28 janvier 2012

Anosmiaques - EP

Anosmiaques
EP Euakira – 3points, 190 lettres – Si le soleil se lève un jour
2011


Aucun doute, dès la première écoute, Anosmiaques expose son style :
Souvent rock français, parfois hard voire métal. Plutôt classique jusque là.
Sauf que voilà, si à la première écoute on n'accroche pas forcément à la musique, il suffit d'écouter les paroles pour tomber sous le charme. Influences à la fois Baudelairiennes et Rimbaldiennes.
Les trois chansons sont des petites perles de poésie. De la poésie brute, qui sort droit du cœur.
A la fois litanie antique et hymne pessimiste à notre société de plastique, d'amours artificiels et d'images sanglantes que l'on trouve belles.
Euakira ; 3points, 190lettres et Si le soleil se lève un jour ont un lien. Un lien trop subtil pour poser des mots dessus. Parfois, on pense saisir le sens caché d'une phrase, puis on la réécoute et on ne retrouve plus rien du sens d'avant. Frustrant ? NON, passionnant.
Poésie invocatoire, incantations mystérieuses, chant lancinant. La musique elle même prend un sens parée de tels mot.
Les consonnes sont des rythmes, les voyelles des moments de repos inespérés dans la violence des paroles et parfois même de la musique et du chant. On regrette les moments plus « métals » des chansons comme Euakira, si les cris et les cœurs rendent bien, les paroles du refrain mériteraient plus de douceur. Si cela atténuerait le contraste entre les couplets qui font sonner la langue française comme je l'ai rarement entendu chez un jeune groupe et les refrains plus agressifs, cela donnerait quand même une réelle unité à la chanson.
Si on s'attarde un peu plus sur Euakira, on peut remarquer une balance très équilibrée : une batterie très subtile et enlevée, une guitare un tout petit peu trop saturée mais efficace, des chœurs surnaturels, des chuchotements frissonnants et UN moment magique : une pause dans la noirceur du morceau : un couplet chanté juste avec la guitare . Planant. C'est presque avec surprise qu'on découvre des ressemblances avec un artiste d'un univers opposé : M.
Pour ce qui est de 3points, 190lettres, on sent clairement une ressemblance avec des groupes comme Effeil ou mieux encore : Noir Désir.
L'ambiance est plus énervée, plus entraînante, aussi noire que dans Euakira. Les refrains ont des accents chamaniques.
C'est dans Si le soleil se lève un jour qu'on sent le lien qui lie les trois chansons. Les passages parlés sont juste hallucinants et le refrain impossible à oublier. Seul regret : la fin a des consonances d'Indochine. Mais ce ne sera jamais assez pour éclipser ces paroles énigmatiques.

Dans son EP, Anosmiaques conjugue le verbe écrire dans son plus beau sens figuré : la musique. (Haha c'est vraiment beau et niais ce que j'écris la...Mais tant pis.)

Mathilde


 Plongée rapide dans un univers étrange, onirique, mais bien en phase avec la réalité. Mais dans quelle époque nous situons-nous ? Au début du XXème siècle ? "C'est beau comme un cabaret décadent dans le Berlin des années 20", déclare le chanteur dans "Si le soleil se lève un jour". Mais on a parfois l’impression de se trouver au XIXème siècle, égarés entre les corsages la dentelle et les parfums enivrants, comme dans "Euakira". La musique est pourtant bien actuelle, métal doucereux, rock vif, une voix susurrante et agressive. Anosmiaque réussit à allier textes superbement écrits, poésie mélancolique teintée d’une noirceur étonnante, et musique sauvage, déchaînée. Tout concorde. Les paroles sont sèches, affûtées comme une lame de couteau. Les mots sont rêches, mais s’écoulent d’une façon limpide. Si les trois chansons n’en paraissent qu’une, elles ne disent pourtant pas exactement la même chose. On a envie d’en savoir plus, de saisir le sens des paroles, on reste un peu confus. Mais est-ce que ce n’est justement pas mieux ainsi ? Cette ambiance mystérieuse, à la limite du mysticisme, qui rend les contours flous, on ne discerne rien. Le groupe nous perd dans des dédales sans fin, des notes s’accrochent et s’écorchent, les mots claquent, comme un coup de fusil. Le côté métal est intéressant et se fond adroitement dans l’atmosphère des morceaux. Cri rauque, animal. Commençons par la fin, remontons le temps. Dans "Si le soleil se lève un jour" on sent la fin qui se rapproche lentement, la consécration ultime, sorte de descente aux enfers inévitable. Le refrain sonne malheureusement par moments comme une chanson de Kyo, et efface alors la singularité de la chanson. Les paroles restent tout de même éblouissantes, elles nous emportent, littéralement. "3 points, 190 lettres" fonctionne très bien, la voix se fond dans la musique et se détache de l'ensemble, les mots sont sombres et vont droit au but. La batterie court à un rythme effréné, puis tout s'arrête, brutalement. Bang. Là où le groupe réalise un parfait équilibre, c'est avec "Euakira" : les paroles atteignent des sommets, violence dissimulée, qu'on perçoit après plusieurs écoutes. Musique hâchée, tonitruante. "L'hispanique, l'hispanique".
L’influence du groupe français Aqme se ressent au fil des chansons, tant au niveau des textes que de la musique en elle-même, mais l’atmosphère qui se dégage est tout de même plus aérienne, moins pesante que celle qu’on retrouve dans la plupart des chansons d’Aqme. Cet EP menace et nargue de manière assez rusée cette espèce de soupe insipide appelée plus communément la "scène rock française".

