31 octobre 2011

Chanson de la semaine #7 Par Violette !

Asleep
The Smiths
The World won’t listen
1987
Dear Friend,
Une semaine de vacances très automnale. La pluie, le vent, le froid, et ce livre que je traine de partout avec moi, de mon lit au cinéma. Alors voilà, il s’agit de Charlie, un adolescent socially awkward, qui ne connait rien à la vie ("Do you know what "masturbation" is ?") . A travers ses lettres, Charlie nous raconte sa vie, sa vision de l’amour, de l’amitié, de la solitude. Charlie nous parle également de musique. Il nous parle de ces chansons qui changent votre vie, celles qu’on aimera toujours, celles qui nous ont aidé à surmonter des moments difficiles, celles qui nous ont fait passé les meilleurs moments de nos vies. Il nous parle de ces chansons qu’on associera toujours à des moments précis de nos existences. Dans le livre, la chanson "Asleep"  des Smiths est plusieurs fois mentionnée. C‘est la chanson préférée de Charlie. Il l’aime tellement qu’il l’offre à son meilleur ami en l’enregistrant deux fois sur la Mix Tape qu’il lui fait pour Noël. La chanson est belle, infiniment belle. Et elle va si bien à Charlie! Le rythme lent nous plonge dans une douce mélancolie, accentuée par la belle voix de Morrissey. Le thème violent de la chanson, le suicide, est ainsi adouci. Une bien jolie bande son pour suivre Charlie durant sa première année de lycée, le voir grandir, découvrir, évoluer. C’est avec regret que je referme The perks of being a wallflower de Stephen Chbosky. Ma lecture me pousse à me demander comment vivre, vivre vraiment, et ne pas regarder le temps filer comme une inutile spectatrice. Et c’est ‘Asleep’ des Smiths qui accompagne ma réflexion, comme pour continuer encore un peu l’aventure. Je sais à présent que cette chanson, étroitement liée au livre, sera désormais pour moi toujours associée à mes errances mélancoliques de cette semaine de fin Octobre. "And in that moment, I swear we were infinite."
Love Always,


Violette.

29 octobre 2011

"Control", de Anton Corbijn, 2007

Morris, Hook, Curtis et Sumner
Control
De Anton Corbijn
2007

L'image de Sam Riley incarnant Ian Curtis à la perfection flottera encore longtemps dans notre esprit. Profondément humain et touchant, le film retrace la vie de Curtis ; sans prétention, il montre simplement, mais d'une façon incroyable la vie d'un homme, ses tourments, ses égarements et ses doutes. Poète et chanteur, Ian fait partie du groupe Joy Division. Le succès commence, les tournées s'ensuivent, il se construit une sorte de personnage, sa "danse du papillon" devient célèbre. La musique est sombre, presque funèbre, impression renforcée par la voix de Curtis, grave, et comme suspendue, voulant à tout prix s'accrocher à quelque chose. L'alchimie est étonnante entre les membres du groupe, les moments de concerts sont incroyables, on a envie de plonger dans l'époque, d'y être, de sentir cette puissance, cette transe qui s'emparent du public. Absorbés et fascinés, les spectateurs contemplent. Puis les événements s'enchaînent, Debbie, sa femme, tombe enceinte, il entame une liaison avec Annik, journaliste belge, et découvre qu'il est épileptique. Le désespoir et l'impuissance s'emparent sournoisement de lui et l'étouffent petit à petit. Il s'affaiblit, prend des médicaments qui se révèlent inefficaces, perd le contrôle de lui-même. Il regrette et s'en veut, se dit que tout est de sa faute, les images de la fin du film sont poignantes. Enveloppé dans une errance et une fuite constante, Ian s'égare. Il met fin à ses jours le 18 mai 1980, scellant pour toujours les questionnements, les incompréhensions. Control n'est pas un simple biopic à l'américaine qui se contenterait de livrer des images brutes et rapides, il n'est pas dans la précipitation, il ne veut pas tout dire, tout montrer. C'est justement ça qui fait la force, la singularité du film. L'histoire d'un homme, d'un groupe, d'une musique. Le portrait aussi d'une époque difficile, grise, où l'on a du mal à discerner l'avenir. Une Angleterre abîmée par les années Thatcher, vide, mais où demeure tout de même une once d'espoir et de joie, de présence, de différence. Les images sont incroyablement belles, presque poétiques. Le film est une plongée dans les tumultes bouillonnants d'une musique et d'un état d'esprit, de mots, de sons qui s'assemblent. Il retrace la montée en puissance d'un groupe majeur, qui influencera largement les musiciens à venir, un groupe porté par la personnalité charismatique et magnétique de Ian Curtis. Un film admirable, à voir et à revoir, tant pour les plans, les images, l'esthétique, que pour la musique, les dialogues, les relations entre les personnages...

