30 août 2012

J'ai vu (Printemps - Eté)

J'ai vu (Printemps - Été) par Mathilde

*A éviter sauf sous la torture
** Mais encore?!
*** Pas mal
**** Carrément ouais!
***** Fantastique, sublimissime...

Les sorties de l'été


Annalisa / Il paese delle spose infelici de Pippo Mezzapesa 2012 *****
Il est beau le pays des épouses malheureuses, l'Italie du sud et ses couleurs estivales. Avec une histoire, certes peu originale, mais qui a le mérite d'être sans prétention, Pippo Mezzapesa, le réalisateur, redonne de l'authenticité à la chronique adolescente.
Veleno (« poison »), issu d'une famille aisée et Zazà, jeune footballeur des quartiers populaires, 15ans, dépassent leur statut sociale et deviennent inséparables. Jusqu'à leur rencontre avec Annalisa, beauté hypnotique, fausse fille facile, fille à problèmes.
Sur un fond pop rock un trio amoureux platonique (ou presque) se développe, évolue, explose soudainement. Trop court, trop frustrant. Une petite heure et demie de fraîcheur, d'italien, de vie.

Dark Shadows de Tim Burton 2012 ***(*)
Histoire vampiresque aux antipodes de Twilight. Sous un scénario simple qui frôle parfois le cliché, la joyeuse bande d'acteurs menée par Johnny Depp, pantin de Tim Burton, s'embarque dans une sombre comédie burlesque. Prévisible mais bien menée la fin laisse le spectateur rassasié de vampires et autres créatures. Eva Green et Helena Bonham Carter restent, à ce jour, deux des meilleures actrice rapport qualité/beauté.

Sur la route de Walter Salles 2012 ****
Belle surprise qui rend Kristen Stewart moins transparente et presque supportable et surtout, qui donne envie de lire le livre.
Énorme surprise qui confirme que Sam Riley est un grand acteur et qui révèle Garrett Hedlund dans le rôle du « héros idéal » qu'il n'a aucun mal à interpréter. Son physique, sa mentalité, même sa voix semblent avoir été fait pour le film.
Pas de déception à avoir quand on a pas lu le livre. On profite juste de ces belles images, des cadrages et d'une photographie authentique.

Men in Black 3 de Barry Sonnenfeld 2012 **
Bon, les blockbusters américains c'est pas mon truc. Mais de temps en temps on se laisse aller. On passe un bon moment et on oublie...On oublie presque de quoi ça parle, on retient surtout Will Smith et son petit gadget plutôt utile quand on y réfléchi...Dont j'ai aussi oublié le nom.

The Amazing Spiderman (3) de Marc Webb 2012 **
Bon, les blockbusters américains, c'est vraiment pas mon truc. Mais une deuxième fois de temps en temps, on se laisse traîner. Il faut avouer que celui là était meilleur que le dernier Spiderman que j'avais vu (celui avec Kirsten Dunst), en plus le super héros a l'air vraiment intelligent et en devient presque attachant. L'Eduardo Saverin de The Social Network (celui qui joue aussi Spiderman, au cas ou vous soyez un peu perdu) a bien joué son coup. Divertissant.


Les blockbusters

Titanic de James Cameron 1997 ***
Après un peu plus de 17ans d'existence il fallait quand même finir par voir LE film culte. Maintenant, on ne me regardera plus avec des yeux tout ronds « T'as pas vu Titanic ?! ».
Verdict : Léonardo Dicaprio est plutôt agréable à regarder, bien que très niais dans le film, Kate Winslet est comme d'habitude : époustouflante. L'histoire d'amour est pathétique, l'histoire du naufrage beaucoup moins. Effectivement c'est un film à voir...une fois.

Inception de Christopher Nolan 2010 ****
Coup de cœur pour un scénario précis et envoûtant et des effets spéciaux à tomber par terre bien que destinés à épater la galerie. On ne rêve plus de la même façon après avoir observé Léonardo Dicaprio et son équipe manipuler l'univers onirique de tout un chacun. Ellen Page est lumineuse et Marion Cotillard effrayante. Seul regret, la fin très « blockbuster américain » qui enlève du charme à ce film d'action intelligent.


Pirates des Caraïbe 4 de Rob Marshall 2011 *(*)
Malgré son casting plutôt alléchant et des acteurs toujours aussi doués, le film ne décolle pas plus que les deux derniers. Même les « blagues » de Jack Sparrow se noient (jeu de mot à leur image). Tant pis.


Les autres (sûrement ma catégorie préférée)

Les Liaisons dangereuses de Stephen Frears 1989 ***
Belle adaptation d'un roman pourtant difficile à interpréter. Stephen Frears place d'emblée son opinion, Valmont et Merteuil sont diaboliques. Malkovich et Glenn Close ne peuvent que servir leur rôle pervers et démoniaque. Très sensuel et provocateur, le film manque d'un soupçon de subtilité, clé essentielle du livre.