Léa


Musique, infos et autres sur la page Facebook du groupe : Anosmiaques

25 janvier 2012

Frogs - Concert

Frogs
20 janvier 2012
Théâtre des Maristes

Première partie : les Maristes ont un incroyable talent.
On ne savait pas vraiment à quoi s'attendre de la première partie du concert. A vrai dire on débarquait en terrain totalement inconnu. On ne s'étendra donc pas sur le sujet.
On peut quand même mentionner les noms de Nicolas qui nous a bien surpris avec sa reprise de Brassens, Madeleine qui a assuré avec son blues de Memphis et Clémentine qui nous a littéralement fasciné avec sa reprise d’Adèle. On a aussi beaucoup aimé la danse de Louis. Impressionnant. Il faut aussi remarquer la présence de quelques comédiens talentueux (qui citent toutefois un petit peu trop Norman fait des vidéos ou Very Bad Blagues... On les pardonne, ce sont de bonnes références).


On était venu pour Frogs. On n'a pas été déçu.
ILS commencent fort et se mettent d'emblée le public (nous compris) dans la poche avec la reprise du tube du film Bus Palladium "Que tu le veuilles ou non".
Emblème des BB rockeurs. La chanson groovy va parfaitement au groupe. Ils se l'approprient avec une nonchalance et un je m'en foutisme presque rageant.
Les chansons qui suivront auront toutes la même efficacité. Ça claque, ça bouge, c'est sexy, c'en est presque énervant. Tout paraît facile. On est beaucoup trop vite emballé. Mais on ne peut pas s'en empêcher. C'est comme ça.
On aime les mélodies jazzy au piano et les riffs de basse swinguant mais aussi le petit côté charmeur de "Marie m'a dit Juana", l'"impro" blues quelque peu hallucinogène et les couplets radiophoniques de "Route 66".


Interview la semaine prochaine!


Mathilde


Une première partie plus que déroutante. Une expérience à vivre une fois dans sa vie ? 


"Toute la nuit, toute la journée..." : dès les premières notes, Frogs s'impose, s'implante. On pourrait alors penser (l'esprit railleur qui prend le dessus) : ils commencent par une reprise, ils ne prennent pas trop de risques, c'est facile... Mais la suite du concert est largement à la hauteur de la première chanson, enivrante. Tout s'enchaîne, sans fausses notes, les quatre musiciens réalisent une véritable invasion sonore, contre notre gré, si on peut dire. Ambiance électrique, énergique. Le groupe, spontané, joue sincèrement, sans dégager cette impression de surface lisse, de plasticité, de musique inerte, qui caractérise certains groupes, en live. Une musique vivante. Survivante ? 

Léa

22 janvier 2012

Jesse K et Nina Fleury

Jesse K + Nina Fleury
18 janvier 2012
Médiathèque de Vaise - Auditorium

Jesse K
D'un pas léger, elle arrive sur le plateau de l'auditorium de la Médiathèque de Vaise. Sa guitare et son harmonica avec elle. A eux trois ils forment un bel ensemble. Elle a tout : l'allure folk, le style folk, la voix folk, la guitare folk. Mais qu'est ce que c'est exactement être Folk ? A force de répéter un mot on en perd le sens. Ce n'est pas Folk, c'est Jesse K. C'est le genre de fille tout droit sortie d'une époque qui n'est pas la nôtre. Celle des hippies, sur la plage autour d'un feu de joie, une jeune fille prend une guitare, elle chante et monopolise tous les regards. Toutes ces images ne sont que clichés. Des beaux clichés... Mais on s'éloigne un petit peu du sujet.
Jesse K donc. 19Ans, petite blonde à la voix douce. Elle alterne pour nous ses compositions en français et en anglais avec de petites transitions/traductions pour les non bilingues. Avec humour elle présente les thèmes de ses chansons : le doute, l'amour, la jeunesse. Thèmes classiques regardés avec du recul et traités avec attention. Tout au long de ses chansons, Jessica nous raconte la vie de son personnage, son double, son ombre : Jesse K (Uncertain : »What do you want Jesse ? »).
Parfois, on s'envole. Quand la mélodie hésite entre le chant et la parole, on est emporté par l'histoire, pendu à ses lèvres.
Si elle assume mieux les chansons en anglais, les textes en français ne sont pas négligés et sonnent bien. Portée par la guitare (plus celle ci est forte moins on sent de timidité) Jesse K nous a donné un aperçu de ce qui sera sûrement plus tard une chanteuse accomplie.

On passe de la Folk au Rock. Si Nina Fleury est comme Jesse K, seule avec sa guitare les deux jeunes filles sont bien différentes. Chacune unique dans son genre et pleine d'une confiance impressionnante. Arriver seule, ce n'est pas si simple que ça. Mais elles assument.