Chose impressionnante, les acteurs du film ont beaucoup répété et ont finalement décidé de jouer les morceaux, et de ne pas se contenter de faire du playback. Le résultat est plus que convaincant, ils maîtrisent parfaitement la musique et rentrent dans le corps de leurs personnages...

Sam Riley (Ian Curtis)

A découvrir, redécouvrir : la musique de Joy Division. Dense, sombre et grave.
Troublante et poétique. 

Après la mort de Ian Curtis, Bernard Sumner, Peter Hook et Stephen Morris fondent une nouvelle bande : New Order. Si à leurs débuts ils se démarquent peu du son propre à Joy Division, ils avancent, explorent alors de nouveaux domaines et se dirigent vers l'électronique.
Le livre de photos, par Kevin Cummins, paru en 2010. Le photographe a réussi  à capturer la quintessence du groupe, les photos sont touchantes et mélancoliques. La conversation entre Cummins et Bernard Sumner, le guitariste du groupe, est très juste, très simple. Un souvenir, quelque chose de palpable, pour sentir l'énergie et le mystère de ce groupe...
Les mémoires de Deborah Curtis, "Touching from a distance", qui ont servi de base pour le film, "Joy Division, Lumières et ténèbres", sorti en 2011...

Léa


Que rajouter après un tel éloge?
Le noir et blanc met parfaitement en valeur les plans. La simplicité des décors fait l'authenticité du film. Et Sam Riley... juste étonnant. Son jeu est proche de la perfection, les expressions traduisent à merveille la détresse qu'a pu ressentir Curtis. Le film est sans prétention, simple et beau.
La BO est un pur délice : Velvet Underground, Iggy Pop, New order, David Bowie, Roxy Music et évidemment Joy Division. On sent l'influence de l'amour du réalisateur pour Joy Divison. Son expérience dans les vidéo clips et les photos de musiciens se manifeste dans sa manière de filmer les concerts et le Backstage. Rien à dire. Sauf peut être I've lost control again.

Mathilde

26 octobre 2011

The Kooks + FiN – Morning Parade

FiN – Morning Parade – The Kooks
24 octobre 2011
Transbordeur

FiN
1 chanteur/guitariste charismatique, chemise boutonnée et rentrée dans le pantalon mais cheveux décoiffés style petit rockeur anglais.
1 guitariste même style. cf la ligne d'au dessus.
1 bassiste évadé de prison
1 batteur caché derrière les cymbales
1 guitariste/claviériste/chanteuse/fashionista/spécialiste du passage de main dans les cheveux (en concert et en clip)
Bref, en général pour une première partie, on ne s'attend pas à du lourd. On a été bien surpris avec les deux groupes. Ils ont réussi à chauffer la salle tout en faisant de la musique plus qu'écoutable. FiN commencera avec un rock (popisé) anglais. Le vocabulaire français des groupes étant limité (« Bonsoir Lyon, ça va Lyon? ») les transitions sont en anglais et on peut se la jouer bilingue : « Amazing ». La musique est énergique, les paroles un peu pessimistes mais pas assez pour donner le blues « erverybody dies alone ». On retiendra surtout It changes everything, single du groupe. 
A suivre de près, groupe prometteur!
Le public (65%féminin 35%masculin...Étonnant d'ailleurs, j'aurais parié pour un 90-10, mais non, une petite armée de dandys (slim, bensimon, blazer, etc) est présente dans la salle. On observe quelques parents (qui accompagnent leurs adolescents pré ou post pubères) et d'autres qui sont la parce qu'ils sont simplement restés bloqués à l'age pré ou post pubère.


