étrangers. Ils furent exécutés « pour l'exemple ». Avec sa voix rauque et profonde, Ferré le rouge nous transporte dans ces nuits sombres de l'occupation. On a juste à fermer les yeux pour se retrouver dans ces ruelles froides d'un temps loin et si proche à la fois, auprès de ces affiches collées sur les murs, en dessous desquelles « des doigts errants avaient écrit MORTS POUR LA FRANCE ». Les voix en arrière, envoûtantes et noires, meurent « quand les fusils fleurissent » et que retentissent les tambours, comme le bruit sourd des corps sans vie tombants à terre. Passer à une autre chanson après ? Impossible. On ne peut alors que couper tout, respecter le silence, comme un hommage à ceux ont donné leur liberté, pour nous offrir la notre.

2 septembre 2012

Chronique estivale

Tout a commencé avec les Nuits de Fourvière.
C'est quand on s'installe sur ces cailloux ancestraux (oui parce que, rappelons le, ce sont des cailloux, des cailloux durs) et qu'on jette un œil par dessus la scène sur cette petite ville qui est la notre qu'on sent que les vacances viennent bel et bien de commencer. Avec la lumière du soleil couchant c'est Hanni El Khatib qui se lève en première partie des Kasabian.
Maître de l'arène, ce rockeur aux cheveux propres est plutôt doué avec son micro et sa guitare. Accompagné par deux rockeurs (aux cheveux sûrement moins propres) à la batterie et à la deuxième guitare/basse/clavier/tambourin, Hanni (je suppose que c'est son ptit nom) a hypnotisé le théâtre antique. Il est le maître du silence angoissant, lorsque la chanson s'arrête tout d'un coup pour reprendre après quelques secondes d'hésitation pendant lesquelles votre petit cœur a continué a battre le tempo. D'abord seulement la voix, puis la batterie et BANG l'explosion de syllabes (Come Alive et Loved One). Belle ouverture donc. Suivent les Kasabian. Du statut de bête de stade ils passent à celui de Gladiateurs. De front face à la foule, ils balancent leurs hymnes les unes après les autres pour le grand bonheur du public. Parce qu'il faut avouer que si en studio c'est un peu lassant, en live, c'est carrément impressionnant. Musique de guerriers, de vainqueurs : le public est déjà conquis.


Tout a continué avec Berlin.
Berlin dépasse un peu toutes les images qui lui collent à la peau pour les rendre naturelles et spontanées.
Quatre jours, c'est comme faire le plein d'essence pour 1000km. On en prend plein la vue, plein les yeux. On se remplit la tête d'images, de gens, de regards.
Une fois la frontière passée, plus de limites. Le compteur monte :130 140 150 160km sur l'autoroute. Le tic tac de la montre à l'intérieur de ta poitrine qui bat de plus en plus vite.
C'est le genre de chose qui stimule ton ego Rock and Roll. Tu ouvres les fenêtres, tu passes la tête à l'extérieur, l'autoradio hurle contre le bruit du trafic et du vent qui s'engouffre dans la voiture. A croire que la Peugeot 206 break s'est transformée en décapotable. Sauf qu'il pleut, alors les vitres sont remontées et tu ravales ta superbe.
Il faut croire que la prétention a été bannie à Berlin. Les gens ont le style mais pas l'orgueil. En quatre jour on peut passer par deux ou trois Cavernes d'Ali Baba (alias les friperies) comme l'Humana à Frankfurter Tor ou le Kleidermarkt Garage dans Schöneberg. Fringues au kilo, odeur de grand mère. De quoi faire de belles trouvailles.
L'architecture a l'excès et l'exubérance mais elle est beaucoup trop marquée par l'Histoire pour en tirer profit. Aussi...
Petit guide touristique :
A faire :
-Le musée Juif, poignant, des espaces vides angoissants, une architecture sombre et un passé plein d'horreurs.
-Le marché Turc, une ambiance décontractée et vraiment sympa.
-Le musée du Bauhaus très bien fait et pour une fois...intéressant !
-Le musée d'art contemporain, plein de belles expériences et propriétaire d'une collection Pop Art assez intéressante.
-L'East Side Gallery, un vestige du mur de 1.5km décoré par pleins d'artistes différents.
A ne pas faire : Le musée de la RDA, étalage d'objets sans intérêt, plein de touristes, de groupes scolaires, etc.
Ou habiter ? A PrenzlauerBerg pour ses nombreux bars aux chaises et tables dépareillées, ses espaces verts et ses façades farfelues.
Comment se déplacer : A pied, en vélo, en tram ou en métro aérien (même le souterrain est agréable).
Que boire ? Une bière, évidemment !




Tout a fini (ou presque) à Vaour.
Petit festival dans un petit village du sud ouest. 20000 spectateurs en 5jours. Compact.
10 jours de bénévolat.
Assistante de communication éphémère. 10 jours...intenses. Des rencontres qui lient l'utile à l'agréable. Une ambiance incroyable et un tas d'expériences formidables.
Et parfois, lors d'une accalmie, des découvertes (surtout musicales) fort sympathiques :
The Hot Dogz : Trois énergumènes franchement sympathiques, originaires de Toulouse qui reprennent les vieux classiques du rock. Une guitare, une contrebasse et une batterie : le swing, le blues et le rock dans la peau.
A noter aussi Fishtank ensemble, un mélange de musique du monde un brin électronisé couvert par une voix hallucinantes et The Banyans, reggae sympathique.


Mathilde