Nina Fleury débarque en petite robe de tulle et Dr Martens montantes. La princesse Rock and Roll est dans la place. Dès les premières notes de la guitare on sent une réelle profondeur. Plus de gravité. Mais de quelle gravité parlons-nous ? Celle qui nous accroche à la terre ou celle de la guitare qui résonne ?
La encore ce sont des thèmes classiques qui sont abordés. Mais l’auto dérision (« J'ai arrêté d'essayer d'être une femme parfaite », « après chaque chanson d'amour, une chanson dépressive ») , le recul (cette petite dame a quand même bien passé les 20 ans) et le refus de tomber dans le rébarbatif permettent à Nina Fleury de nous emmener dans son monde un peu déjanté.
Les mélodies sont originales et la guitare suffisamment rythmée pour ne pas regretter l'absence d'un groupe pour soutenir la chanteuse.
Et puis il y a ces moments : où on croit entendre la voix sublime de Florence + The Machine. De courtes envolées. Puis c'est comme une évidence, cette petite princesse rock and roll rentre parfaitement dans le moule de la chamanique Florence... Sans pour autant plagier puisque c'est seulement à quelques reprises qu'on a cette impression là. Garder son originalité tout en ressemblant à des valeurs sûres. Chapeau !

Mathilde



Discrète et effacée, Jesse K s'avance, accompagnée de sa guitare et de son harmonica. Puis les premières notes résonnent, sa voix suit, comme une évidence. Parfaitement juste, parfaitement maîtrisée, douce et résignée à la fois. La musique fait son effet, cette jeune chanteuse nous embarque dans son univers. Folk intimiste, ambiance posée, on oublie un peu le reste, sa voix nous guide. Les chansons en anglais sont abouties, et transmettent de véritables émotions, paroles simples mais si vraies, si évocatrices. Lorsque Jesse K chante en français, il est alors plus difficile de s'immerger dans les textes, dans le son, impression de déjà-vu, et sa voix est moins singulière. Ce qui est fascinant, c'est cette capacité à combler un espace, à conquérir un public, seule. Elle arrive avec sa voix, son histoire et réussit tout simplement à s'imposer.

Les trente minutes filent, pas le temps de les rattraper. C'est au tour de Nina Fleury et de sa guitare. Changement de registre, niveau voix, et niveau musique. Plus fort, plus vif, plus décidé. Plus d'expérience, aussi. Nina Fleury dégage une sorte de puissance, de force. Sa musique rock/folk rappelle quelquefois celle des White Stripes, très électrique, et les intonations de sa voix peuvent faire penser à une certaine Janis Joplin... Quand sa voix se perd dans les aigus ou dans les graves, cette chanteuse tout de noir vêtue (sauf les Dr Martens, rouge vif, vif comme elle) ne s'égare pas pour autant, et contrôle tout. Elle parle d'amour en anglais, ne mâche pas ses mots, elle avance, résolue à laisser quelques notes, une mélodie dans la tête. "Don't worry for me". On ne s'inquiète pas, bien au contraire... Sa musique entraînante et posée à la fois ne passera pas inaperçue, loin de là.

Léa

18 janvier 2012

Chanson de la semaine #11

Aerosmith
Permanent Vacation 
1987

One, two, three, four.
Poum tchik, Poum tchik.
C'est une marche guerrière. Entre la batterie et les guitares. Elle mène aux débuts du chant.
Le chant... La voix de Steven Tyler est plus un riff de guitare mordant qu'autre chose.
Le chanteur des Bad Boys from Boston devise sur une poupée de chiffon aux longues jambes et à la généreuse poitrine. 
Il en joue. 
L'air de rien. 
La guitare suit ses caprices. 
La batterie infatigable donne un groove musclé au tout. Au rien.
Yes I'm movin'
Pas besoin de parler anglais pour comprendre le sens des paroles. C'est du sex appeal pur. Qui donne la force de soulever des montagnes. De danser des heures.
C'est le beat. C'est l'odeur du cuir et de la transpiration (sexy non?). Des talons qui claquent le rythme sur le dancefloor. Un déhanché moulé. Qui ondule. Un clin d’œil.
I'm feelin' like a Baaaaad Boy!

Douloudadoulouda, pom pom pom.
Pa palala
Solo de sax' qui s'efface.

Le conte de fée est fini. Plus de poupée. Pas de pitié.
Aerosmith est passé.

Mathilde

8 janvier 2012

Freeds - Interview



La rencontre des quatre membres de Freeds se fait dans leur local de répèt', perdu dans les dédales de la Croix-Rousse. Freeds est un groupe récent, formé fin Mars 2011, composé de Arthur (batterie), Etienne (guitare-chant), Léo (guitare) et Mélia (basse-claviers). Ils ont à leur actif quelques concerts, et un EP sorti le 4 novembre 2011, disponible au Crock'n'Roll (1 rue Désirée), à Hell Yeah (1 rue d'Oran), et au Kraspek Myzik (20 Montée Saint-Sébastien).
Le groupe décide d'interpréter "For you", "She's my baby now", et "Wounds of love".