Morning parade
La moitié de la salle étant persuadée qu'il n'y avait qu'une seule première partie a été surprise de voir débarquer un Luke Pritchard légèrement changé :
Il avait pris quelques kilos, s'était coupé les cheveux, les avait teint en blond et avait pris la voix du chanteur de Keane essayant d'imiter celle de Matthew Bellamy...
En fait c'était simplement le chanteur de la deuxième partie accompagné de 4 autres British. Le tout s'appelle Morning Parade.
Ils ont tout compris, ils ont mélangé la pop planante de Keane avec le rock de Muse (période Resistance, c.a.d chansons pour des stades) et avec de l'électro pour amadouer encore plus le public. Détrompez vous, ce n'est pas une critique, au contraire! Le groupe a si bien organisé son set qu'il a presque volé la vedette aux Kooks. Ils ont déchainé le public et si le chanteur a moins émoustillé le cœur des demoiselles que « Luke » il a ravi les oreilles de la salle pleine à craquer.

NB : Les premières parties au Transbordeur sont extrêmement bien sonorisées, en fait l'acoustique de cette salle est une des meilleures à Lyon, le son est peut être légèrement trop fort mais les balances sont tellement parfaites qu'on ne peut quasiment rien reprocher à la technique: on entend tout, (sauf peut être la chanteuse des chœurs de FiN qui ne chantait pas vraiment dans le micro...Peut être était-elle trop occupée à remettre ses cheveux en place?).
Bref, c'est la salle idéale pour profiter de la musique (si on enlève les monsieurs d'1m95 (malpolis en plus) qui cachent la vue des jeunes filles d'1m60 sur talons et qui les engueulent parce qu'elles osent leur demander de se pousser...J'ai du intervenir, le mec et la fille en question me gâchaient la première chanson de Morning Parade).

Sans transition.

The Kooks
Dès leur arrivée sur scène on devine la suite du concert, pas de blabla, on lance la musique : Is it me, entrainant single du dernier album. Ouverture presque parfaite pour une salle en délire. L'album Junk Of the Heart est sorti il y a à peine un mois, et la moitié du public en a à peine écouté 3 morceaux, c'est donc une découverte pour la plupart du public.
Le concert ne sera qu'un enchaînement de 20 tubes dont 8 du nouvel album. La France est réputée pour aimer les vieux morceaux en concert, le groupe en a apparemment tenu compte.
Ainsi se succèderont Always where I need to be, Sofa Song très bien assurée, Matchbox très énergisante. La chanson qui suit est une petite nouvelle : Rosie, très bien goupillée, embarque toute la salle dans une belle euphorie. Suivront She moves in her own way, Killing me, un des très beaux morceaux du dernier album au refrain mélancolique mais à la vitalité débordante.
On se demande simplement pourquoi le groupe ne s'appelle pas « Luke Pritchard and his depressed band »... Le chanteur, charmant/charmeur assure sur le devant de la scène, touche les mains des fans avides de contact charnels avec le représentant masculin le plus sexy sur la scène. Derrière les autres font un peu la gueule, seul le second guitariste (qui ressemble un peu à Alain Souchon de loin avec sa veste en velours vert vintage et ses cheveux façon W.A Mozart...) sauve l'honneur en remuant légèrement la tête de temps en temps...
Le vocabulaire français de Luke Pritchard (et le vocabulaire anglais du public) étant limités, le chanteur ne s'éternise pas dans les transitions et continue, tel un coureur de marathon. Sa voix assure carrément autant dans les graves (Sofa Song) que dans les aigus. J'avoue, lui et sa voix sont plutôt canons.
Sur de très jolis et très électriques effets de lumière : Eskimo Kiss (c'est miiiiignon), You don't love me (seule chanson chantée fausse de temps à autre mais le refrain scandé par la salle rattrape le tout).
Les musiciens s'en vont, Luke reste. « S'il vous plait, chante avec moi ». La phrase n'était pas française mais on a compris l'essentiel. Tout le monde chante sur la fantastique Seaside, perle d'Inside in Inside out. 
En acoustique (une partie seulement du morceau) également : Tick of Time.
Les musiciens reviennent avec See the sun, puis How'd you like that (qui gère en live), Mr Nice Guy (du dernier album comme la chanson précédente), Ooh La : Hymne du groupe repris par la salle, puis Shine On avec ses sulfureux Shalalala. 
Vient le moment fatidique « Tu êtes très jolies! ». Arrivée imminente de la rock and roll Do you wanna qui fait se déchainer la foule.
Premier (et dernier) rappel : The Saboteur premier single du dernier album...qui n'est pas présent sur l'album. WTF?! Belle surprise, le morceau sort du schéma habituel des chansons à refrain du groupe, petit bémol il faudrait que Luke Pritchard investisse dans un piano portable, le mec en question ne supporte pas de rester assis plus de deux minutes à un piano.
Grande déception de la soirée : Junk of the heart, beaucoup mieux en version studio, aucune nuance en live et pas d'entrain. Je ne retrouve pas le petit plus, la voix poussée dans ses retranchements qui fait vaciller le tout et embarque le spectateur.
Les Kooks finiront avec Naïve aidés par le public.
Pas de regrets.

