29 octobre 2011

"Control", de Anton Corbijn, 2007

Morris, Hook, Curtis et Sumner
Control
De Anton Corbijn
2007

L'image de Sam Riley incarnant Ian Curtis à la perfection flottera encore longtemps dans notre esprit. Profondément humain et touchant, le film retrace la vie de Curtis ; sans prétention, il montre simplement, mais d'une façon incroyable la vie d'un homme, ses tourments, ses égarements et ses doutes. Poète et chanteur, Ian fait partie du groupe Joy Division. Le succès commence, les tournées s'ensuivent, il se construit une sorte de personnage, sa "danse du papillon" devient célèbre. La musique est sombre, presque funèbre, impression renforcée par la voix de Curtis, grave, et comme suspendue, voulant à tout prix s'accrocher à quelque chose. L'alchimie est étonnante entre les membres du groupe, les moments de concerts sont incroyables, on a envie de plonger dans l'époque, d'y être, de sentir cette puissance, cette transe qui s'emparent du public. Absorbés et fascinés, les spectateurs contemplent. Puis les événements s'enchaînent, Debbie, sa femme, tombe enceinte, il entame une liaison avec Annik, journaliste belge, et découvre qu'il est épileptique. Le désespoir et l'impuissance s'emparent sournoisement de lui et l'étouffent petit à petit. Il s'affaiblit, prend des médicaments qui se révèlent inefficaces, perd le contrôle de lui-même. Il regrette et s'en veut, se dit que tout est de sa faute, les images de la fin du film sont poignantes. Enveloppé dans une errance et une fuite constante, Ian s'égare. Il met fin à ses jours le 18 mai 1980, scellant pour toujours les questionnements, les incompréhensions. Control n'est pas un simple biopic à l'américaine qui se contenterait de livrer des images brutes et rapides, il n'est pas dans la précipitation, il ne veut pas tout dire, tout montrer. C'est justement ça qui fait la force, la singularité du film. L'histoire d'un homme, d'un groupe, d'une musique. Le portrait aussi d'une époque difficile, grise, où l'on a du mal à discerner l'avenir. Une Angleterre abîmée par les années Thatcher, vide, mais où demeure tout de même une once d'espoir et de joie, de présence, de différence. Les images sont incroyablement belles, presque poétiques. Le film est une plongée dans les tumultes bouillonnants d'une musique et d'un état d'esprit, de mots, de sons qui s'assemblent. Il retrace la montée en puissance d'un groupe majeur, qui influencera largement les musiciens à venir, un groupe porté par la personnalité charismatique et magnétique de Ian Curtis. Un film admirable, à voir et à revoir, tant pour les plans, les images, l'esthétique, que pour la musique, les dialogues, les relations entre les personnages...

Chose impressionnante, les acteurs du film ont beaucoup répété et ont finalement décidé de jouer les morceaux, et de ne pas se contenter de faire du playback. Le résultat est plus que convaincant, ils maîtrisent parfaitement la musique et rentrent dans le corps de leurs personnages...

Sam Riley (Ian Curtis)

A découvrir, redécouvrir : la musique de Joy Division. Dense, sombre et grave.
Troublante et poétique. 

Après la mort de Ian Curtis, Bernard Sumner, Peter Hook et Stephen Morris fondent une nouvelle bande : New Order. Si à leurs débuts ils se démarquent peu du son propre à Joy Division, ils avancent, explorent alors de nouveaux domaines et se dirigent vers l'électronique.
Le livre de photos, par Kevin Cummins, paru en 2010. Le photographe a réussi  à capturer la quintessence du groupe, les photos sont touchantes et mélancoliques. La conversation entre Cummins et Bernard Sumner, le guitariste du groupe, est très juste, très simple. Un souvenir, quelque chose de palpable, pour sentir l'énergie et le mystère de ce groupe...
Les mémoires de Deborah Curtis, "Touching from a distance", qui ont servi de base pour le film, "Joy Division, Lumières et ténèbres", sorti en 2011...

Léa


Que rajouter après un tel éloge?
Le noir et blanc met parfaitement en valeur les plans. La simplicité des décors fait l'authenticité du film. Et Sam Riley... juste étonnant. Son jeu est proche de la perfection, les expressions traduisent à merveille la détresse qu'a pu ressentir Curtis. Le film est sans prétention, simple et beau.
La BO est un pur délice : Velvet Underground, Iggy Pop, New order, David Bowie, Roxy Music et évidemment Joy Division. On sent l'influence de l'amour du réalisateur pour Joy Divison. Son expérience dans les vidéo clips et les photos de musiciens se manifeste dans sa manière de filmer les concerts et le Backstage. Rien à dire. Sauf peut être I've lost control again.

Mathilde

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