1 mai 2013

J'ai vu (avril 2013) - Par Silvio de Vision Jeune


Silvio de Vision Jeune, notre partenaire, s'essaye au traditionnel "J'ai vu" de Our Degeneration.
Quatre films très politisés, quoi de plus normal pour un blogueur politique?!

J'ai vu (avril 2013) par Silvio

*A éviter sauf sous la torture
** Mais encore?!
*** Pas mal
**** Carrément ouais!
***** Fantastique, sublimissime...



RFA, années de plomb. Mené par Andreas Baader, un groupe de jeunes d'extrême-gauche se lance dans le terrorisme pour faire triompher la « cause du peuple ». La Fraction de l'armée rouge (RAF) fait exploser ses bombes dans les enseignes de grandes marques capitalistes pour demander le retrait de l'armée américaine « impérialiste » du Vietnam. Mais la violence monte, et c'est bientôt les ambassades américaines et les groupes de presse qui sont visés. Braquages, exécutions, entraînement au Proche-Orient avec les milices palestiniennes, ce groupe deviendra bientôt l'ennemi public numéro 1.
Un film historique remarquable, basé sur le livre de Stefan Aust, qui mêle parfaitement le climat de lutte, l'idéologie et le sentiment de groupe. C'est la description d'une époque où l'Allemagne de l'Ouest se cherche dans une Europe sans réel projet de société. Le couple Andreas Baader ( Moritz Bleibtreu) et Gudrun Ensslin (Johanna Wokalek), centre de gravité du groupe, est magnifiquement joué, émeut et dérange. Un film incroyable, à voir absolument.


Ex-RDA, de nos jours. Marisa (Alina Levshin), 20 ans, vivote dans sa petite ville, partageant son temps entre le magasin de sa mère où elle est caissière, et un groupe néo-nazi fanatique. Elle masque parfois la croix gammée tatouée sur son torse pour ne pas faire de vagues. Mais lorsque Svenja (Jella Haase), adolescente de 14 ans tente de se trouver une place dans ce groupe si réticent dans son idéologie à l'égalité homme/femme, Marisa se retrouve perturbée. D'autant plus qu'un jeune immigré afghan semble rechercher de plus en plus son aide...
Pour préparer ce film de sensibilisation, David Wnendt s'est immergé pendant deux ans dans les groupes de jeunes néo-nazis. Il a apprit à connaître leurs justifications, leurs idées, leurs situations. Il a cherché à être le plus près possible de cette triste banalité de l'attirance national-socialiste chez certains jeunes d'Allemagne. Plus que le jeu de Alina Levshin, c'est celui de Jella Haase qui est formidable et nous touche profondément. Enfin, le parti-pris de suivre des filles est particulièrement intéressant et s'éloigne des clichés, intriguant encore plus le spectateur.


Lorsque Victor (Félix Moati) emménage dans la capitale, ses parents lui disent bien : « Ne traîne pas trop dans le quartier ». Mais quand on a 25 ans et que l'on est fan de cinéma, il faut bien avouer que c'est difficile. C'est ainsi qu'il va rencontrer Jean-Lou, Yasmina et les autres de Télé Gaucho, un collectif de télévision alternative et déjanté. Leur doctrine est claire : de l'engagement, du hors-cadre, mais surtout pas de prise de tête ! Il rencontre Clara (Sara Forestier), exubérante et très -trop- motivée. Mais quand ses nouveaux amis apprennent que Victor est en stage à HT1, la grande chaîne de télévision, les rapports vont être bousculés.
Avec Télé Gaucho, Michel Leclerc reste dans la lignée de son désormais connu Le nom des gens, c'est à dire des comédies hilarantes et très simples. C'est un petit rayon de soleil, un rire franc et clair. On se laisse vite accrocher par les personnages si loufoques qui nous ressemblent tous au fond un peu. Mais derrière, même si pas assez développée, on trouve une réflexion sur les milieux libertaires, les adultes qui vivent encore dans l'enfance, la rébellion.


A la base un documentaire, Tous au Larzac raconte en mêlant subtilement interviews et images d'archives l'épopée incroyable de la lutte des paysans du Larzac contre l'extension du camp militaire voisin. De 1971 à 1981, les manifestations s’enchaînent, les collectifs de soutien fleurissent dans toute la France, la question locale devient un problème politique national. C'est une analyse en même temps qu'un récit, et ce qui était un documentaire se confond avec une histoire romancée. Un film qu'il est bon de voir aujourd'hui pour le mettre en relation avec le combat assez similaire à Notre-Dame des Landes. Il est cependant assez lent, et on peut trop facilement décrocher.

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