Mathilde

21 octobre 2011

Lou Lesage - Under my bed

Lou Lesage
29/09/2011

On se souvenait d'elle dans LOL : « Nan mais les mecs jte jure, jsuis dégoutée quoi », « mais c'est bon maman j'ai un cerveau ». Elle était canon en belle brune sauvage mais bon l'adolescente blasée c'était facile à jouer.

A l'époque on savait pas qui elle était. Quelques recherches pour découvrir un peu cette jeune fille. Résultat tu en ressors forcément un peu dégoutée... Cette fille a une vie de rêve : fille de musiciens, actrice plutôt douée, chanteuse (pistonnée mais pas trop). Parisienne, elle sortait au Gibus au moment des Rock and Roll Friday, elle a des potes canons et célèbres. OK STOP. Elle a une vie cool certes. Mais sa musique ? Son premier album (Under my bed) est sorti il y a un peu plus d'un mois. Qu'est ce que ça donne ?

Pour
-La voix est juste assez canaille et boudeuse pour balancer sa candeur et son innocence.
-Elle nous envoute comme Blondie ou la chanteuse de Garbage Shirley Manson et se la joue à la Alison Mosshart : la voix est grave, légèrement voilée et vibre un ptit peu. On peut également penser à Brigitte Bardot, version en anglais, toute légère mais maligne et joueuse. Si on pousse la comparaison on peut presque l'associer à Olivia de The Do, en moins pure et cristalline.
-On lui reproche de chanter en anglais. Certes, elle chante en anglais, mais avec un léger accent français ce qui après tout n'est pas mal. Paraît que les British adorent, ça fait chic.
-Elle n'a pas les tics (horribles) des jeunes chanteuses qui veulent être rock and roll et place parfaitement sa voix.
-La musique a des sonorités accents Kills'sienne ce qui n'est pas vraiment déplaisant. Ah les Kills, c'est la première chose à laquelle on pense, mais si on va plus loin et qu'on reste dans la catégorie jeunes (très jeunes) on peut aussi citer les Tiny Masters Of Today, (les frangins américains que David Bowie adore)

Entre deux:
-Des paroles très « adolescentes ». On aime, ou on n'aime pas.
-La comparaison ÉVIDENTE avec Ultra Orange (puisque que ses parents font partie du groupe...) et les ressemblances avec la collaboration du groupe avec Emmanuelle Seigner.

Contre :
-Légèrement répétitif sur la fin
-Une frustration, parce que même si elle est unique, sa musique nous rappelle trop de choses connues.