De l'autre côté de Fatih Akin 2007 ***(*)
Très loin du dernier film de Fatih Akin, De l'autre côté est plus du côté de Ken Loach que du côté comédie hype de Soul Kitchen.
Entre Hambourg et Istambul, histoires politiques se mêlent aux histoires économiques et amoureuses de six personnages de nationalité et de génération différente. Poursuite, perte, ils cherchent tous quelque chose pour finir par en trouver une autre. La mort ? La vie ? Un peu des deux sûrement.


Tierra y libertad/Land and Freedom de Ken Loach 1995 ***(*)
Un vieil homme meurt, ses souvenirs restent pour sa petite fille. La guerre d'Espagne, la lutte, la fraternité entre les peuples, l'amour. Tout y est et le résultat donne une image émouvante de cette période. Sans être un documentaire, on en ressort instruit.


Le Patient anglais (Oscar du meilleur film 1997) de Anthony Minghella 1996 *****
Fin de la seconde guerre mondiale, une infirmière de la croix rouge (Juliette Binoche dans toute sa splendeur, oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour ce film) s'arrête dans un monastère pour attendre la fin du Patient Anglais, homme mystérieux, brûlé jusqu'au cœur. Flashback après flashback, le temps est remonté à la veille de la guerre. Ici commence l'une des plus belles histoires d'amour du cinéma. Ralph Fiennes en géographe bourru et solitaire et Kristin Scott Thomas, femme d'un photographe forme le couple aux étreintes les plus passionnels et désespérées qu'il puisse exister. La Toscane, le désert, des paysages à couper le souffle, la beauté, tout simplement.

Whatever Works de Woody Allen 2009 ***
Optimistement drôle, le film n'est pas comme trois des cinq derniers films de Woody Allen, un guide touristique d'une ville européenne. Et pourtant New York, à travers les yeux de ce vieil homme, suicidé raté, angoissé (etc), paraît plus comme Paris, Rome ou Barcelone que comme la capitale des gratte ciels. L'histoire est un joyeux cercle d'actions qui semblent se répéter tout au long du film. Une jeune fugueuse se réfugie chez un vieil homme, il tombe sous le charme, ils se marient, et la débutent les problèmes. Des décennies de différence d'âge ne s’effacent pas si facilement...
Rafraîchissant, le film n'est pas le chef d’œuvre de son réalisateur mais reste assez à son image pour se fondre dans sa filmographie.

Quand Harry rencontre Sally de Bob Reiner 1989 ***(*)
Comédie sentimentale ou amicale ? Telle est la question que pose le film. L'amitié homme/femme est-elle possible sans arrières pensées sexuelles ? On suit donc 12ans de la vie de Harry et Sally qui tout d'abord, se détestent et finissent par devenir amis (et plus avec les affinités). Leur personnalité est attachante, l'attitude coincée à première vue de Sally et l'humour grinçant d'Harry créé une bulle de charme autour de ce couple improbable. Utile pour passer un bon dimanche soir !

28 août 2012

Article n° 100

Un an après une idée ingénue, il fallait bien que ça arrive un jour : l'article n° 100. 

33 Chansons de la semaine + 3 top five + 7 chroniques littéraires + 5 J'ai lu + 11 chroniques de films + 6 J'ai vu + 6 interviews + 13 Live Reports + 9 chroniques musicales + 4 Art Reports + 2 chroniques théâtrales + celui que vous êtes actuellement en train de lire = 100

100, c'est une étape de franchie, un petit pas pour l'Homme mais un grand pas pour Our Degeneration. C'est avec une émotion palpable et solennelle que nous vous adressons nos plus sincères remerciements. 
Bien que les retours aient été rares, ils n'en ont pas moins été très appréciés pour leur sincérité.

Ainsi, pour votre santé, nous vous incitons :
- à arrêter de fumer (voir avec votre médecin traitant pour plus de détails) 
- à laisser des commentaires quelle qu'en soit l'orientation
- à nous envoyer vos articles dans l'esprit du blog
- à nous contacter pour toutes autres questions existentielles (mydegeneration.contact@gmail.com)
- à aimer notre page Facebook pour être au courant seconde par seconde des actualités du blog


Our Degeneration ce n'est pas seulement un blog derrière un écran, c'est aussi des rencontres profondément humaines (si vous voulez verser une larme, c'est le moment) qui nous permettent d'avancer vers de nouveaux horizons. 


Trêve de plaisanteries, l'heure est venue de vous annoncer le programme cette rentrée et de la saison à venir (sortez les duffle-coat et les chapkas, l'ère glaciaire est proche). 