Puis, après deux minutes et cinquante deux secondes de tergiversations diverses et variées (questionnements sur la sonnerie du portable d’Etienne, « Etienne tu ne coupes pas la parole ! », « on est un groupe démocratique ! » déclare Etienne avec un accent marseillais, « avec une hiérarchie dedans » rajoute Léo…), l’interview de Freeds peut démarrer.

Our Degeneration : Pour ceux qui ne vous connaissent pas, vous pouvez vous présenter.
(silence)
Etienne : Bon, on recommence.
Arthur : Ouais c’est chaud, on n’a rien préparé…
Etienne se lance : Bon bah moi c’est Etienne, je suis chanteur guitariste et j’ai 16 ans.
On se croirait à l’école, genre « présentez-vous ».
Léo : Mes hobbies c’est, faire la cuisine .
Etienne : Ah ouais, on dit un hobby à nous !
Léo : Mais on s’en fout des hobbies !
Etienne : Mais si c’est marrant, pour que ce soit décalé tu dis « moi j’aime faire la cuisine » et toi (désignant Mélia) tu fais : « moi j’aime faire du ski ! », et, se tournant vers Arthur, « moi j’aime faire la pizza ! »
Arthur : Bon, et ben…
Etienne : C’est parti.
Mélia : Salut, moi je m’appelle Mélia, j’ai 15 ans et je fais de la basse et du piano.
Etienne : Putain, bienvenue aux alcooliques anonymes c’est violent… Moi c’est Mélia et j’ai pas bu depuis 3 ans ! (rires rires rires)
Arthur : Mais sinon, on peut la sauter cette question ? Joker plus !

Passage à la deuxième question.

OD : Pourquoi vous appelez-vous Freeds ?

Etienne : Déjà à la base, on va être honnête, c’est parce qu’on ne trouvait pas de nom et qu’il nous en fallait un pour notre premier concert, et on a choisi Freeds parce que ça nous correspondait bien. On essaye un peu de se démarquer de la musique actuelle… Donc « Freeds », affranchis, affranchis de l’univers musical actuel, et en plus parce que ça exprime la liberté on est des gens très libertins (éclat de rire général)
Léo : Refais-la, parce que là franchement ça le fait pas…
Arthur : Quand t’as dit libertins je me suis dit je vais craquer je vais craquer je vais craquer...
Etienne : Bon je crois qu’on n’est pas assez matures pour faire une interview.
Arthur : On n’est pas des gens libertins, c’est pas le mot qui convient en fait...
Etienne : On est des gens échangistes.
Arthur : Ouais Freeds en fait on n’est pas un groupe de musique, on est un groupe échangiste.
Léo : Affranchis de la monogamie tu vois.
Arthur reprend la situation en main afin d’éviter un nouveau dérapage : Bon bref bref, on arrête les conneries. On ne sait même pas pourquoi on a choisi ce nom en fait.

OD : Qui l’a choisi ?
Etienne : C’est moi. Et j’ai un peu imposé le nom…
Mélia : Bon, pourquoi on a choisi ce nom. En fait on a décidé de se bourrer la gueule et de le choisir, mais le truc c’est qu’à chaque fois ça marchait pas.
Arthur : Non mais il y a de la famille qui va regarder la vidéo.
Mélia : Oui mais bon à la base on voulait faire ça !
Arthur : Moi je comptais pas me bourrer la gueule hein, je comptais pas le faire.
 Etienne : Bon en fait on va faire l’interview sans rien, sans filmer, et après on la refait en filmant..
Léo : Mais t’es malade toi !
Etienne : Bah comme ça on prépare un peu ce qu’on va dire... On peut zapper cette question ?

OD : On va zapper toutes les questions.
Arthur : C’est vrai que ça fait pas très sérieux on va arriver on va dire ouais on l’a choisi comme ça. Il y a des groupes qui ont une histoire pour leur nom, nous on n’en a pas .

OD : Donc dans le groupe il n’y a aucune hiérarchie ?
Etienne : Non mais je suis en train de me moucher là putain ! (Etienne s’essuie le nez délicatement)
Bon. A la base on est un groupe démocratique, mais après on a un peu du mal à se mettre d’accord généralement, donc on va dire que je représente le pouvoir exécutif , car c’est moi qui m’investit le plus dans le projet. Donc voilà, celui qui mène une partie du projet a le droit de prendre des décisions, mais après en l’occurrence on est un groupe démocratique.

OD : Et pour composer ? C’est la même chose ?
Etienne : Non. Parce qu’il n’y a que moi qui compose. C’est moi qui écris les chansons, je les amène, on fait les arrangements ensemble, et après on compose la suite de la chanson ensemble. Généralement j’amène une base de texte et quelques accords et après on termine ensemble.