Tracklist expliquée

-Forgotten child : Belle balade pop nostalgique
-Dirty Looks : LA très pop rock aguicheuse/
-Turn into Nightmare : Rock and Roll qui rappelle bien le groupe Garbage.
-Gonzo needs a holiday : Une guitare/basse qui assure, un single qui marche une réussite.
-Idle times : La voix se fond dans la musique, "the more I'm gonna tell you, the less you'll know".
-Private life : Une perle presque electro (aux accents de Metronomy et de Melissa Auf der maur, la ressemblance des rythmiques est assez évidente...)
-Under my bed : Chanson éponyme. Es-tu enfant ou adulte? Une basse ensorcelante et une colère bien trempée sur les refrains.
-Can be cruel : Pas très cruelle mais une plutôt une révolte impossible, une envie de fuite, d'une course effrénée, pour rattraper la guitare.
-Never can wait. Pas très impatiente. En fait c'est celui qui écoute qui est impatient... que ça décolle!
-Empty Head. Petit air de Air. Planante. « Do you really need all that you've got? »Comme un souvenir de Virgin Suicides.
-Drown the Fish : « Your innocence smiles... », bien, mais ça commence à devenir redondant...
-Boy Next Door... Ça ressemble à un je ne sais quoi que je n'arrive pas à saisir, frustration!
-Sad surfer : RAS
(Les chansons sans lien sont sur Deezer ICI)

Mathilde

18 octobre 2011

J'ai vu (Septembre-Octobre)


J'ai VU (Septembre-Octobre) par Mathilde

*A éviter sauf sous la torture
** Mais encore?!
*** Pas mal
**** Carrément ouais!
***** Fantastique, sublimissime...

Be Happy de Mike Leigh 2008 ****

Vu, vu, vu et revu... On s'en lasse jamais. La joyeuse Poppy reste hilarante et débordante de fraîcheur même après avoir vu le film quatre fois. Cours de conduite pour elle/Cours de tolérance pour le prof, cours de flamenco, cours de maternelle, cours de cuite, cours de trampoline. Le film est en fait une leçon géante de vie. A voir ou à revoir!






Belle de jour de Bunuel 1967 ***
Une bourgeoise insatisfaite sexuellement (Catherine Deneuve) devient prostituée de jour dans une maison luxueuse : la maison de Madame Anaïs. Fantasmes masochistes, scènes irréelles, on est complètement perdu. Qu'est ce qui est vrai? Qu'est ce qui ne l'est pas? Est ce qu'on aime? Est ce qu'on aime pas? La question reste sans réponse. Bien filmé, bien costumé (Yves St Laurent) on penche pour un bilan positif.




Talons aiguilles de Pedro Almodovar 1991 ****

Drame tragi-comique familial almodovarien. Une célèbre chanteuse des 60's revient dans son pays après des années d’absence. Elle trouve sa fille mariée à un de ses ancien amant, qui lui propose de reprendre leur relation. Une nuit ce dernier est assassiné. Qui a commis le meurtre ? La fille ? La mère ? L'autre maîtresse ? Et qui est cet autre homme, un travesti ? Un juge ? A coup de quiproquo, de coups de théâtre, Almodovar fait passer le temps trop vite. 113 courtes minutes de rires mêlés aux larmes.





Lolita de Stanley Kubrick 1962 ****
Dérangeante cette histoire d'amour entre « un vieux qui aime les jeunes » et « une jeune qui aime les vieux ». Pourtant on ne peut pas nier le fait que c'est un grand film. Les plans de Lolita sont à tomber par terre. Tout est dans la suggestion (peu subtile certes) mais assez fine pour laisser un doute dans l'esprit du spectateur. Le film provoque un malaise, c'est en cela qu'il est réussi : on n'en ressort pas indemne.



Les Sentiments Noémie Lvovsky 2004 ***
Comédie romantico-tragico-comique à la française. Dit comme ça, ça fait peur. Mais non, c'est drôle et émouvant à la fois. On se sent plutôt loin des histoires d'adultère de quarantenaires mais on s'attache quand même à ces deux couples voisins victimes des sentiments. Un bon film de dimanche soir.




