30 juillet 2012

Chanson de la semaine #21


Affirmative action
Nas feat NTM
1996

Par Silvio de Vision Jeune



Cette chanson, qui a explosé de la même manière des deux côtés de l'Atlantique dans le milieu hip-hop, est assez singulière, car regroupant deux groupes de rap, l'un américain et l'autre français. Du côté USA, le chanteur Nas de New York, élevé à la littérature africaine et à la Bible, dans l'école de la rue de Brooklyn. Du côté tricolore, un duo qui à l'époque a déjà fait ses preuves en une dizaine d'année de musique : NTM, composé de Kool Shen et JoeyStarr, deux rappeurs issus de la Seine-Saint-Denis (93). Tous les trois, ils signent ce rap particulièrement engagé, révolté même. Si le titre peut être traduit comme « discrimination positive », il signifie en fait ici son sens premier, l'action volontariste, l'engagement fort dans cette volonté des trois rappeurs qui se considéraient eux-même comme les porte-parole des banlieues de changer le système. Leurs paroles, posées sur un rythme simple et régulier, presque reggae (comme souvent dans le rap, la subtilité ne se situe pas dans la musique mais dans la poésie et le rythme de la voix) dénoncent l'incapacité de sortir de la banlieue, les rêves brisés et la population divisée. Deux collectifs qui s'unissent pour d'une seule voix chanter la banlieue, leur désespoir, mais aussi la solidarité entre les peuples.

27 juillet 2012

Chanson de la semaine #20

Come alive
Hanni El Khatib
Will the guns come out
2011





Blues électrisant  STOP  Rock enragé  STOP  Americain musicalement dangereux  STOP   Bad Boy  STOP  Refrain insolent  STOP  Guitares acérées  STOP  Façon garage  STOP  Trop courte  STOP  Prochain album produit par Black Keys  STOP  A suivre  STOP  Maître de l'Arène aux Nuits de Fourvière  STOP  Bête de scène  STOP  Été sauvage  STOP

Mathilde

13 juillet 2012

Un trader ne meurt jamais, Marc Fiorentino

« Toujours la même chanson pour me réveiller. « Ventura Highway « , d'America. Je ne sais pas si je l'aime parce qu'elle porte mon nom ou pour le thème de guitare. Cela fait huit ans que le CD est dans mon réveil. Il a dû s'incruster. ». C'est en ce matin du 24 Mars 2008 que Sam Ventura prend une grande décision. Il va reprendre le trading. Refaire fortune. « Pas d'objectif fixé, mais une somme qui ne laisse aucune place à la discussion, un massif « Ouah ! Mais c'est une fortune ! ». En spéculant sur les marchés. C'est tout ce qu'il sait faire. Et une idée : « Si je tombe, je ne me relèverai plus. Si je réussis, je recommencerai à vivre ». Sa spécialisation, les bulles. Sa faiblesse, le timing. Rien ne sert de courir, il faut partir à point. Deux fois, il est parti à point. Et il a gagné. Beaucoup. Deux autres fois, il a couru. Et il a tout perdu. La dernière fois, c'était en 1999. Depuis, il n'a plus spéculé. Depuis huit ans. « Huit ans sans la moindre dose ». Empruntant à une amie de jeunesse, il va se relancer dans la course. La course à la fortune, la course contre le temps.

L'histoire commence avec cette décision, et le lecteur suit le personnage évoluer à travers son journal intime. Beaucoup de réflexions, pas mal de références, et un peu de chiffres. A travers ce livre, plus que de faire une description du trading, Marc Fiorentino nous découvre un homme lunatique, dépressif, mais qui a un espoir. Un esprit critique, humour plutôt noir, mais assez réaliste sur la société française et l'esprit humain. Il apporte une analyse de la crise des subprimes, et des conclusions (« heureusement que l'extrême-gauche et les syndicats n'y comprennent rien. Si ils savaient réellement ce qui se passe, ils auraient de quoi faire un Mai 68, quarante ans après, en plus violent. »). Il étudie la situation macroéconomique pour choisir ses cibles : « en gros, on se demande où va le monde ». Au fond, c'est simple : « Les États-Unis vont se transformer. Pour vingt ans. La Chine va s'écrouler. Pour dix ans. Allemagne va à nouveau dominer l'Europe pour vingt ans. L’Angleterre va sombrer à nouveau dans la bière pour dix ans. La France va dormir pour dix ans. Ça, c'est peut-être la seule chose qui ne change pas. ».Dans ce journal, il diffuse petit à petit son avis sur une multitude de sujets : des journaux (« J'ai acheté tous les journaux. Sur la couverture, une grande photo du couple Bruni-Sarkozy en visite chez la reine d'Angleterre. Le monde entier part en sucette, et tout ce qui intéresse les gens c'est l'ourlet de Carla Bruni. ») aux français (« Allons enfants de la paresse, le jour du loir est arrivé. ») en passant par les vins hors de prix qui sont « plus excitants que Clara Morgane en pleine action ».

Ce roman peut se lire de deux manières : soit en oubliant la partie finance, spéculation et économie, et en gardant simplement la description des états d'esprit du personnage, ou bien en se plongeant totalement dedans. Mais l'auteur, compatissant des non-initiés, apporte un point de pédagogie, ou une petite précision à la plupart des termes techniques, afin que le lecteur ne soit pas perdu à essayer de comprendre les contrats à termes ou les bulles immobilières. L'histoire se partage entre Eva, son ancienne associée qui le tourmente, sa volonté de faire fortune, une bulle sur le pétrole qui le détruit peu à peu, autant financièrement que psychologiquement, et une question qui revient souvent : « 21 Juin ou 21 Décembre ? » Un livre qui se lit facilement, on se laisse emporter par cet «ex-winner néo-loser ». Un livre à lire pour les vacances, de préférence assis dans le métro. 


Silvio


7 juillet 2012

Chanson de la semaine #19

French Beauté
Fake Oddity
French Beauté
2012


Il y a comme un petit air d'été dans le dernier clip des Fake Oddity. French Beauté, sorti il y a quelques jours, c'est un peu comme la cerise sur le gâteau après une année chargée. C'est le petit rayon de soleil qui fait qu'on a l'impression d'être en vacances.
Le son de ces quatre la, on l'avait découvert d'abord en première partie de Music is not fun puis au festival Changez d'air, souvenez vous.
Leur petit air dandy, leur spontanéité, leur bonne humeur communicative et la légèreté de leur pop folk avaient réussi à nous séduire.
Dans le clip c'est un petit peu la même chose, pas d'effets spéciaux ni d'artifices, un brin d'humour et une visite musicale de Lyon. On passe par l'esplanade de la Croix Rousse, le Transbordeur, les quais, etc. Et puis il y a aussi cette French Beauté, fidèle à son image : mignonne, joueuse et capricieuse...irréelle.
En résumé : Une jolie ballade!  

French Beauté est aussi Song of the week chez nos partenaires Lost Song!

Mathilde