OD : Et pour les paroles du coup tu t’inspires de quoi ? De ton vécu ?
Etienne : Ouais, il y a des expériences vécues. Et puis je m’inspire aussi de textes qui m’ont plu, qui m’ont marqué. J’essaye de les réutiliser, de reformuler. Je m’inspire aussi de poèmes parfois, vu que c’est de l’anglais je prends des phrases un peu partout, je les mets bout à bout, en essayant de réarranger un peu etc…

OD : Quoi comme poèmes, quoi comme bouquins ?
Etienne : ça dépend. J’ai pas d’idée précise en fait, c’est juste que c’est des phrases qui m’ont marqué dans des chansons. Ça peut être du Dylan comme ça peut être Joy Division… Même des poètes, ça peut être des poètes romantiques anglais comme John Keats ou des poètes américains comme Gwendolyn Brooks…

OD : Du coup pour les arrangements, chacun apporte sa partie spécifique à son instrument ou alors vous avez tous des idées un petit peu des idées générales, globales, des trucs que l’autre pourrait faire ?
Mélia : Au début, ça démarre sur chacun fait sa partie, son instrument. Après, si on a des meilleures idées pour l’autre, pour que ça rende mieux, on les dit.
Arthur : Oui en fait, Etienne amène la base et nous on construit autour.
Etienne : Ouais. C’est à peu près ça.

OD : Par exemple, vous pourriez nous décrire la composition d’un des morceaux que vous avez joués ?
Etienne : On peut commencer par "The wounds of love", qui était la premier morceau que j’ai composé, dans l’optique de ce projet, dans l’optique de Freeds. Et donc c’était une chanson que j’avais écrit dans ma chambre, voilà. C’était un peu n’importe comment mais ça part toujours comme ça. C’est vraiment tu prends ta guitare, il y a des accords qui te plaisent, t’as une idée de texte, et après ça s’écrit sur une ou deux semaines. Je leur ai amené ça et finalement on a monté un truc. J’avais déjà des idées de ce que je voulais sur la chanson, à savoir un riff et une batterie un peu garage, une basse assez simple. Donc voilà après en fonction de ça ils ont fait chacun leur partie, et après on a eu des petits soucis en studio au moment de l’enregistrer pour l’EP. Le riff collait pas vraiment au rythme, à un rythme très rigoureux, ce qui fait qu’on a du modifier le riff principal de guitare en studio, mais ça s’est fait sur…
Léo : Dix minutes.
Etienne : Ouais voilà ça s’est fait sur dix minutes alors que peut-être qu’on avait mis une heure, même plus, deux répèts, à le caler...

OD : Et au niveau des styles ? Quels groupes vous influencent le plus ? Est-ce que vous avez des influences communes ou pas du tout ?
Léo : Non, justement elles sont assez différentes .
Etienne : Oui, ça dépend vraiment des gens. Moi je suis très pop, Léo est vraiment très rock.
Léo : Vieux rock, Pink Floyd, tout ça.
Mélia : ça on est deux.
Etienne : Je pense qu’en règle générale, Arthur a un univers musical bien à lui, mais qui se rapporte vachement à celui de Léo au niveau des groupes. Moi j’ai ma propre culture musicale et Mélia a sa propre culture musicale aussi.

OD : Et vous pouvez citer quelques groupes qui vous plaisent vraiment ?
Mélia : Bon, Léo on va se battre un peu mais de toute façon, voilà. On est tous les deux fans des Pink Floyd, ça c’est sûr, moi j’aime beaucoup Radiohead aussi.
Etienne : Actuellement le groupe qui m’inspire le plus c’est Joy Division, et les Kooks.
Arthur : Moi je dirais Supertramp et les White Stripes.
Léo : Donc mon groupe préféré c’est les Pink Floyd, mais niveau style musical, pour le jeu, c’est surtout Deep Purple et Led Zeppelin.

OD : Et du coup finalement avec toutes ces influences, qui ne sont finalement pas si éloignées les unes des autres, comment Freeds est né ? Comment vous vous êtes réunis ?
Etienne : C’est parti de moi qui partais de mon premier groupe qui s’appelait Winter Sun Rising. On a eu quelques différends et donc ça a amené à une sorte de rupture. Ils ont monté un groupe de leur côté et j’ai donc monté le mien. J'ai rencontré Léo à une soirée, il était un peu en mode marginal, un peu éméché et dans son coin, il écoutait de la musique et je suis venu parler avec lui. J’ai vu qu’il écoutait de la  musique qui me plaisait alors que la musique d’ambiance ne nous plaisait pas beaucoup, et donc on a parlé, guitares etc, et il m’a dit qu’il cherchait à monter un groupe. Je lui ai dit que moi aussi, et donc voilà après on s’est un peu perdus de vue, et puis moi de mon côté j’ai trouvé Arthur qui faisait de la batterie.
Léo : Et ensuite, trois semaines après…
Etienne : Oui, le premier mars 2011 on a fait la première répèt’, Mélia à ce moment-là était complètement extérieure au projet
Léo : Et puis trois semaines après on a fait un répèt’ tous les quatre.
Etienne : Voilà, et puis ça a plutôt bien collé. Au début c’était pépère, on y allait on s’amusait, et là ça fait depuis...
Léo : La rentrée.
Etienne : Ouais, même un peu après la rentrée, qu’on commence vraiment à monter un projet très sérieux et un peu plus rigoureux, ouais voilà on essaye vraiment de se professionnaliser.