L'Apollonide de Bertrand Bonello 2011 **** (Voir article précédent)

Les saisons 1 et 2 de Skins *****
Pour la deuxième fois...Je ne m'en lasserai jamais. A voir d'urgence si ce n'est pas déjà fait. 
Tony, Sid Maxxie, Anwar, Chris, Michelle Jal, Cassie et tous les autres sont la représentation même d'une génération trop critiquée et pas assez aimée sauf par nous ! Un seul mot (emprunté à Cass' l'une des héroïnes): WOW.



Je me crois en enfer donc j'y suis de Lukas Hemleb 2011 ***
Théatre-Musique-Poésie
Rimbaud revisité par une compagnie en résidence aux Subsistances. Compagnie composée de trois comédiens et deux musiciens en osmose (presque parfaite). Au lieu de proposer une simple lecture ou une mise en scène bête et méchante des poèmes, le metteur en scène nous propose ici d'associer à des vers ultra-connus (ou pas) un jeu presque chorégraphique, mécanique sans rapport évident avec les paroles. Le résultat est assez réussi. On est quand même légèrement paumé dans toutes ces informations et ces mots qui mériteraient d'être étudiés des heures chacun.

16 octobre 2011

L'Apollonide, Souvenirs de la Maison Close

De Bertand Bonello
2011
En salle actuellement

Elles sont loin de l'idéal féminin du 21ème siècle et pourtant elles sont belles, magnifiques, époustouflantes, sublimes, sensuelles. Elles ont les corps des muses de la peinture de la renaissance ou baroque.
Chaque soir, dans une luxueuse maison, vêtues de robes somptueuses, une cigarette à la main, du champagne au coin des lèvres elles font commerce de leur liberté. « Yes Madame »
Fantasmes des hommes, poupées entre leurs mains, « la liberté c'est dehors », elles sont putains. Et pendant un peu plus de deux heures vous vivez avec elles. Toujours à l'intérieur (à l'exception de deux scènes : la rivière et une soirée « un peu spéciale »). Vous êtes enfermés sans possibilités de sortie. MST, folie des clients, rivalité, dettes, amours impossibles, opium, tant de dangers pour si peu de plaisir. « Putain de métier de putain! ».
Encore un homme qui aime les femmes et qui sait les filmer. Il réunit dans ce tableau vivant les beaux espoirs du cinéma français (Hafsia Herzi (la Graine et le Mulet) « l'algérienne », Celine Salette (Marie Antoinette), Adèle Haenel , Alice Barnole, la magnifique « femme qui sourit », Iliana Zabeth « la petite » et Noémie Lvovsky (déja bien connue) « Madame » ) et italien (Jasmine Trinca). 
Tout est réglé dans les moindres détails, la scénographie est parfaite, les plans sont monstrueusement beaux. Choquant ? Non, remuant, oui.

Certains penseront qu'il n'y a pas d'histoire. Il y en a une. Elle est tellement évidente qu'elle ne se voit pas. L'histoire c'est le quotidien de prostituées, pas seulement en 1900, mais aussi en 2011. C'est aussi la fin des maisons closes, le début des trottoirs. C'est la déconstruction des clichés sur les prostituées, le sexe. Malheureusement ce n'est que le fond du film, le côté esthétique occupant le premier plan.


Entre soul, rock et classique la BO est magistrale. Elle s'accorde tellement bien avec les images que ces mêmes chansons auraient pu exister à cette époque. On aime la soul de The Mighty Hannibal avec the Right to Love you, sensuelle à souhait pour aller avec le festival de femmes nues. La danse funèbre sur Night in White satin des Moody Blues est surement une des plus belles scènes du film. Et puis il faut le reconnaître le concerto n°23 pour piano de Mozart (notamment utilisé pour la chorégraphie du Parc de Angelin Prejlocaj) et le Puccini donnent un côté authentique au tout. Et pour finir, à écouter absolument : Bad Girlde Lee Moses parce que cette chanson vous fait repartir presque légère à la fin d'un film plutôt plombant.
« Musik Bitte »










A voir  également : Belle de jour de Bunuel (pour une autre histoire de maison close)

