2 avril 2013

Woodkid - The Golden Age

The Golden Age
03/2013

« Je vois longtemps la mélancolique lessive d'or du couchant.
Ce ne peut être que la fin du monde, en avançant. » Arthur Rimbaud Enfance IV

La fin… C’est bien de cela dont il est question, dès le début de l’album Woodkid nous plonge dans sa pensine nous offrant un véritable voyage dans son imaginaire d’enfant. L’enfance, royaume d’insouciance où Rimbaud croise Woodkid. « Que les oiseaux et les sources sont loin ! » semble également clamer ce dernier en parlant de son « Golden age ». Le temps passe cependant aussi bien pour le poète que pour l’artiste ; il avance donc, inéluctablement, mais ici, le front du petit valet touche le ciel, transporté par ses instruments.
Nostalgique du passé à jamais perdu Yoann Lemoine nous entraîne dans son univers fantasmé. Un drôle de monde en réalité : l’enfant vit dans son piano, agrémente son paysage de touches noires et blanches. Dans son piano il y a des marteaux qui battent les cordes et écrasent les ennemis. Le temps passe au ralenti, instant de grâce où l’on est porté par la profondeur de sa douce voix grave ; avec en sourdine, la violence innocente de l’enfant jouant aux petits soldats. Les percussions rythment la cadence se faisant tantôt tambours de guerre (Iron) ou mitraillettes poursuivant le jeune garçon (Run Boy Run). Violence ingénue dans les yeux d’un enfant, les cuivres se déchaînent dans le tumulte de la bataille, l’acier croise le fer avec le bois, salués par le tocsin, ce ne peut décidemment qu’être la fin du monde, en avançant. Cette bataille, Yoann Lemoine la livre contre lui-même, ou plutôt contre cet indicible ennemi qu’est le temps ; cet enfant auquel il s’adresse n’est autre que lui, et cet album, un adieu à son passé, une dernière révolte.

C’est donc dans cette atmosphère de fin que Yoann Lemoine a choisi de nous immerger, la fin de l’enfance, la fin d’un monde, ou le début d’une épopée?
Premier album de celui qui se fait appeler Woodkid, mais qui n’en est cependant pas à ses premiers pas : son premier EP avait défrayé la chronique, porté par (ou portant ?) la saga des Assassins et son héro Ezio Auditore qu’il met en scène à la perfection. Il incarne cette puissance dissimulée et cette grâce majestueuse qui fait le credo de ces hommes de l’ombre.

Passionné autant par sa musique que par la façon de la mettre en scène, le jeune Français signe ici un album d’une grande classe, porteur de belles promesses d’avenir.
L’age d’or est-il vraiment derrière ? 

ELIOT

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