Tout d'abord, le 4 septembre, événement historique pour le blog et l'humanité toute entière (non, il ne s'agit pas de la rentrée des classes) Jack White se produit à Lyon au Transbordeur. C'est complet, mais grâce au Ciel nous avons nos places.
Nous vous annonçons ensuite l'arrivée prochaine d'une interview fort sympathique avec des pêcheurs de saumon peu ordinaires : le groupe lyonnais Salmon Fishers

Et enfin, en EXCLUSIVITÉ nationale nous avons le plaisir d'accueillir une nouvelle recrue pour le blog. Êtes-vous confortablement installé ? Respirez un grand coup. Nous, Our Degeneration, blog CUL-TU-REL lançons une rubrique sports. Mais attention, pas comme vous l'entendez. A travers le regard d'une fille, le sport et tout ce qui l'entoure : le sport dans le cinéma, les liens entre sport et musique, l'aspect social et politique, mais aussi les résultats de l'actualité sportive masculine ET féminine. 




4 août 2012

Laurence Anyways - Xavier Dolan



Comment exprimer cette sensation de plénitude qui fait qu'on ressort des étoiles dans les yeux après 2h40 d'explosions d'images ?
Laurence Anyways exsude la liberté autant dans la mise en scène que dans l'histoire de Laurence, homme qui veut être femme, et de tous les personnages qui l'accompagnent dans sa métamorphose.
Le film est un spectacle complet : la musique (toujours aussi éclectique que dans les films précédents) accompagne les scènes les plus théâtrales. A se demander même si par moment, le film n'est pas un clip vidéo, concentré d'images cinématographiquement incorrectes.
L’esthétisme est travaillé à la perfection, les plans au ralentis sont toujours aussi spectaculaires.
Le spectateur est subjugué par l'univers vintage/kitsch poussé à l'excès (rencontre avec les vieilles chanteuses) mais aussi par les couleurs qui illuminent tous les détails du film.

Laurence, professeur de littérature en fac, trente ans, essaye de vivre mieux que les autres avec sa compagne, Fred en contestant les codes de la société. Jusqu'au jour où il décide de suivre son instinct et de devenir femme. Il bouleverse alors son couple, sa mère, son travail ; sa vie, et devient celle qu'il devait être. Métamorphosé en trans' façon Almodovar, Laurence reste Laurence : Laurence Anyways.
C'est la conquête de son nouveau « elle » et la reconquête de Fred qui commence.
Plus que le transsexualisme, l'amour et ses difficultés est le centre du film.
Les acteurs sont formidables, Melvil Poupaud...est très belle, Suzanne Clément est électrique dans son désespoir, Monia Chokri hilarante dans son rôle de lesbienne punk qui essaye d'avoir le monopole de la folie et Nathalie Baye très convaincante dans son rôle de mère.

Mathilde


Après J’ai tué ma mère et Les amours imaginaires, Xavier Dolan frappe encore. En plein cœur. On retrouve tout ce qui fait la singularité du jeune cinéaste : ralentis, gros plans insignifiants, musique électrisante, costumes somptueux. Cette fois-ci, on est subjugués. Les yeux rivés sur l’écran. Comme dans ses films précédents, la musique est indissociable des images. Ici, s’enchevêtrent Beethoven et Vivaldi, Depeche Mode et The Cure, Fever Ray, Duran Duran… La limite entre clip et film se brouille alors, et de micro-scènes semblent s’insérer dans l’intrigue principale. Dolan a su mêler adroitement images et réflexion, instaurant un équilibre rassurant, le parti pris esthétique n’obscurcissant aucunement la trame. Melvil Poupaud est fascinant et se fond dans son rôle avec une aisance déconcertante. Avec Fred, interprétée par Suzanne Clément, déjà remarquable dans le rôle d’une prof de français dans J’ai tué ma mère, Laurence forme un couple tranchant, spontané. Les rires fusent, l’énergie déborde, il y a dix ans. Puis les regards. Des autres. Laurence décide de devenir une femme et sa transformation sera suivie de près par son entourage. Sa femme, sa mère. Ses collègues, ses élèves. Sa traversée du lycée et sa silhouette glissant sur le sol ; les regards méprisants-étonnés-moqueurs qui se posent sur sa nuque. Rien n’est laissé au hasard, le moindre bruissement, le moindre froissement d’étoffe apparaît comme savamment étudié, mis en scène, parfois jusqu'à outrance.
Laurence évolue, se métamorphose, l'amour aussi. Long, le film n'en demeure pas moins captivant, tant les dialogues sont tranchants et les acteurs époustouflants.
Xavier Dolan confirme, une fois de plus, son talent. De quoi son prochain long-métrage aura-t-il l’air ? Renouvellera-t-il les thèmes qui lui sont chers ? Car Laurence Anyways semble clore un cycle, et être à l’aube d’un nouveau départ, d’une mutation.

Léa