Mathilde

11 octobre 2011

Blast – The Genital Panik – Freeds

Blast – The Genital Panik – Freeds
8 octobre 2011

Folk Intime – Rock Strokesien – Pop Inclassable

Chapitre 1
Blast

Dans une salle de 20m² pleine à craquer les deux demoiselles nous ont fait décoller en douceur avec leur jolies voix, légèrement hésitantes au début pour mieux se développer au fil de la chanson. Guitare-clavier s'accordent plutôt bien et nous offrent de belles ballades dont la douce reprise de Moriarty : Jimmy.
Si elles ne savent pas encore ou mettre leurs mains lorsque celles-ci ne jouent pas on sait que c'est temporaire et qu'une poignée de concerts feront d'elles de belles musiciennes!
On aurait pu continuer la soirée comme ça, accoudés au bar avec en fond de la musique douce...Mais non. Ce n'était que le calme avant la tempête

The Genital Panik, photo de Sarah B sarah.bariset@gmail.com
Chapitre 2
Ou comment j'ai perdu mon oreille gauche avec plaisir

On commence à les connaître ces trois la et on s'en lasse pas. On aime encore plus à chaque fois en fait.
Même si la salle du Ninkasi nous permettait de respirer, voir de danser, le son du Farmer était nettement mieux réglé. C'est donc presque avec joie que j'ai laissé le haut parleur me détruire le tympan.
Moins de transitions plus de musique (presque dommage, on aimait bien les petites remarques entre les chansons).
La balance est parfaite, la voix est mise en valeur mais ne nous fait pas oublier que deux autres musicos sont la pour la soutenir. Les chansons prennent un sens et c'est avec plaisir qu'on redécouvre dans toute leur splendeur des chansons comme Son of Sam qui nous raconte l'histoire d'un tueur en série New Yorkais qui finit par se rendre à la police (merci Ben pour l'explication) ou Princess, I'm mad et How to be a Warhol . Dans ses reprises habituelles Fell in love with a girl des Whites Stripes et Under Control des Strokes The Genital Panik se perfectionne (si c'est possible) et maîtrise complètement un répertoire de maîtres.
En plus du set joué au Ninkasi on a droit à deux « nouvelles » chansons: Another Day et People you and I play with life qui sont, il faut l'avouer et tant mieux, d'aussi bonne qualité que les autres!
La mélodie passe par tous les étages d'intonations et c'est avec plaisir qu'on entend la voix suivre, implacable et toujours juste. On en aurait aimé tellement plus encore!
C'est un public globalement content (mais pas à la hauteur de la performance) qui sort du petit bar pour fumer une cigarette avant le concert de Freeds. Si ce sont eux les « stars » de la soirée (à croire que toutes leurs connaissances sont présentes) The Genital Panik est quand même sur toutes les lèvres. « C'est qui?C'est quoi? »...C'est eux : Ben (basse, chant), Paul (guitare) et Edouard (batterie). Vous avez aimé, et c'est normal. Ils le méritent!
Chose incroyable mais pas tant que ça finalement: The Genital Panik a pris la place de Freeds dans certains cœurs.
Retenez ce nom! Ils vont faire encore plus de bruit qu'ils n'en font déjà.


Photos de Andréa-Lucie Schoepflin
Chapitre 3

Les vitres du bar sont toutes embuées, l'air ambiant de la salle est à peine respirable, plus tard dans la soirée, la gérante du bar nous glissera « c'était comme à l'époque, sauf qu'à l'époque on fumait en plus dans le bar »...Ah la Belle Époque!
La moitié du public qui était resté à l'extérieur est rentrée.
2X + de gens = 2X – de place... Jusqu'ici pas trop de problèmes, sauf que le public qui se contentait de taper du pied pendant la première partie du concert a décidé qu'il était temps de mettre un peu d'ambiance. Il commence par remuer pour finir par essayer (plutôt minablement) de faire un pogo... What's the fuck?! Dans une salle de 20m²?! OK Freeds c'est vraiment cool ça vaut le coup, mais une salle de 20m² restera une salle de 20m² même si on pousse les murs.

La Pop de Freeds elle est fraiche, presque innocente, elle a des accents Rock and Roll, parfois révoltée, parfois amoureuse … Comme les trois quart de son public... Elles sont fraiches, presque innocentes (ou pas), elles veulent être Rock and Roll, elles sont révoltées et toutes amoureuses.