OD : Parce que vous avez envie d’aller plus loin ? De vous faire vraiment connaître ?
Etienne : Bah je sais pas.
Léo : ça on ne sait pas encore.
Arthur : On est un peu en train de décider ça justement, mais pour l’instant on s’encadre, on discute, on rencontre des gens du milieu, qui nous permettent de nous professionnaliser un maximum.
Léo : On cherche des conseils partout.
Etienne : Actuellement, sans partir sur quelque chose de concret vis-à-vis de l’avenir, on essaye quand même de prendre tout ce qu’il y a de bon pour notre projet quoi. 

OD : Là dans les projets que vous avez pour plus tard, pas forcément dans l’avenir lointain mais dans l’avenir proche, il y a quoi ? Concerts, enregistrements ?
Etienne : Là on rentre en studio dans dix jours, on va enregistrer des démos qui sortiront sur notre page Facebook et sur Myspace début 2012. Après, on va essayer de reprendre des dates à la rentrée, on va essayer de rejouer au Citron, sûrement au Moko aussi, et après on a des « plans » pour un clip qui sortirait au printemps. Pour la fin d’année scolaire 2012, à savoir mai-juin, on a des plans plus sérieux pour des concerts, mais bon c’est pas sûr…

OD : Et sinon, vous dites que vous cherchez vraiment à vous démarquer de la musique actuelle, comment vous vous qualifieriez ? C’est quoi votre « genre » ?
Léo : C’est la question qui nous bloque assez quand on nous demande, le genre de musique qu’on fait. Généralement on dit plutôt poprock, anglais. Mais c’est toujours un peu confus là-dessus.
Arthur : En même temps ça dépend vraiment des morceaux. Il y en a qui sont plus garage que pop au final, donc on n’est pas vraiment en état de dire pour l’instant…
Etienne : Et aussi c’est de la musique un peu spontanée, c’est-à-dire qu’on amène quelque chose mais on n’a pas des idées précises du son, c’est un peu en fonction du matériel qu’on a. En fonction de la première fois qu’on répète le morceau, et après on s’inspire de ça. Mais non il n’y a pas de genre vraiment défini parce qu’on a tous des influences différentes. On essaye de pas se bloquer dans un genre. Après je pense que si ça ne ressemble pas à la musique actuelle c’est aussi parce que on a un son quand même assez rustique, mais je pense que c’est pas encore tout à fait contrôlé, notre son, et ce qu’on veut exactement.

OD : Par rapport au contrôle justement, au niveau de votre expérience personnelle vous en êtes où ? En général quand on fait un groupe, quand on commence à vouloir se professionnaliser c’est qu’on commence à avoir vraiment confiance, vous en êtes où à ce niveau-là ?
Mélia : On n’a déjà pas tous la même expérience, au niveau de la musique.
Etienne : Par exemple moi j’ai peu d’expérience en musique, j’ai pas une formation très marquée, j’ai eu peu de cours. J’ai tout fait en autodidacte. J’ai commencé à faire de la musique il y a trois ans et demi à peu près. J’ai vraiment commencé dans l’univers des groupes, j’ai plus d’expérience pour gérer mon groupe que musicalement quoi.
Léo : T’as beaucoup d’expérience sur scène et c’est ça ton avantage. 
Etienne : Ouais j’ai fait un peu de scène avant. J’ai fait du théâtre, ce qui fait que ça me donne aussi une assurance face au public, puis j’ai appris un peu à faire des démarches à la dure pour trouver des concerts…
Arthur : Je prends des cours de batterie avec un prof très très particulier qui est vachement dans la sensation, plus dans le feeling. Donc c’est un peu particulier mais en même temps c’est très formateur et c’est super intéressant. Sinon, musicalement parlant, je commence une formation, pour prendre des cours quoi.
Etienne : On prend énormément de plaisir à jouer de la musique, ça apporte vraiment des sensations. Parfois on se laisse emporter par ça, ce qui fait qu’on perd un côté très carré de notre musique. Justement on essaye de garder un peu ce côté « sensationnel », tout en étant vraiment dans notre truc et en contrôlant notre musique. Contrôler nos élans émotionnels vis-à-vis de ce qu’on fait. Je pense qu’on est un peu dans une phase entre deux statuts, on n’est pas encore un vrai groupe, mais on est en passe de le devenir doucement.

OD : Et ça fait combien de temps exactement ?
Etienne : Depuis mars-avril. On s’investit beaucoup dedans, c’est notre passion. On s’y donne corps et âme j’ai envie de dire.
Léo : Si on enlève les vacances d’été ça fait six mois. 

OD : Six mois de répèts, et vous avez une setlist de … ?  
Léo : On a dix chansons.
Etienne : On a deux reprises qui sont pas terribles, et huit compos.
Léo : Les reprises généralement on les change souvent. Bob Dylan ("Knockin on heaven’s door", ndlr) on l’a changé trois ou quatre fois, les arrangements et tout.
Etienne : On va essayer de se refaire un peu un répertoire, on a commencé à travailler de nouvelles reprises.

OD : Vous avez travaillé quoi ?
Etienne : On hésitait à faire les Kinks, ou bien Dire Straits.
Léo : Entre « All the day and all the night » des Kinks, et “Sultans of swing” de Dire Straits.
Etienne : C’est un peu les deux projets actuellement, mais on n’arrive pas à s’y mettre.
Arthur : C’est un peu entre parenthèses pour l’instant.