Les quatre premières chansons (Wounds of Love, I Keep Calling, For you , African Revolution) se succèdent sans accidents (mais avec un hommage à la célèbre Corinne) à l'intérieur. En revanche à l'extérieur c'est autre chose. Un accident. Les pompiers sont la. On est rassuré, ça n'a pas l'air grave. En plus le gyrophare sert de projecteur. Rouge. Bleu. Rouge. Bleu. Rouge. Bleu. On danse, on sort les briquets, on sourit. Sur le front, Étienne (guitare, chant) et Mélia (chœurs, basse) s'assurent que le public est avec eux à coup de refrains surefficaces, et de chorus (pas assez fort malheureusement) faciles à chanter pour le public. A l'arrière Léo (deuxième guitare) et Arthur (batterie) assurent la rythmiques et des riffs acérés.
Ça commence à chauffer quand le groupe décide de reprendre Where is my Mind des Pixies, pas mal dans l'ensemble. Partant du principe que c'est une chanson à écouter dans un train (avion ou voiture peu importe, bref lors d'un voyage) la performance est réussie pour une virée... à l'intérieur de la salle, c'est à dire à 3cm de notre position initiale. Dommage qu'on n'entende pas plus les Ooohoooo et qu'il n'y ait pas de rupture dans l'instru'. Si les mélodies de la voix avaient été plus variées et étaient restées moins dans le grave, la chanson aurait été parfaite.
Le groupe était plutôt resté dans un registre pop rock standard sans s'éloigner des classiques ce qui n'était je dois dire pas déplaisant.
Sauf que voilà, à Lyon, et plus largement en France, il y a des centaines de groupes qui font de la musique. Un peu moins qui font de la Bonne musique. Et une toute petite partie d'entre eux qui sont originaux. Bref, faire ce qu'on entend de partout c'est pas compliqué. Et c'est en ça que Freeds s'est démarqué avec She's my baby now, définitivement la meilleure chanson du groupe! Saccadée, hyper énergique et représentative de la génération des bébés rockeurs des 2010's c'était la bouffée d'air frais dans cette salle surchauffée.
Suivront une reprise honorable de Knockin on Heaven's door (je tiens à préciser que l'originale est de Dylan pas des Gun's...Incultes!) et une semi-ballade : Please don't go.
On ne pouvait pas mieux dire, Please don't go, le public en redemande. "C'est la fin de notre répertoire" (Faut pas le dire ça! Ça casse le mythe) « Choisissez ». En parfaite égoïste j'ai crié " She's my Baby Now ". Moi = Voix de la sagesse (Haha!) ils ont rejoué le petit bijou de leur set!

Bonus :
Mélia bassiste-claviériste de Freeds nous offre « a little more », au piano. Hit the road Jack notamment.
Puis, Ben, accompagné du chanteur-guitariste et du batteur de The Undone Belts (également présents au Ninkasi) montent sur scène pour une "petite dernière" improvisée sur le riff ultra connu de Seven Nation Army version paroles remasterisées. Nice One!

Mathilde

6 octobre 2011

Chanson de la semaine #6

The Kills
Blood Pressures
2011

Hésitation. Pourquoi ? Parce qu'il suffit d'un rien pour tout remettre en cause. D'un rien pour que tout s'écroule. Au loin on discerne quelque chose. Floue. Soudain la chose prend forme. Le son rassurant d'un piano. Une valse. Lente. On croit écouter un bon disque noir, le son grésille. La chanteuse a une voix grave, enchanteresse. It's the Last Goodbye, I swear. Les cordes arrivent, la lumière est faible, l'ambiance intime. Une étoile filante passe. Et s'évanouit, la mélodie, comme une berceuse s'efface. Vous fermez les yeux, et savourez le silence. Vous êtes en vie. Peut être pas elle.

I'll learn to cry for someone else.

La chanson de la semaine que j'avais choisi ce matin était Good for Nothing de Hard Fi. 
Il suffit d'un rien pour tout remettre en cause.

Mathilde