OD : Et Etienne tu disais que tu t’inspirais de ton vécu, de poèmes, est-ce que tu t’inspires de la politique ?
Etienne : On n’est pas un groupe engagé, on a une chanson ("African Revolution", ndlr) qui montre notre engagement pour les révolutions arabes, mais à vrai dire c’est particulier parce qu’en même temps j’ai écrit cette chanson quand tout le monde voyait ça comme un message d’espoir. On voit qu’à l’heure actuelle il y a une sorte de dictature nouvelle qui s’installe dans ces pays, dictature qui s’installe démocratiquement. Alors on se dit est-ce que la chanson veut dire quelque chose actuellement parce que moi je voulais écrire à la base une sorte d’hymne à la paix comme pourrait l’être « Imagine » de John Lennon. Maintenant voilà je me pose des questions, pour savoir si cette chanson veut vraiment dire quelque chose maintenant.

OD : C’est pas une chanson révolutionnaire, avec les chœurs et tout le reste, c’est plutôt une sorte de rassemblement, ça a même pas besoin d’être spécifique à une seule région.
Etienne : C’était pour marquer un moment, je voulais aussi m’inspirer de l’actualité dans mes textes.

OD : Donc c’est pas votre but de faire de la musique engagée ?
Etienne : Non non.
Léo : Non, c’est de la musique pour plaire.
Etienne : Non parce qu’en fait eux ils font partie de la jeunesse UMP ! (Rires...)

OD : Sinon, la dernière chanson que vous avez écoutée aujourd’hui ? (exceptée une des vôtres)
Léo : « Don’t you forget about me » des Simple Minds.
Etienne : ça craint un peu moi parce que je crois que c’était du David Guetta ou du Usher . Non mais c’est une bagnole qui passait dans la rue…

OD : Non, mais la chanson que tu as écoutée, toi.
Etienne : Ah, mais que j’ai écouté de mon propre gré. Euh… ça devait être du REM, ou l’album de Scarlett Johansson, avec Pete Yorn. Je pense que c’était une chanson sur mon mp3, en allant au lycée hier matin.
Mélia : Moi c’était Radio Canut ce matin, à 10h30.
Etienne : De la musique expérimentale.
Mélia : Ils passaient une sorte de salsa, c’était très bien.
Arthur : Moi c’était « Creep » de Radiohead .

OD : Et le dernier album que vous avez acheté ou téléchargé illégalement ?
Léo : On coupe, on coupe ! C’était « Black and white America » de Lenny Kravitz.
Etienne : Moi c’est “Colours of the trap” de Miles Kane, qui est un très bon disque.
Arthur : Moi je m’en rappelle mais c’est tellement pas ce qu’on écoute, par rapport au groupe.
Etienne : Dis toujours !
Arthur : C’est « Laisse pas traîner ton fils » de NTM.
Etienne : Bah voilà, c’est très bien. Parce qu’on a un côté aussi vachement rappeur, on est vachement influencé par la banlieue. Personnellement je suis un caïd. (Rires)
Léo : Au moins ça montre la diversité des goûts dans le groupe.
Etienne : Ouais, c’est ça. Et je trouve qu’il y a des artistes qui sont vachement intéressants dans l’univers rap comme Tony Parker ou Sexion d’Assaut (RIRES)
Mélia : Sexion D’Assaut, avant, c’était bien.
Arthur : Le souci c’est qu’ils sont devenus vachement commercial.  Mais le rap l’important c’est les textes. Genre ATK, NTM.
Etienne : Eminem aussi j’aime bien.
Arthur : Eminem tu sais ce qu’il dit dans ses textes ? Il dit pas vraiment des trucs sympas dans ses textes, je sais pas si t’as déjà traduit…
Etienne : Non mais musicalement j’aime bien. Puis, il lance : vous pouvez trouver une quefftion ?

OD : Un souvenir de concert auquel vous avez assisté ?
Etienne : Mon dernier souvenir de concert qui est un peu concret c’était au concert des Kooks au Transbordeur. C’est le moment où j’ai failli tomber dans les pommes, et que c’est un videur qui m’a chopé et qui m’a amené en backstage pour me faire bouffer un sucre et me faire boire un verre d’eau.
Arthur : Enorme.
Mélia : Mon meilleur souvenir de concert c’est mon tout premier concert, quand je suis allée voir Tryo, et que je les ai rencontrés. Et j’étais trop contente.
Léo : Mes meilleurs souvenirs c’était « Wind of change » au concert des Scorpions et le torticolis que j’ai eu au lendemain de Lenny Kravitz.
Arthur : Enorme.
Etienne : Et toi Arthur ?
Arthur : Sérieusement je dirais Deep Purple.

OD : Et un concert que vous avez particulièrement aimé mais que vous avez fait ?
Léo : Le Moko.
Etienne : Ah le Moko, on a bien rigolé.
Léo : C’était vraiment génial.
Etienne : C’était comme une première expérience, c’est-à-dire qu’on venait de sortir l’EP la veille, au citron. Le Citron ça avait été un concert un peu compliqué parce qu’on a eu des problèmes techniques, donc on a un peu bouffé ce soir-là. Mais le Moko c’était bien parce qu’on jouait avec nos amis les Genital Panik avec qui on s’entend vachement bien, on rigole vachement avec le chanteur, et avec tous, maintenant. Et c’était le premier soir où on a vraiment chauffé le public.
Léo : C’est là où il y avait vraiment le plus d’ambiance.
Arthur : Non. Je préfère le Farmer. J’ai trop aimé, j’ai passé une trop bonne soirée. Le public était trop cool.
Etienne : Le Moko c’était assez particulier parce qu’à la fin c’était la première fois qu’on dédicaçait nos EP, qu’on les vendait. Et voilà c’était quand même assez impressionnant, ça faisait un peu peur justement de commencer à faire des dédicaces . Je voudrais pas dire, mais mes dédicaces étaient quand même très laides…
Arthur : Ouais c’était trop marrant. J’ai bien aimé les dédicaces. Et franchement le Farmer c’était magique. Le public, vu qu’on connaissait quasiment tout le monde, il y avait au moins 150 personnes, il y avait des gens dehors, c’était la folie. La salle était blindée. C’était trop bien.
Etienne : Il y a même eu un mec qui s’est fait écraser le pied par une bagnole dehors.
Arthur : Le pauvre, le pauvre.
Léo : Mais moi, avis personnel, c’est vraiment le Moko que j’ai préféré. Parce que le Farmer c’était mon premier concert, j’ai hyper stressé. Arthur s’en souvient parce que je paniquais au début. Mais le Moko j’étais vraiment détendu, surtout parce qu’il y avait beaucoup d’amis qui étaient venus pour me soutenir…
Mélia : Ouais j’ai préféré le Farmer quand même… Au Moko je me prenais ta guitare.
Arthur : Ouais c’était trop cool, ma chaise a failli tomber…
Léo : On était plus serrés au Moko.
Etienne : On a fait peu de concerts, ce qui fait qu’on n’a pas encore beaucoup d’expérience . Je pense que dans les mois à venir on va avoir plein de nouveaux trucs à dire, vis-à-vis de ça.
Bon, on continue. Super banco !
Arthur : Pour le, banco, banco, banco ! Bref…

OD : Votre avis sur la scène lyonnaise, et plus généralement sur la scène rock française jeune?
Etienne : Il y a des trucs très biens, des trucs moins biens, des trucs très nazes. Si on se limite à Lyon il y a des groupes qui sont un peu plus âgés que nous et qui tournent quand même bien, comme les Bates Motel, les PM’s Better
Arthur : Yeasty Kids aussi.
Etienne : Ils tournent vachement bien au niveau local, après c’est des groupes qui ont des difficultés tout comme nous. Parce qu’ils sont pas encore tout à fait hyper pros, et qu’ils recherchent pas forcément à devenir des professionnels non plus. On est vachement jeunes.
Arthur : On nous prend moins au sérieux.

OD : Etienne, tu t’es jamais posé la question d’écrire en anglais ? Ça t’es venu comme ça ?
Etienne : Pourquoi l’anglais, parce que ça correspond aussi à la musique qu’on écoute en général. Par exemple là on a cité que des groupes qui sont américains ou anglais. Mais écrire en français c’est vrai que c’est quand même une chose à laquelle on pense actuellement, parce que c’est vrai qu’on est quand même en France. On aime bien aussi le côté un peu littéraire de la musique, peut-être qu’on pourra justement dire plus de choses en français vu que c’est notre langue.
Arthur : Mais l’anglais ça sonne mieux, c’est plus facile à faire sonner.
Léo : ça sonne mieux et il y a des choses qui s’expriment plus facilement en anglais qu’en français. 
Etienne : Le français c’est aussi un challenge, parce qu’écrire en français on peut dire vachement de choses.
Arthur : c’est plus compliqué.
Etienne : Oui, et c’est moins universel. Mais faire quelque chose de bien en français ça peut rendre super bien.
Léo : Mais les groupes de rock qui ont réussi en chantant en français ils sont très peu. Téléphone…

OD : Téléphone, Noir Désir, Gainsbourg…
Et ça va, vous vous entendez bien sinon ?
Léo : Non.
Etienne : ça dépend. On se connaissait pas trop au départ quand on a commencé le projet, mais là on a vachement appris à se connaître. Avant il y avait quand même des barrières qui nous empêchaient de nous prendre la tête. Maintenant ça commence à partir donc on a plus de soucis, on commence à devenir proches, on se dit un peu plus les choses et c’est sûr qu’on se prend un peu plus la tête entre nous. Mais c’est important aussi, parce que le projet est moins coincé du cul d’une certaine manière.
Léo : Bip.
Etienne : On avance plus vite. Ah, il faut que je me mouche. Il sort minutieusement son mouchoir (déjà utilisé) de sa poche.
Bon, faut que vous trouviez une question insolite. Quels sont vos hobbies ? Quels sont tes hobbies Arthur ?
Arthur, dépité : Non mais on va pas faire une question sur ça…

Puis le groupe tente de prendre une pose de fin, Arthur et Etienne s'agitent devant la caméra  et font des moulinets, et esquissent des menaces du genre "vas-y va sur ma page Facebook sinon euh voilà !" See you.